Nihad Omeragic : “On veut changer l’image de notre club”

0

Entraîneur du mois / Après un début de championnat difficile, Rapid Jonction Bosna reste sur une série de huit matches sans défaites dans le groupe 2 de troisième ligue. Proxifoot a rencontré son entraîneur.

Proxifoot : Nihad, pour les rares personnes qui ne te connaissent pas encore, raconte-nous ton parcours.
Nihad Omeragic : Mon frère (Nedzad) et moi avons commencé le football en Yougoslavie à l’âge de 6 ans. A l’âge de 16 ans, nous avons signé un contrat professionnel en 1ère division de notre pays. Malheureusement, la guerre a éclaté et nous avons dû arrêter de jouer durant trois ans entre 17 et 20 ans. En 1993, on est arrivé à Genève grâce à une connaissance qui jouait à Geneva, on a naturellement commencé notre carrière dans ce club. A nos débuts, on était très nerveux et notre réputation n’était pas très bonne, mais je pense qu’avec le temps, on a réussi à rectifier le tir! Notre intégration a été difficile, mais grâce au langage universel du football, on a réussi. Après une saison à Geneva, on est parti à Regina pour trois belles années, puis je suis allé à Bernex où j’y ai joué une saison avant d’aller à UGS. Chez les “violet”, j’ai passé onze très belles saisons, avec trois promotions, trois finales de promotion et une victoire en finale de coupe genevoise. Cet été, j’ai décidé de rejoindre une équipe de pote ici à Rapid pour terminer ma carrière tranquillement.

Quel est ton plus beau souvenir en tant que footballeur ?
Il y en a beaucoup, mais je dirais surtout la promotion en 1ère ligue avec UGS et le 1/8ème de finale de coupe Suisse contre le FC Bâle.

Quel est ton pire souvenir ?
J’essaie de les oublier, mais si je devais vraiment en nommer un, je dirais le deuxième tour en tant qu’entraîneur à UGS II. Les problèmes d’effectif nous ont minés et cela a terni une saison qui était pourtant très bien partie. De plus, jouer en première et entraîner la deuxième équipe, c’est très compliqué.

Comment as-tu commencé à entraîner?
Au début, c’était du dépannage. UGS cherchait un entraîneur de juniors D et j’ai accepté. Puis la saison dernière, les dirigeants m’ont proposé de prendre en main leur deuxième équipe en 3ème ligue. Ca a été une vraie expérience d’entraîneur avec un premier tour excellent (29 pts en 11 matches) et un second tour nettement moins bon avec des problèmes d’effectifs. Cette saison, j’aurais dû signer à Donzelle et finir ma carrière avec mon frère dans un club qui nous tient à cœur, mais la proposition de Bosna est arrivée au bon moment. Le challenge de redresser l’image de ce club et donner la chance à des jeunes m’a tout de suite intéressé et mon frère m’a rejoint dans ce défi.

La saison a débuté de manière délicate pour ton équipe avant d’enchaîner huit matches sans défaites, quel est ton secret?
La saison a démarré trop vite pour nous. En août, la moitié de mes joueurs étaient en vacances. De plus, je ne connaissais pas tous mes joueurs et ceux-ci devaient prendre le rythme de la 3ème ligue après la promotion. Une fois tout cela en place et après la première victoire, tout s’est enchaîné. Maintenant, on est bien et je peux faire tourner mon effectif dimanche après dimanche sans craindre de baisse de régime.

Quelles sont les objectifs du Rapid Jonction Bosna ?
Cette saison, c’est clairement le maintien, même si nos résultats me donnent envie de jouer les trouble-fêtes dans la ligue. Par la suite, on a plusieurs objectifs, mais le plus important, c’est de redorer l’image de notre club. On sait que l’image du Rapid Jonction n’est pas très bonne, les difficultés des joueurs originaires des Balkans à s’adapter tout de suite à la culture suisse y est certainement pour quelque chose. Mais on veut que ce point de vue change par le foot et je pense que l’on est sur la bonne voie.

Niveau football, on veut surtout ancrer ce club en troisième ligue, et pour cela, on joue sur le long terme en donnant leur chance à des jeunes. Je peux compter sur une dizaine d’éléments entre 18 et 20 ans et c’est quelque chose de très important à mes yeux. De même, la saison prochaine va naître une équipe de juniors D et on peut compter sur un comité solide pour que notre club connaisse un bel avenir.

As-tu un point que tu aimerais souligner ?
Oui, si j’arrive à jouer et entraîner cette saison, je le dois en grande partie à mon adjoint, Senad Kospo, qui, grâce à son expérience et ses connaissances, m’est d’une aide très précieuse et je sais que quand je suis le terrain, il est capable de coacher l’équipe.

Pour finir, connais-tu Proxifoot ?
Evidemment ! Et je tiens à vous féliciter et vous remercier pour tout le travail que vous faites. C’est toujours intéressant de se connecter le lundi et lire les articles sur les différents matches du canton ainsi que les critiques que l’on peut y trouver. Continuez comme ça !

Finalement, un petit mot sur les performances de ton pays dans les qualifications de la coupe du monde ?
Cela fait maintenant quelques années que l’on tourne autour, mais là, c’est une belle performance d’être arriver à ce niveau. Avec des joueurs de qualités, comme Dzeko et Misimovic (Wolfsburg), on peut espérer un bel avenir. Reste plus que la fédération sportive se solidifie un petit peu et devienne plus indépendante de la politique pour qu’on puisse devenir une bonne nation du football. La confrontation en barrages contre le Portugal sera très difficile, mais on n’a rien à perdre.

 

 

Share.

Comments are closed.