Mais où était Carouge II ?

Un Plan-les-Ouates taille patron prend la mesure d’une équipe carougeoise fantomatique.

C’est dans une atmosphère peu commune – le centre sportif des Cherpines accueille en ce dimanche le tournoi de football inter-hôtels – que s’affrontent deux favoris annoncés à l’ascension en 2ème ligue inter. L’échauffement, rythmé par la musique et l’effervescence des rencontres corporatives se déroulant quelques mètres plus loin, ne laisse planer aucun doute, les deux équipes sont bien présentes sur le terrain. Il en sera pourtant autrement au coup d’envoi.

Après seulement quelques secondes, on devine que Plan-les-ouates a décidé de prendre le jeu à son compte. Plus agressifs, les hommes de l’entraîneur Coelho impriment le rythme d’entrée et se voient être récompensés de cette bonne entame dès la 5ème minute de jeu. Sur une récupération à mi-terrain de Théry, Allali s’excentre coté gauche et centre fort en direction de l’inévitable Boughanem qui ne se fait pas prier pour pousser le cuir au fond des filets.

Ce n’est que le début du calvaire pour les Stelliens puisque quatre minutes plus tard, Théry hérite d’un excellent ballon dans le coin gauche de la surface. À la faveur d’un contrôle de qualité et d’une passivité effarante de la défense carougeoise, ce dernier a tout le loisir d’ajuster Giorgi d’un magnifique lob dans la lucarne opposée. Cette action à elle-seule illustre à la fois la maîtrise technique et la confiance des locaux ainsi que l’apathie coupable des Carougeois.

Plan-les-Ouates enfonce le clou

L’étau ne se desserre pas pour autant. Galvanisés par ces deux réalisations précoces, les « jaunes et bleus » se montrent intraitables dans les duels, récupèrent le ballon extrêmement haut sur le terrain et déferlent sur les buts de Giorgi par vagues successives. Les digues carougeoises repoussent tant bien que mal les essais de Boughanem et d’Allali aux 13ème et 16ème minutes mais finissent par céder une nouvelle fois une minute plus tard. Suite à une passe à priori anodine de Théry en plein centre de la surface de réparation adverse, la défense fait preuve d’une passivité inexplicable laissant Allali, qui n’en demandait pas tant, s’emparer du ballon et crucifier un Giorgi incrédule.

Mais ces trois coups de semonce ont au moins le mérite de faire office de réveil pour des Carougeois que Morphée semblait retenir dans son étreinte. On assiste donc à leur première véritable action à la 20ème minute lorsque Roch, excentré coté gauche suite à un bon débordement, adresse une frappe violente en direction de Gallay, qui capte en deux temps.

C’est le début d’un léger temps fort pour les visiteurs qui profitent d’un relâchement collectif de leurs adversaires du jour. Le même Roch trouve quelques instants plus tard Vitkieviez dans le dos de la défense. La frappe de l’attaquant est malheureusement trop enlevée et s’envole au-dessus de la latte. Les efforts tardifs des joueurs de l’entraîneur Singarella vont être miraculeusement récompensés à la 34ème minute quand Eyer tente une « Madjer » sur un centre parfait de Sordillo. Le ballon est contré mais reste en jeu à quelques mètres de la ligne de but. Plus réactif, l’attaquant se jette et pousse le ballon au fond des filets. C’est 3-1.

Douce illusion, cette réduction du score ne sera qu’une piqure de rappel adressée à une équipe de Plan-les-ouates qui ne lâchera dès lors plus son emprise sur le match. Et comme pour remémorer aux Stelliens la supériorité affichée depuis l’entame, Leal, lancé dans la profondeur et couvert de manière inexplicable par Mendes, se présente devant Giorgi. L’ailier fixe son vis-à-vis et catapulte le cuir au fond des filets carougeois pour la quatrième fois de la matinée. C’est donc sur le score de 4 à 1 pour le club des Cherpines que survient la mi-temps. Les Carougeois rentrent aux vestiaires la tête basse, imaginant que les quelques minutes de répit accordées par le trio arbitral seront sans doute l’occasion pour eux d’affronter une autre tempête répondant au nom de Singarella…

Carouge sans idée, PLO sans forcer

Mais rien n’y fait, le match est plié et la pause ne semble pas avoir suffi à Carouge II pour se remettre en question. L’étoile ne brillera plus et ce n’est pas la demi-volée pourtant magnifique de Roch à la 55ème qui la ravivera, puisqu’elle s’écrase sur la latte de Gallay. Au contraire, les visiteurs ont abdiqué et les quelques timides incursions tentées dans cette période, majoritairement de longs dégagements à destination d’un Vitkieviez plus seul que jamais, sont annihilées par une défense intraitable articulée autour de l’excellent El Edrissi.

Les espaces se font alors plus vastes pour « PLO » qui, désormais délesté de toute pression, en profite pour faire étalage de sa technique et de la qualité de ses mouvements offensifs. On notera dans une liste non exhaustive un poteau et une frappe magnifique de Boughanem, une latte d’Allali, un lob splendide de 25 mètres de Viglierchio qui filait dans la lucarne et un missile de Kadri depuis le rond central (!) dont la trajectoire est détournée par un Giorgi qui aura indéniablement évité une correction bien plus sévère à son équipe.

La marque ne bougera donc plus et les deux équipes se séparent sur un score de 4 à 1, acquis à la mi-temps. Les enseignements à tirer sont pourtant bien différents pour les deux équipes. Carouge II devra faire un véritable examen de conscience s’il souhaite bousculer le leader onésien mercredi en match avancé de la troisième journée. Les Plan-les-Ouatiens quant à eux peuvent continuer à travailler sereinement. Ils ont annoncé la couleur, il faudra compter avec eux cette saison !

A l’heure des réactions, l’entraineur carougeois Samuel Singarella nous confiait sa déception : « Il n’y a eu qu’une seule équipe sur le terrain et ce fut celle de Plan-les-Ouates. Nous avons fait un non-match. Il doit y avoir une remise en question de tout le monde, des jeunes comme des anciens. Le championnat ne se joue pas aujourd’hui, mais nous avons rencontré une très bonne équipe qui aurait pu remporter le match de manière plus large encore. Pourtant, je n’ai pas senti de révolte et je considère que cela n’est pas normal.»

Dominique Coelho, quant à lui, avait bien entendu le sourire : « Il n’est jamais facile de jouer contre Carouge. On s’est pourtant rendu la partie facile en gagnant 2-0 au bout de 5 minutes (ndlr : 9, en réalité). Malheureusement, on prend un goal sur un temps faible, je pense que c’est précisément sur ces choses que l’on doit travailler. Je salue toutefois la performance de mes joueurs, nous avons vu une belle équipe de Plan-les-Ouates aujourd’hui. »

 

FC PLAN-LES-OUATES – ETOILE-CAROUGE FC II  4-1 (4-1)
Centre sportif des Cherpines, 40 spectateurs.

Buts : 5′ Boughanem 1-0, 9′ Théry 2-0, 17′ Allali 3-0, 34′ Eyer 3-1, 40′ Leal 4-1

Plan-les-Ouates : Gallay – Malagoli (46′ Bernard), Kadri, El Edrissi, Visentini – Leal (42′ Lagrib), Viglierchio, Villiot ©, Théry – Boughanem, Allali (70′ Bajrami).
Entraîneur : Dominique Coelho

Carouge II : Giorgi – Baumgartner (46′ Fofana), Mendes, Rinaldi ©, Sordillo – Arifi – Pais (38′ Fisco, 56′ Piccoli), Roch, Ibrahimi – Vitkieviez, Eyer.
Entraîneur : Samuel Singarella

Avertissements : Fisco et Fofana (Carouge II)

 

Photos : IV Sport