Caroline Abbé : « C’est une joie de pouvoir jouer en Romandie »

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A quelques jours du match Suisse-Islande qui aura lieu à Nyon, nous avons pris quelques impressions auprès de Caroline Abbé, capitaine et pilier de la défense helvétique.

Deux Genevoises font partie du football suisse d’élite. Après nous être intéressés à Sandy Maendly, nous nous penchons maintenant sur le cas de Caroline Abbé, un des piliers de l’équipe suisse.

Caroline Abbé débute sa carrière de footballeuse à l’école de foot du FC Meyrin à l’âge de 5-6 ans. Elle joue jusqu’à l’âge de 15 ans avec les garçons, dans différentes catégories, jusqu’en juniors C inter, et fait rapidement partie des sélections genevoises féminines. Lorsqu’il n’était plus possible de jouer avec les garçons, elle s’engage en 2003 dans la section féminine du CS Chênois qui évoluait en LNB. Elle joue aux Trois-Chênes durant trois saisons avant de faire le saut en LNA avec le FC Yverdon Féminin, en 2006.

La soeur de Julien Abbé (FC Donzelle) évolue durant cinq saisons du côté d’Yverdon et remporte deux fois la Coupe de Suisse, en 2010 et 2011. Elle est également élue meilleure joueuse suisse en 2010. Ce n’est que logiquement qu’elle fait le grand sauf dans un championnat plus relevé : une porte s’ouvre en Bundesliga et elle rejoint le SC Freiburg en 2011, où elle évolue depuis trois ans maintenant. Dès l’année prochaine, elle évoluera au Bayern Munich, mais nous ne le savions pas encore au moment de l’interview…

Caroline Abbe - Yverdon

Caroline Abbé sous les couleurs d’Yverdon

 

Salut Caroline. Qu’est-ce que cela fait de pouvoir jouer un match de qualification important si proche de la maison, à Nyon ?

C’est une immense joie de pouvoir jouer ce match en Romandie. Les amis et la famille seront là, ce serait génial de pouvoir partager quelque chose de grand avec eux.

 

Comment expliques-tu la forme actuelle de l’équipe de Suisse, puisque vous êtes en passe de vous qualifier pour la prochaine Coupe du Monde ? Serait-ce lié aux expériences des joueuses jouant à l’étranger ?

Oui, on peut dire que c’est en lien avec le fait que de plus en plus de joueuses évoluent à l’étranger. Elles emmagasinent de l’expérience et apprennent parfois une autre vision du foot intéressante. Je dirais aussi que c’est lié simplement à notre état d’esprit et à notre solidarité. On veut absolument se qualifier et chacune donnera tout à chaque match pour que le groupe réussisse.

 

As-tu toujours joué à ton poste actuel ? C’est un choix délibéré ou le choix d’un entraîneur ?

Non, j’ai fait plusieurs postes, notamment avec les garçons. Mais je me suis toujours mieux sentie derrière. Avec les filles, en club et en équipe nationale, j’ai toujours joué arrière centrale et cela me va très bien.

 

La défense de l’équipe de Suisse n’a jamais été aussi forte, penses-tu que c’est grâce à ton expérience acquise en Allemagne que tu partages à tes coéquipières ?

Non, je pense simplement que tout le monde est concerné par le travail défensif. On dit toujours que la première défense c’est l’attaque et c’est par nos joueuses offensives que le travail commence. On joue de manière compacte pour laisser le moins d’espace possible aux adversaires et on a également une super gardienne qui est toujours là quand on en a besoin.

Fussball Frauen-Nationalteam Caroline Abbe

Photo: football.ch

 

Quelle place occupe le football féminin en Allemagne par rapport à la Suisse, par exemple ? Qu’est-ce qui t’a donné envie d’aller là-bas, plutôt qu’en France (comme Lara Dickenmann) ou en Italie (comme Sandy Maendly) ?

Le football féminin en Allemagne est beaucoup plus développé et professionnel qu’en Suisse. L’engouement médiatique est aussi plus important, un match par week-end est retransmis en direct sur Eurosport, par exemple.

Le championnat allemand est un championnat qui m’a toujours attiré. Il est plus ouvert que les autres, tout le monde peut gagner contre tout le monde et il y a donc moins cet écart entre les équipes, pas comme en France ou en Italie.

 

As-tu reçu beaucoup de propositions pour jouer à l’étranger avant de choisir Freiburg ?

Beaucoup non, mais quelques-unes oui. Je les ai refusées car pour moi le SC Freiburg était la meilleure opportunité et le meilleur club pour une première expérience à l’étranger.

 

Ton parcours au sein des sélections genevoises puis avec l’équipe suisse t’a permis de beaucoup voyager. Quels beaux souvenirs gardes-tu de ces déplacements ?

C’est à chaque fois une nouvelle expérience enrichissante. Cela permet de mieux te connaître toi-même et aussi de mieux connaître les personnes de ton équipe. Avec l’équipe nationale, c’est encore mieux car on a l’occasion de voir d’autres pays et d’en apprendre un peu plus sur leurs histoires.

 

Ton plus beau but cette saison ?

Il y en a eu qu’un pour l’instant. C’était face au USV Jena, une tête sur corner.

 

Ton idole, c’est qui et pourquoi ?

Mon idole n’est pas un footballeur mais c’est tout simplement Roger Federer. C’est un énorme champion qui a toujours su garder la tête froide. C’est l’humilité et la classe incarnée.

Caroline-Abbé-Suisse

Lors d’une de ses 92 sélections avec la Suisse

BIO EXPRESS

Naissance : 13 janvier 1988 à Genève

Parcours en club 
1996 – 2003 : FC Meyrin, juniors
2003 – 2006 : CS Chênois, LNB
2006 – 2011 : FC Yverdon Féminin, LNA
2011 – 2014 : SC Freiburg, Bundesliga
Dès 2014 : FC Bayern München, Bundesliga

Equipe suisse : 92 sélections, 8 buts

Petit-Quiz :
Un plat et une boisson : Pizza et panaché
Une destination de vacances : Au bord de la mer
Un entraîneur : Milorad Pilipovic (2 premières saisons au SC Freiburg)
Un club : AC Milan
Un(e) adversaire à défier : Lotta Schelin (Olympique Lyonnais)
Ce qui te manque le plus de Genève quand tu n’es pas là : Ma famille

 

Propos recueillis par Mike.

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