Del Rosso : « La décision était déjà prise cet été »

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Malgré une première place en 3ème ligue, Raffaele Del Rosso quitte l’US Carouge cet hiver déjà. La raison ? Il est également sous contrat à Meyrin, où il exerce en tant que directeur technique.

Avec une première place et cinq points d’avance sur son poursuivant Veyrier II, l’US Carouge a été l’équipe de ce premier tour dans le groupe 2 de 3ème ligue. Cette bande de potes qui compose l’autre équipe de la Fontenette est assez unique, à vrai dire. Talentueuse, cette équipe également nommée « Plan X » –on vous passera les explications– a toujours fait office de trouble-fêtes en 3ème ligue, tant elle peut poser des problèmes à n’importe qui. Par le passé, elle ne pouvait pas monter en 2ème ligue car elle ne possédait pas d’équipe de juniors, condition obligatoire selon le règlement de l’ACGF. C’est désormais un critère rempli par les Carougeois qui ont donc là une belle opportunité de frapper un coup cette saison, tant leur position à la pause hivernale est confortable.

Avec Raffaele Del Rosso à sa tête, c’est un premier tour assez exceptionnel qui vient de s’achever du côté de la formation de la Fontenette : 9 victoires en 11 journées. Mais l’entraîneur italien, arrivé l’hiver dernier après une expérience compliquée à Veyrier, est déjà sur le départ. Au grand regret des joueurs, qui ont tout fait pour qu’il reste, mais surtout à son grand regret, lui qui ne pouvait plus cumuler les casquettes d’entraîneur à l’US Carouge et de directeur technique à Meyrin, dont la deuxième équipe évolue dans le même groupe de 3ème ligue. Del Rosso cédera donc sa place à Paul Etoké dès cet hiver. Il s’explique.

 

Raf, il paraît que tu as longtemps hésité entre rester et partir. As-tu pris ta décision pour de bon ?
Oui, je quitte l’US Carouge car j’ai un contrat avec Meyrin. La décision était prise cet été, j’avais confirmé à mes joueurs que je continuais six mois avec eux, car ils fonctionnent par période de six mois avec les entraîneurs, et ensuite Meyrin m’a proposé un poste de directeur technique dès le 1er août 2016. C’était difficile de dire non et c’était difficile aussi de revenir sur ma parole envers des joueurs extraordinaires qui m’avaient fait confiance l’hiver dernier alors que j’étais dans une période sombre. Du coup, Meyrin et mes joueurs ont accepté que j’aie cette double casquette.

Comment as-tu vécu ce premier tour, étant donné que tu devais œuvrer pour le bien de deux équipes, qui plus est concurrentes directes ?
J’ai essayé de faire de mon mieux dans les deux camps. A Meyrin, nous avons dû prendre des décisions radicales assez rapidement, car la deuxième équipe avait perdu passablement de joueurs et donc nous avons dû très vite mettre en place une collaboration entre les deux entraîneurs de la Deux et des A inter, afin qu’Alain Millet puisse bénéficier des meilleurs éléments. Cela a bien fonctionné également avec l’apport systématique des jeunes joueurs du contingent de la Première et aussi la précieuse collaboration avec Jean-Philippe Lebeau. Pour les autres équipes du club, tout était déjà mis en place, donc c’était plus de l’observation qu’autre chose. Concernant l’US Carouge, nous avons continué sur la lancée de l’année passée, en amenant un nouvel élément essentiel dans notre staff technique, l’expérimenté Paul Etoké. C’est avec beaucoup de plaisir que je passe le témoin à une personne qui m’a transmis la passion d’entraîner et que j’ai, moi-même, eu la chance de l’avoir comme entraîneur. Il est vrai que le 20 octobre dernier (ndlr : date du match Meyrin II-US Carouge remporté 1-3 par les Carougeois), j’avais l’esprit un peu mitigé, mais bon, je dois quand même avouer que mon coeur a facilement basculé du côté de l’US Carouge, car j’étais l’entraîneur de cette équipe et donc mon lien est beaucoup plus direct que celui que pourrait avoir un directeur technique. Il faut savoir aussi que la plupart des joueurs de l’US Carouge sont des joueurs que j’ai entraînés en juniors F et E, en 1998… donc il y a une affection particulière.

Quel rôle préfères-tu exercer : directeur technique ou entraîneur ?
Je préfère celui d’entraîneur, car le lien est beaucoup plus direct avec les joueurs et le terrain. Celui de directeur technique est différent, c’est de la gestion d’entraîneurs, de la gestion entraîneurs/joueurs ou parents, recrutement d’entraîneurs… c’est bien aussi, mais pour l’instant ce n’est pas celui que je préfère.

T’attendais-tu à un premier tour aussi brillant avec l’US Carouge ?
Nous avons fait une bonne préparation, nous avons un bon contingent avec des joueurs motivés qui donnent de la valeur à tout, puisqu’ils se sont déjà autogérés. Ce sont là des points essentiels pour travailler correctement et aligner des bonnes performances. Nous voulions une régularité dans nos performances et au final, nous avons été constants et avons pris ce que nous méritions, match après match. 27 points en 11 matchs, c’est excellent, j’ai félicité mes joueurs par rapport à ce magnifique premier tour, mais cela ne vient pas du ciel.

Certains joueurs nous ont dit qu’ils ont tout essayé pour que tu restes. Ne crains-tu pas de rater une éventuelle fête en cas de promotion ?
Il est tôt de parler de fête, il reste 11 matchs et le deuxième tour sera difficile. Il y a d’excellents joueurs et de belles équipes, il n’y a pas eu de match facile et il n’y en aura pas. Le meilleur buteur joue à Geneva qui est dernier du classement, cela en dit long. Il y a vingt minutes de voiture entre Meyrin et Carouge et j’habite à cinq minutes du Stade de la Fontenette. Cela va être difficile de ne pas aller les voir… s’ils font une fête.

Quel est ton projet pour la suite au Meyrin FC ? Que peut-on te souhaiter ?
J’ai simplement le projet d’être heureux et actif avec le football. Le travail d’un directeur technique se juge sur le moyen terme. Pour l’instant, j’ai un contrat à Meyrin jusqu’en juin, on fera un premier point à la fin de la saison. Le Meyrin FC est un club ambitieux avec beaucoup de membres et il a donc besoin de forces vives. A partir de là, vous pouvez simplement me souhaiter d’avoir du plaisir en jouant avec les vétérans et me sentant à l’aise au sein de ce club.

del-rosso-bresil

Lors d’un camp de foot, au Brésil

 

 

 

 

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