Aeby : « Transmettre à l’équipe une mentalité de gagneur »

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L’entraîneur d’Etoile Carouge fait le bilan après neuf journées de championnat et une place sur le podium.

Carouge a perdu les deux derbys genevois de ce premier tour. Mais, paradoxalement, l’équipe de Jean-Michel Aeby est la meilleure formation du canton après neuf journées de championnat. Avec 16 points au compteur, elle pointe à la troisième marche du podium, à égalité avec Lancy mais avec un meilleur goal-average. Cette différence de buts est due au rythme spectaculaire de l’attaque stellienne, qui a déjà marqué 27 buts cette saison, soit une moyenne de trois par rencontre. Naters (4-2), Thoune II (6-1), Guin (5-1) et Portalban (6-0) peuvent en attester. Après un départ difficile, les Carougeois semblent avoir trouvé leur rythme de croisière, surtout à domicile. Il est trop tôt pour dire s’ils peuvent jouer les finales, mais les chiffres du moment conduisent à l’optimisme. Même si l’entraîneur genevois, arrive cet été sur le banc de la Fontenette, ne s’aventure que rarement dans ce genre de musique d’avenir. L’important reste le prochain match et, surtout, de le gagner. Interview.

 

Proxifoot : Cela s’est fait très vite entre l’élimination amère contre Stade-Lausanne et votre signature à Carouge. Comment a été vécue cette transition ?
Jean-Michel Aeby : Le fait de ne plus continuer à Lancy, cela m’avait été annoncé avant les finales, donc de ce côté-là, j’étais fixé. J’ai continué à faire mon travail du mieux possible avec le groupe et on a pu vivre ces finales jusqu’à la dernière marche. Je pense que c’était une belle aventure avec un groupe qui était très solidaire et qui a tout donné. Ensuite, il y a eu la fin du voyage. Je m’étais préparé à rester quelque temps à la maison et il y a eu cette offre de Carouge qui est arrivée. Cela s’est fait vite, et j’avais encore l’adrénaline nécessaire pour pouvoir redémarrer rapidement un nouveau challenge.

Après neuf journées de 1ère ligue, vous voilà troisièmes au classement. Un bilan positif, on imagine ?
Oui. On a eu un début de calendrier qui n’était pas si favorable que ça. Il y a eu des départs et des arrivées et il a fallu mettre en place un collectif adapté aux qualités individuelles de chacun. Cela a mis un peu de temps mais j’étais très vite rassuré, déjà pendant les matchs amicaux où j’ai senti un potentiel présent, une qualité technique au-dessus de la moyenne. Le début de championnat a été difficile, mais on remonte gentiment la pente. Et surtout on arrive à jouer de bons matchs avec des contenus aboutis. Pour l’instant, ça se passe bien.

Est-ce que vous pensez que cette équipe a le potentiel pour jouer les finales ?
Le discours du club, il est clair. Il faut dans un premier temps stabiliser l’équipe et le club après quelques saisons difficiles et quelques relégations. On s’est dit qu’on ferait le point à Noël. Aujourd’hui, on est troisièmes mais surtout on a fait de belles prestations en marquant beaucoup de buts. Le seul petit regret, c’est de ne pas avoir pris trois points contre Vevey qui est venu faire un hold-up à la Fontenette (ndlr : défaite 0-1). Les calculs, nous les ferons à la pause. Puis on verra où on se situe et s’il faut amener quelques apports au groupe pour se fixer un objectif définitif pour le second tour. Mais c’est de la musique d’avenir, l’équipe est jeune, la plupart des joueurs ont entre 20 et 23 ans.

Au classement, vous êtes la meilleure équipe genevoise, pourtant, vous avez perdu les deux derbys. Quelques regrets sur ces matchs qui ont une saveur particulière ?
Non. Le calendrier a été fait ainsi, on a eu deux derbys à l’extérieur lors des trois premières journées. Ce n’est pas toujours simple de jouer des derbys, qui plus est à l’extérieur. Je pense que sur le match de Lancy, on aurait pu arracher un point en seconde période, même si c’est compliqué quand tu perds 3-0. Et le match de Meyrin, c’est notre plus mauvaise prestation sur ce début de championnat face à une équipe qui a été supérieure. Mais sinon, non, pas plus de déception que ça sur les derbys perdus. Aujourd’hui, on se retrouve troisièmes, ce qui veut dire qu’on a gagné les matchs qui suivaient et eux en ont perdu.

Avec 27 buts, Carouge est la meilleure attaque des trois groupes de 1ère ligue. Une satisfaction supplémentaire ?
Oui. On cherche évidemment à faire des résultats et si la manière accompagne les résultats, tant mieux. Mais je crois que le plus important c’est de transmettre une fois de plus à cette équipe une mentalité de gagneur et d’arriver à faire en sorte que les adversaires viennent à la Fontenette avec une certaine crainte, parce que c’est vrai qu’on marque beaucoup de buts à la maison, mais aussi à l’extérieur, on en a mis six à Portalban, ce qui n’est pas simple. Le potentiel offensif est présent. Sur le point défensif, on a fait des progrès depuis quelques semaines, on vient d’enchaîner deux blanchissements, donc ça se met gentiment en place. Je crois que la plus grande difficulté pour une équipe qui marque beaucoup, c’est de savoir qu’il faut être extrêmement concentré sur le plan défensif. Sur ce début de saison, on a pris beaucoup trop de buts. Les joueurs doivent comprendre qu’avec ce potentiel offensif, on aura toujours des occasions pendant nos matchs, mais si on continue à prendre moins de buts, on va s’installer plutôt dans le haut de classement.

Un mot sur Dylan Dugourd, co-meilleur buteur de 1ère ligue avec 11 buts, que vous aviez l’année dernière à Lancy. Etait-ce une volonté de votre part de l’avoir sous vos ordres à Carouge ?
Oui, c’est un joueur qui avait émis le souhait de partir de Lancy en fin de saison dernière. Entre temps, quand je suis arrivé à Carouge, il y a une discussion qui s’est rapidement mise en place. Il a fait des bonnes finales en juin, c’est un garçon qui est monté en puissance en fin du championnat. Aujourd’hui, il est repositionné comme faux ailier droit, il a cette faculté à rentrer avec son pied gauche et il se sent à l’aise. Et évidemment, le fait de marquer des buts le met en confiance. Maintenant il joue en totale sérénité, on sent qu’il prend du plaisir. On a toujours su qu’il avait un sens du but assez aigu.

Ce week-end, il n’y a pas de championnat mais un tour préliminaire de Coupe de Suisse à Martigny. Jouer le coup à fond ou faire souffler des joueurs ?
On a un groupe où les joueurs sont très proches. A Portalban, on a fait 3-4 changements dans l’équipe et on gagne 0-6 avec de la qualité et du spectacle. Beaucoup de joueurs ont été mis à contribution jusqu’à présent. On en a d’autres qui ont prouvé que quand ils ont été appelés à jouer, ils ont donné entière satisfaction. Donc on verra. C’est toujours agréable de pouvoir se qualifier pour un 1/32 de finale de Coupe de Suisse et de recevoir peut-être un club professionnel. Donc on va jouer le coup à fond. On va chez un adversaire qui fait aussi un bon début de championnat. Et on rejoue contre eux une semaine après en championnat. Comme Meyrin, qui joue deux fois Naters.

Dugourd, 11 buts déjà, a suivi Aeby de Lancy à Carouge cet été

 
Photos : OneClick-Photo

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