Dylan Tavares: « La CAN m’a fait réaliser que je peux aller chercher un peu plus haut »

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Rentré de la CAN depuis quelques semaines, le Genevois international cap-verdien revient sur ces semaines exceptionnelles. Interview.

Qualifiés pour la troisième fois de leur histoire seulement à une Coupe d’Afrique des Nations, les Cap-verdiens ont réalisé un parcours honorable. Victorieuse d’entrée face à l’Ethiopie, l’équipe de Dylan Tavares a ensuite tenu en échec le Cameroun (1-1) et s’est qualifiée en huitièmes en tant que meilleur troisième. C’est là que le parcours des requins bleus a pris fin, défaits 2-0 à neuf contre onze contre le Sénégal. Une élimination par la grande porte.

Proxifoot : Dylan, le Cap-Vert peut être fier de ce qu’il a réalisé lors de cette CAN.
Dylan Tavares : Absolument, c’est même exceptionnel. Nous avons vécu quelque chose de très fort.

Que s’est-il passé lorsque vous avez appris votre qualification ?
On était à table et on a suivi le match tous ensemble. Nous étions bien partis pour être parmi les meilleurs troisièmes et lorsque l’arbitre a sifflé la fin ça a été une joie immense. Tout le monde s’est pris dans les bras, c’était un moment incroyable.

Lors des huitièmes vous avez affronté le Sénégal, futur champion.
On les connaissait car on les avait affrontés en amical. Là aussi nous avions perdu 2-0, mais sur des coups de pied arrêtés. Dans le jeu, on avait quasiment fait jeu égal. À la CAN, c’est clair que les deux rouges nous ont impacté. À onze c’est déjà difficile face à eux, alors à dix puis même à neuf ça devient tout de suite plus compliqué. Ce qui est honorable c’est qu’on n’a pas pris de valise. On prend deux buts, mais lorsqu’on est à neuf. C’est une prestation qu’on peut souligner.

Tu imaginais le Sénégal aller en bout quand ils vous ont sorti ?
Clairement. Dès qu’ils nous ont sorti, j’ai dit que ça allait être eux les favoris. Ils étaient beaucoup critiqués car ils ne faisaient pas spécialement un beau jeu, mais ils gagnaient et n’encaissaient pas de buts.

À l’image de vos deux cartons rouges en huitièmes, as-tu eu l’impression que les favoris étaient avantagées sur ce tournoi ?
C’est possible, après il y a aussi des faits de jeu qui font partie du foot. Moi je ne l’ai pas ressenti comme ça en tout cas. On n’a pas ressenti d’injustice ou de désavantage.

En phase de poule, tu as aussi pu affronter le Cameroun, où il y a beaucoup de joueurs évoluant dans les grands championnat européens.
Ça reste le meilleur match, en terme d’ambiance, de prestation, d’émotions… On savait qu’on était capables de faire quelques chose contre eux, car ils ne nous battent plus depuis 2012.

Quel joueur que tu as affronté t’a le plus impressionné ?
Je dirais Sadio Mané. Il a des caractéristiques uniques qui font que c’est un très grand joueur : puissant, technique malin… Il y a aussi Vincent Aboubakar qui m’a marqué : très mobile, adroit devant les buts… il m’avait déjà impressionné en mars quand on avait affronté le Cameroun.

Tu as été titulaire lors des quatre rencontres, une chance exceptionnelle pour toi.
C’est une immense fierté. J’étais prêt, mais je ne m’attendais pas à jouer autant de matchs. Pouvoir se confronter à des équipes et des joueurs comme ça, avec en plus la pression qui est différente qu’en club, ça m’a aussi permis de me prouver à moi-même que je suis à un moment de ma carrière où je pense que, sans prétention, je peux aller chercher un peu plus haut.

Certaines équipes se sont plaintes des conditions à la CAN. Comment ça s’est passé avec le Cap Vert ?
On n’a pas eu trop de problèmes. Je n’ai pas ressenti chez nous ce qui s’était dit autour de la CAN. C’était correct pour nous, même au niveau de la pelouse. On a eu quelques cas Covid, mais autrement, au niveau de l’organisation, je n’ai rien constaté de scandaleux.

Tu en garder donc, sans surprises, un souvenir très positif.
Exactement. Jouer une grande compétition avec son pays, c’est quelque chose. C’est un feu d’artifice d’émotions. On a un groupe qui est génial aussi. Malheureusement, on ne s’est pas qualifiés pour la Coupe du Monde, mais on va tout faire pour être présents à la prochaine CAN.

Tavares en action face au Sénégal.

À présent, le Genevois doit terminer sa saison du côté de Neuchâtel Xamax. Malheureusement, il vient d’être touché au talon d’Achille et devra manquer les prochaines semaines de compétition. Son contrat prendra fin en juin. Après des expériences avec Yverdon, Stade-Lausanne et Xamax au cours des dernières années, peut-être que le latéral de 25 ans aura enfin la tant attendue opportunité de goûter au niveau supérieur…

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