« Nous sommes là pour perdurer »

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Une saison et demie après sa naissance, l’Atlético de Genève fait face à de nombreux défis. Le directeur sportif Michael Almeida fait le point.

En février 2021, à l’aube de son lancement, l’Atlético de Genève nous faisait part de ses fortes ambitions au travers de son directeur sportif Michael Almeida. “Nous avons vraiment l’ambition de créer tout cela, je ne sais pas dans quel délai, mais l’envie est là, celle de monter un club structuré”. Le nouveau club s’était notamment fixé les objectifs de faire une double montée en deux ans, de la 5ème à la 3ème ligue, de figurer parmi les dix plus importants clubs de la Ville de Genève en cinq saisons ou encore de monter un club “vraiment genevois”, ouvert à tous et qui n’a pas l’étiquette communautaire. Après 18 mois d’existence, où en est le club du Bout-du-Monde ?

« J’ai peut-être été trop ambitieux »

Si la première année fût encourageante avec l’inscription de plusieurs équipes juniors et la promotion de la 1ère équipe en 4ème ligue, cette seconde saison est bien différente. “On traverse une situation pleine de challenges, admet le directeur sportif du club Michael Almeida. Nous venons notamment de perdre l’entraîneur de notre 1ère équipe, Rui Alberto Lopes, parti à Aïre“. Ce départ est symptomatique des difficultés rencontrées actuellement par le club. “Il n’y a pas eu la stabilité souhaitée au niveau des joueurs et du staff technique, explique Michael Almeida. Cela complique évidemment les choses“.

La 1ère équipe de l’Atletico de Genève lors de la saison 21/22.

Derniers de 4ème ligue et 5ème ligue et uniquement trois équipes juniors au compteur : l’Atlético semble loin des ambitions affichées à ses débuts. “J’ai peut-être été trop ambitieux au lancement du club, admet le directeur sportif. Le plus dur est de réussir à s’entourer de personnes motivées et compétentes. Nous avons la volonté de renforcer notre comité. Nous sommes quatre et le but est d’arriver à sept ou huit personnes afin de pouvoir mieux partager le travail, sinon cela devient vite épuisant“.

Prendre en main un club est bien plus compliqué qu’il n’y parait : “Je ne pensais pas que cela allait prendre autant de place et de temps”. Outre l’aspect terrain, un grand travail opérationnel est requis que soit au niveau de la comptabilité, de l’administratif ou encore dans la recherche de financement. “Le bénévolat associatif requiert du temps. Encore plus pour un nouveau club, car il y a tout à mettre en place et à acheter : maillots, kit d’entraînement, etc. C’est pour cela qu’il faut absolument s’entourer, sinon vous devenez multi-casquette et avec un travail à côté, vous ne vous en sortez pas”.

Construire le club par le bas

Bien conscient de pistes d’amélioration, Michael Almeida sait quelle direction donner au club de l’Atlético de Genève pour la suite : “Nous souhaitons construire le club à partir des fondations. Pour s’ancrer dans la durée, il faut partir du bas. Notre but est tout d’abord de constituer une équipe de juniors E qui permette ensuite d’alimenter le reste des catégories. L’objectif est d’avoir un fil rouge jusqu’à la première équipe. Nous nous focalisons désormais là-dessus pour faire évoluer le club”. La fidélisation est un des autres gros chantiers auquel va s’attaquer le directeur sportif. “Il faut absolument arrêter les turnovers et avancer avec des personnes qui croient au projet et qui veulent s’inscrire dans le projet sur le long terme“.

L’Atlético de Genève veut donner la priorité à ses juniors.

Preuve de cette prise de conscience, l’Atlético de Genève a décidé de faire confiance à des entraîneurs déjà au club pour remplacer Rui Alberto Lopes à la tête de la première équipe. “Pour remplir l’objectif maintien de ce second tour, nous avons décidé de faire confiance à Bachir et Adrien qui entrainaient la deuxième équipe en 5ème ligue, explique Michael Almeida. Nous souhaitons recréer une relation de confiance avec les joueurs et une certaine alchimie”. Avec six points de retards sur Puplinge, premier non-relégable, la 1 de l’Atlético aura fort à faire pour tenter de rester en 4ème ligue.

Loin d’être abattu par la situation, Michael Almeida reste convaincu de l’avenir du club : “Nous n’allons absolument pas nous arrêter à la première difficulté. Nous sommes là pour perdurer et pour nous encrer au sein du paysage du football genevois”. L’Atlético s’est notamment montré actif cet hiver. “Nous faisons des choses sympa. Notre équipe de vétéran est partie faire un match au Portugal, à Viseu. Nous avons également organisé un tournoi de juniors D au Petit-Lancy et nous en organisons un autre dans deux semaines pour les juniors E et les vétérans”. Reste à voir désormais si le club du Bout-du-Monde parviendra à relancer la machine. Pour cela, l’arrivée de nouvelles personnes motivées à s’investir paraît primordiale.

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