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À vous la parole : Sébastien Guex

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Chaque semaine, une personnalité du football des talus vaudois nous livre sa vision sur une thématique de son choix. Cette fois, c’est Sébastien Guex, figure bien connue des terrains vaudois, qui s’est prêté au jeu. Le fameux coach au discours légendaire sur « le fôt », prononcé avant la finale de 4ème ligue avec Rances, évoque l’importance d’un discours de vestiaire et son rôle clé dans la motivation d’un groupe. Aujourd’hui sur le banc de Veyron-Venoge aux côtés de Gaétan Braillard, l’ancien coach rancignolet a livré sa vision du mot juste et du ton parfait.

On connaît l’importance d’un coach dans un vestiaire. Sans lui, pas d’équipe. C’est lui qui gère tout : effectif, entraînements, compositions, et surtout la cohésion du groupe sur la durée. Dans le foot des talus, c’est encore plus vrai. Entre le boulot, la famille et les obligations du quotidien, la tête n’est pas toujours au ballon. Alors comment concilier ambition, motivation et résultats ? Pour Sébastien Guex, la réponse se cache souvent dans le discours du quotidien.

« Avant tout, il faut réussir à capter les joueurs avec ce qu’on a », a-t-il expliqué. « Dans des clubs de villages comme Rances, on ne parle pas de rémunération. Ce qu’on offre, c’est une ambiance, un cadre, des installations et surtout de la motivation. Dès le premier jour, il faut convaincre avec ça ».

Et il sait de quoi il parle. À Rances, son aventure a duré huit ans, huit saisons rythmées par des discours, des émotions, des victoires et des soirées d’après-match. Des années qui ont marqué le club à jamais.

Le “fôt”, la vidéo devenue culte

Impossible d’avoir une discussion avec Sébastien Guex sans évoquer la fameuse vidéo de La Télé, immortalisée par l’émission 4-4-2. Ce moment où, avant une finale de promotion, il avait enflammé le vestiaire avec son désormais mythique : « On pense fôt ! » La scène avait fait le tour du canton. Entre hargne, sincérité et accent vaudois du terroir assumé, tout y était.

 

 
 
 
 
 
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« C’est vrai qu’avec moi, il se passe souvent quelque chose dans le vestiaire », a-t-il rigolé. « Nous n’en étions pas à notre première fois. Mais à ce moment-là, j’ai senti que mes gars étaient un peu ailleurs. Entre les fêtes de jeunesse et les petites blessures, il fallait les secouer un peu ». Et il l’a fait à sa manière. « Je reste persuadé qu’à notre niveau, tout se joue dans la tête. Il y a des moments charnières où tu dois les sortir de leur zone de confort. Et ce jour-là, ça a marché ».

Derrière la blague, une vraie conviction : un discours peut transformer un match. Pas besoin de longs mots, juste le bon ton, au bon moment.

Trouver le ton juste

Sébastien Guex l’a souvent répété : crier ne suffit pas. « Un coach qui gueule tout le temps, ça ne marche pas. Au bout d’un moment, plus personne n’écoute », a-t-il assuré. « Il faut varier les tons, savoir quand motiver, quand expliquer, quand calmer. Le discours, c’est une question d’instinct. »

Pour lui, un bon discours commence bien avant le match. « Il y a d’abord la partie tactique : expliquer comment on va jouer, comment on veut aborder l’adversaire », a-t-il détaillé. « Et puis il y a la partie émotion. C’est là qu’il faut aller chercher l’engagement de chacun ».

Ses discours mémorables ont permis à Sébastien Guex de vivre des grands moments d’émotion avec son équipe.

Et l’intuition joue un grand rôle. « Des fois, dès l’échauffement, tu sens que l’équipe est prête. D’autres fois, non. C’est là que le discours prend toute son importance », a-t-il témoigné. « Tu dois trouver les mots pour les remettre sur les rails, les ramener dans leur match ».

Pas de recette magique, mais une connexion à créer. Une alchimie entre les mots du coach et la mentalité du groupe.

Le bon moment pour parler

Dans le football amateur, le temps est précieux, et même un discours doit s’adapter à la montre. « Je me fie beaucoup aux horaires. L’arbitre arrivant environ cinquante minutes avant pour le contrôle, on sort une demi-heure plus tard pour l’échauffement », a-t-il calculé. « Le discours, lui, doit durer une quinzaine de minutes. Au-delà, l’attention se perd et tu perds du temps pour l’échauffement ».

Pour lui, le moment du contrôle des équipements reste un repère fort. « Ça paraît vieux jeu, mais quand l’arbitre arrive au vestiaire, tu sens tout de suite un changement d’attitude », a-t-il relevé. « Les gars deviennent plus concentrés, plus impliqués. À partir de là, le match commence vraiment. Ensuite, à toi de gérer la suite ».

Des détails ? Pas pour lui. Ce sont justement ces petits rituels, ces moments précis, qui font la différence entre une équipe prête et une équipe qui subit.

En cherchant à provoquer de l’émotion auprès de ses joueurs, l’ancien coach de Rances a établi un lien lien spécial avec les siens.

Trois mots pour coacher

Pour Sébastien Guex, tout se résume à trois mots : Concentration, Motivation et Objectif.

« On veut tous gagner, mais encore faut-il savoir comment », a-t-il conclu. « Mon rôle, c’est de leur donner les clés pour y arriver. Chaque coach a sa méthode, mais l’essentiel, c’est de sentir ses joueurs, de les garder concernés même quand ça va moins bien. La confiance, c’est la clé. Si un joueur la perd, c’est que j’ai raté quelque chose ».

Avec lui, le vestiaire n’a jamais été un simple lieu d’avant-match, mais un laboratoire d’émotions. Rire, tension, motivation, parfois même silence : chaque moment comptait. Et si son accent ou ses punchlines ont souvent fait sourire, son approche, elle, est restée profondément sérieuse : donner aux joueurs l’envie d’y croire.

Photo de couverture : La Région

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