Agressions et insultes : Onex – Interstar dégénère

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En 3ème ligue féminine, le match entre le FC Onex et le CS Interstar a dégénéré sur la fin. Les témoins parlent de claques et d’étranglements. 

Le match de 3ème ligue féminine entre le FC Onex et la deuxième équipe du CS Interstar s’est très mal terminé, dimanche 23 mars 2025, au stade municipal d’Onex. Les derniers instants de la partie ont été le théâtre d’agressions verbales et physiques. Contactées, les deux parties nous ont donné leur version des faits.

Le match concerné.

« Nos jeunes joueuses étaient en pleurs »

Comment en est-on arrivé à un dénouement aussi triste qu’inquiétant pour un match de – rappelons-le – avant-dernière division suisse féminine ?

Le président et entraîneur de la première équipe féminine du FC Onex Orazio Margarone a été le premier à nous expliquer ce qu’il a vu : “Ce n’était pas un beau match du tout. Il y avait beaucoup de coups gratuits, beaucoup de nervosité. En fin de match, l’entraîneur adverse s’est excité sur une faute. Il était hors de lui et il disait des insanités. Il y a ensuite eu un coup porté au visage de mon assistant, José Ortega. Ma gardienne s’est interposée physiquement pour défendre José, et lorsqu’elle a lâché l’entraîneur adverse, il l’a prise à la gorge. Ça a été des scènes complètement impensables. À la fin du match, nos plus jeunes joueuses de l’équipe étaient en pleurs après y avoir assisté”. 

José Ortega, l’entraîneur assistant du FC Onex qui a reçu un coup au visage, n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. Il a simplement précisé qu’il avait dit à l’entraîneur adverse “d’arrêter de faire le guignol” en réclamant avec l’arbitre, avant de recevoir le coup au visage.

Le match a eu lieu sur le terrain principal du stade municipal d’Onex. (photo d’illustration)

« Il a serré fort »

La gardienne du FC Onex mentionnée par Orazio Margarone est Vanessa Gomes. Contactée, elle nous a livré sa version des faits. “Après avoir donné ce coup à notre coach, l’entraîneur adverse continuait de s’en prendre à lui. Je me suis précipitée vers les bancs de touche depuis mon but pour éviter que la situation ne dégénère. À ce moment, j’ai essayé de maîtriser l’entraîneur adverse en le saisissant par l’arrière du cou pour l’extirper de la situation. Il était extrêmement agité et en colère et a réagi sur moi en me mettant une main autour du cou. Ça n’a duré que quelques secondes avant que je ne réussisse à m’en dégager, mais il a serré fort”. 

« On m’a attrapé à la gorge »

Au vu de la gravité des accusations avancées par l’entraîneur et par la gardienne du FC Onex, il était indispensable de solliciter l’entraîneur du CS Interstar expulsé, Yannick Kiangebeni, pour qu’il nous donne à son tour des explications. Joint par téléphone dimanche 23 mars tard dans la soirée, l’entraîneur du CSI est revenu sur ces événements : “Une de mes joueuses s’est faite balayer par une joueuse d’Onex, juste devant notre banc. L’arbitre ne l’a pas avertie et ça m’a mis hors de moi. Pendant tout le match, le banc d’Onex n’a cessé de se plaindre de l’arbitrage. Un membre du staff d’Onex est même allé mettre la pression à l’arbitre à la mi-temps. Onex n’a reçu aucun carton du match, alors que deux de nos joueuses ont été blessées. J’ai alors dit à l’arbitre : « Ce n’est pas possible, mettez-le à moi le jaune alors ». J’ai reçu le carton jaune et des joueuses d’Onex ont commencé à applaudir de manière ironique et à me chambrer. J’étais à ce moment-là sur le terrain pour m’expliquer avec l’arbitre. Au même moment, il y a deux filles qui s’approchent de moi et qui me poussent. Je n’ai pas vraiment compris d’où elles sortaient : elles étaient sur le banc d’Onex sans être sur la feuille de match. Je ne les ai pas touchées. Derrière, leur coach m’a insulté de guignol. À ce moment-là, à l’instinct, je lui en ai collée une. Derrière, tout s’est emballé. La gardienne d’Onex m’a attrapé à la gorge comme pour m’étrangler. J’ai tenté de me débattre, et à ce moment-là, on m’a attrapé pour me mettre sur le côté et me calmer. Je regrette la gifle à l’entraîneur d’Onex et je ferai le nécessaire pour m’excuser, mais à aucun moment je n’ai mis la main sur les filles. Si c’est le cas, ça a été involontaire et uniquement pour me libérer. S’ils m’accusent, qu’ils montrent la vidéo et les preuves. Je n’ai aucun problème avec ça”. 

L’entraîneur d’Interstar a été expulsé très peu de temps après avoir été averti.

« Onex a les images »

Le président du CS Interstar Omer Ibrahimof était lui aussi sur place et nous a livré son ressenti : “C’était un match chaotique, c’était tendu. Les joueuses des deux équipes se sont provoquées tout le long du match. Concernant les épisodes violents, je ne prends la défense de personne. J’ai vu Yannick lever la main sur l’assistant d’Onex et je ne cautionne évidemment pas cela. Il entraîne notre équipe féminine depuis toujours et je ne l’avais jamais vu comme cela. Concernant les autres accusations, je ne peux rien dire, car je m’occupais d’une joueuse blessée et je n’ai pas vu la scène. Si cela est vrai, évidemment que je serai le premier à condamner une quelconque violence. Onex a les images de la caméra veo, si c’est le cas, qu’elles nous les montrent”. 

À notre connaissance, aucun individu impliqué dans cette altercation n’a pour le moment l’intention de porter plainte. Par ailleurs, notons que le championnat de 3ème ligue féminine dans lequel évoluent le FC Onex et la Deux du CS Interstar est géré par l’association cantonale vaudoise de football (ACVF) et non pas par l’ACGF, qui ne décidera donc pas des éventuelles sanctions pour ce cas précis. Enfin, les images de la caméra veo du FC Onex mentionnées par plusieurs de nos interlocuteurs ne nous sont pas parvenues, malgré notre demande de pouvoir les visionner à titre informatif.

Photo de couverture : Photo d’illustration

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