Le gardien de 23 ans, arrivé cet été, incarne le redressement d’un UGS qui vient d’enchaîner 5 victoires. Portrait.
Quatre blanchissages en cinq matchs, tous gagnés, et un pénalty arrêté en prime. Thomas Pernet sait comment se faire remarquer, lui qui est arrivé il y a quelques semaines à peine dans le paysage du football genevois. Le dernier rempart d’UGS a d’ailleurs eu un parcours riche et mouvementé avant de poser ses valises à Frontenex cet été. Rencontre.
Une saison de pause
En se fiant à Transfermarkt, on s’aperçoit que Thomas Pernet n’avait pas de club avant de rejoindre les Violet. Le jeune gardien avait en effet fait le choix de se consacrer pleinement à ses études, à la suite d’une fin d’aventure délicate dans le club de Rumilly : « J’ai pu retourner chez mes parents et finir ma licence en commerce », explique-t-il, en précisant qu’il avait néanmoins continué de s’entrainer à proximité de Chambéry, avec l’équipe de La Motte-Servolex, pour ne pas complètement délaisser sa passion.
C’est finalement sous les conseils d’Helder Silva, entraineur de Plan-les-Ouates qu’il avait contacté pendant la trêve estivale, que Thomas Pernet a atterri sur la rive gauche.
Formé à la (haut) savoyarde
« L’envie d’être pro, je pense que, comme tout jeune, j’ai eu ce rêve, même si j’ai toujours vu le football comme un plaisir », raconte celui qui a fait ses débuts dans un petit club local, en Savoie. « J’ai fait des premiers tests pour rentrer à Annecy à 15 ans, mais je n’avais pas été pris parce qu’il y avait des gardiens meilleurs que moi ». Malgré cet échec, il a persévéré et évolué pendant une année en Régional 1, avant de retoquer aux portes du Parc des Sports à l’été 2018 : « Le travail et la persévérance m’ont permis d’intégrer, l’année suivante, la section sportive du FC Annecy ». Le Savoyard a donc fait ses gammes dans le club le plus côté de Haute-Savoie, jusqu’à intégrer la réserve.
À l’été 2023, le GFA 74 Rumilly Vallières, évoluant à l’époque en National 3, vient offrir un contrat à Thomas Pernet, après des années de formation dans la Venise des Alpes. Cette aventure aura néanmoins été de courte durée, la faute à des problèmes en interne. De là la saison de césure et, finalement, l’arrivée à UGS. « Ça se passe très bien. Je me suis bien adapté et j’ai été bien accueilli (…). Sur le terrain, le jeu est un peu plus calme qu’en France, plus joueur. Je dirais que je m’y suis bien adapté ».
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Un élément clé de la défense d’UGS
Depuis plusieurs semaines maintenant, UGS a retrouvé les hauteurs du groupe 1 de 2ème ligue inter. « Plus rien n’arrête UGS », titrait-on pas plus tard que le weekend dernier. Et pourtant, la saison du club genevois n’avait pas démarré sur les chapeaux de roues. En effet, les hommes d’Uros Cetkovic n’avaient marqué aucun point et encaissé dix buts lors de leurs quatre premiers matchs. « On s’est parlés comme des hommes [après la défaite 0-1 face à Vernier] », rappelle celui qui avait gardé le but des siens lors des deux premières rencontres de la saison. « Tout le monde en rigole dans mon entourage et dans l’équipe, mais moi je trouve que c’est le terme approprié, parce qu’on s’est regardé droit dans les yeux et on s’est dit qu’il fallait qu’on se réveille ».
L’interview de Thomas Pernet après la victoire face à l’ex-leader invaincu, Terre Sainte :
Depuis ce match qui a servi d’électrochoc au collectif ugéiste, la sécurité défensive a servi de base pour se remettre sur les bons rails. « On joue aussi avec plus de simplicité et en prenant beaucoup moins de risques », souligne Thomas Pernet. « La qualité qu’on a dans l’équipe, c’est indéniable, nous aide pour faire la différence devant. Même physiquement, on tient plus longtemps lors des matchs, pour que tout le monde soit à fond de la 1ère à la 90ème ».
La confiance : facteur clé pour un gardien
Dans le football amateur comme professionnel, on a tendance à dire qu’un attaquant est plus dangereux et létal quand il est en confiance. Thomas Pernet nous a confirmé que l’analogie est également applicable aux gardiens de buts. « À Annecy, Florian Escales [actuel gardien de l’équipe première d’Annecy, passé par l’Olympique de Marseille]disait toujours qu’un gardien de National, s’il est en confiance, peut faire des matchs en Ligue 1 ».
N’ayant encaissé qu’un seul but sur les quatre matchs de championnat précédant son déplacement à Bernex, le gardien d’UGS affirme être dans une période de confiance, qui se reflète dans sa manière d’aborder et de vivre les matchs. « Le penalty du week-end dernier (lors de la victoire 0-2 à Bernex, ndlr.), je suis en confiance, donc je le sors. Que tu sois gardien, milieu, défenseur ou attaquant, quand tu as la confiance, ça change totalement un match et une personne. C’est ce qui fait la différence entre les grands joueurs et les joueurs lambda ».

Thomas Pernet au moment du pénalty arrêté contre Bernex. @nad.txr
Continuer sur cette lancée
Grâce à sa belle remontée depuis la mi-septembre, UGS n’est plus qu’à 4 points de Terre Sainte, dauphin d’Azzurri, qui a un point de plus. De plus, le calendrier est plutôt clément avec les Ugéistes, qui affronteront consécutivement Yverdon, Pully et Concordia avant la trêve hivernale. La troupe d’Uros Cetkovic avait notamment remporté 3 matchs face à des adversaires vaudois, il y a quelques semaines, pour lancer une série (Dardania, Champagne, Echichens).
Si les Genevois parviennent à maintenir cette dynamique de résultats positifs, il y aura de quoi entrevoir le deuxième tour, en 2026, avec un grand enthousiasme. « En étant compétiteur, on aimerait jouer les premiers rôles au maximum, si ce n’est plus », assure le gardien d’UGS. « Maintenant, on prend match par match et on fera les comptes à la fin. On ne se prend pas la tête avec ça ». Les Violet réussiront-ils la passe de six, samedi 25 octobre (17h), à Frontenex, contre la réserve d’Yverdon ?
Photo de couverture : Giuseppe Velletri / @giuseppe.vlltr













