« Ça a été une expérience incroyable »

0

Choukri Hedhiri a été le préparateur physique de la sélection nationale du Tchad lors de la dernière trêve internationale. Il raconte cette aventure inédite.

Le dimanche 24 août dernier, Choukri Hedhiri se trouvait sur le banc de l’Olympique de Genève, en 2ème ligue inter, pour y affronter l’USI Azzurri, son ancienne équipe. Le jeudi 4 septembre 2025, le principal intéressé se trouvait sur celui de la sélection nationale du Tchad, à l’occasion d’un match de qualification à la Coupe du Monde 2026 face au Ghana, avec la casquette de préparateur physique. Le tout dans un Stade Olympique de N’Djamena plein à craquer (30’000 spectateurs.trices) et avec à la clé un résultat historique obtenu par les Sao (1-1), pour leur premier match au pays depuis dix ans. Bouleversant. 

Le Tchad a tenu le Ghana en échec (1-1). Un résultat historique. © Hermann du Tchad

Nicolas Claret comme intermédiaire

Mais comment une telle opportunité s’est-elle présentée pour Choukri Hedhiri ? Et bien, cette grande première pour l’ex-entraîneur d’Azzurri et PLO coïncidait avec les débuts officiels du nouveau sélectionneur du Tchad, Raoul Savoy. Le Vaudois de 52 ans, qui avait par le passé déjà entraîné plusieurs pays africains (le Centrafrique comme dernier en date), devait donc former un staff pour l’entourer.

“Tout est allé très vite”, nous explique Choukri Hedhiri au téléphone. “Le préparateur physique qui faisait partie du staff du sélectionneur avec le Centrafrique, Sally Sarr, ne pouvait pas être libéré par son club, Yverdon Sport, pour ce rassemblement. L’entraîneur des gardiens de la sélection, Nicolas Claret, qui était le directeur sportif de Lancy à l’époque où j’étais dans le staff de la Une, m’a contacté pour me proposer le poste. On avait déjà été en contact par le passé. Je ne pouvais pas refuser une telle opportunité. Je tiens encore à remercier aussi bien Nicolas Claret que l’entraîneur Raoul Savoy pour leur confiance”.

Nicolas Claret, ex-dirigeant du Lancy FC, a facilité l’arrivée de Choukri Hedhiri dans le staff. © Hermann du Tchad

L’histoire continue

Choukri Hedhiri a donc vécu le quotidien d’une équipe nationale pendant une douzaine de jours, le tout en pleine phase de qualification à la plus prestigieuse des compétitions intercontinentales : “Ça a été une expérience incroyable”, commente le Français de 41 ans. “Le Tchad a joué son premier match officiel à la maison depuis plus de 10 ans, dans son tout nouveau stade, devant 30’000 personnes. Avant le match, le premier ministre est même venu faire un discours… Et on a réussi à remporter le premier point de la phase de qualification en égalisant en fin de match contre le Ghana !”.

Ce résultat historique obtenu par les Sao a été suivi d’un revers face à Madagascar, lors d’un match de qualification délocalisé à Casablanca, au Maroc (1-3). “On menait 1-0, puis on a un peu paniqué, et on a subi”, explique Choukri Hedhiri. “Mais dans le jeu, ce qu’on a été capable de proposer, c’est quelque chose que la sélection du Tchad n’avait plus fait depuis des années. Tous les médias locaux étaient enthousiastes”.

Bien qu’à peine arrivé dans le staff, celui qui exerce comme coach sportif en parallèle du football a été largement responsabilisé tout au long du rassemblement. “Raoul Savoy est un coach avec une grande connaissance du football africain, et il a la force de savoir concerner tout son staff”, explique Choukri Hedhiri. “En une douzaine de jours, j’ai l’impression d’avoir appris pour un an ! Je n’ai qu’une envie, c’est de recommencer. Je serai de retour en tout cas pour la prochaine trêve internationale, en octobre, pour affronter le Mali et le Centrafrique. Pour la suite, on verra. Je prendrai ce qui vient”. 

Le staff du Tchad, avec Raoul Savoy et Choukri Hedhiri, au moment de l’hymne national. © Hermann du Tchad

Dans un staff à Genève ?

À propos de suite, que prévoit celui qui avait intégré le staff de l’OG il y a un peu plus d’un mois, maintenant que l’équipe première a été retirée“Lorsque j’ai accepté de venir donner un coup de main dans le staff de l’OG, je savais très bien que ça allait être compliqué”, a avoué Choukri Hedhiri. “Par la suite, j’aimerais continuer à être sur un banc à Genève, mais plutôt comme assistant que comme principal, car j’ai besoin d’avoir plus de liberté par rapport à mes obligations en parallèle, y compris ce rôle de préparateur physique en sélection”. Le point de chute de l’entraîneur de 41 ans pourrait être connu d’ici la fin de la semaine.

Choukri Hedhiri retrouvera la sélection du Tchad lors de la prochaine trêve internationale. Et à Genève ? © Hermann du Tchad

Photo de couverture : Hermann du Tchad

Share.

Comments are closed.