Ça sent mauvais pour Chênois

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Baulmes s’impose aux Trois-Chêne au terme d’une rencontre jouée avec la peur au ventre d’un côté comme de l’autre. Pour Chênois, c’était le match à ne pas perdre.

Dans sa cahute en bois du Stade des Trois-Chêne, Jean-Pierre, speaker depuis 1984 annonce la couleur : « Si on ne gagne pas aujourd’hui, c’est la m… ». L’analyse est simple, mais elle a le mérite d’être juste.
Ce Chênois-Baulmes de samedi était bel et bien le match de la peur entre deux équipes qui flirtent avec la barre. Si le classement n’est reluisant ni pour l’un pour l’autre, les dynamiques, elles, sont diamétralement opposées. D’un côté Chênois, qui n’a pris que deux points au deuxième tour. Les événements de la trêve, qui ont conduit 11 joueurs à quitter le navire, ont laissé des traces et la crise de confiance que traverse le club s’alourdit au gré des défaites.
De l’autre, Baulmes propose une équipe mondialisée qui enchaîne les victoires depuis que le président Salvi a mis la main au portefeuille et changé 85% de son effectif durant la trêve. Sur le banc, ce même président Salvi prodigue des conseils et n’hésite pas à pousser des gueulées sur ses protégés qui trainent la patte. Le tout, tandis que le légendaire Guy Mathez vient d’être annoncé au poste d’entraîneur durant la semaine. Il est le septième entraîneur de Baulmes cette saison.

Fabian Salvi, une sorte de Christian Constantin vaudois.

« Qu’une équipe sur le terrain »
Le match, venons-en. Les déboires des uns et la confiance des autres saute aux yeux dès l’entame. La qualité de jeu laisse à désirer mais Baulmes est plus percutant. Du côté des locaux, la défense est chancelante et la construction est quasi inexistante. Le peu de jeu produit passe alors par les pieds d’Huguenin, jeune milieu de terrain issu de la deuxième équipe. Ainsi, les Vaudois se procurent les meilleures opportunités grâce à Mvuatu, véritable tour de contrôle aux avant-postes, qui se procure la première occasion du match à la 20ème avant de toucher le poteau une minute plus tard. Heureusement pour les protégés de Bernardo Hernandez, le valeureux Robin Meunier tient la baraque dans les cages.
Pour Chênois, le jeune Sonny Kok se retrouve en bonne position à la 23ème minute, mais son tir croisé passe trop loin du gardien slovaque Ondrejicka, dont les conseils en anglais résonnent encore dans la commune de Chêne-Bougeries.

Sonny Kok, 21 ans, au duel aérien

Lorsque l’arbitre envoie les vingt-deux acteurs au vestiaire, les mines sont perplexes du côté de la buvette. Certains lancent un « y avait qu’une équipe sur le terrain ».
Quand rien ne va…
Après le thé, Chênois affiche enfin de meilleures intentions. A gauche, Maanane fait  valoir sa vitesse et parvient à perforer la défense baulmérane. Ainsi, Damm donne du travail à Ondrejicka (50ème) qui se sauve du pied avant que Belabbas n’envoie une tête qui effleure le montant. Le match se fait intense et on se dit que la chance pourrait peut-être revenir dans le camp genevois. D’autant plus que Baulmes perd son milieu de terrain Manuel Kante pour un deuxième carton jaune.
Oui, mais quelque chose ne fonctionne pas dans cette équipe chênoise qui, même en supériorité numérique, peine à se montrer flamboyante. Et là, à l’image d’un match qui reflète un deuxième tour maudit, Baulmes s’en va inscrire le 1 à 0 sur sa seule attaque de la deuxième mi-temps : à peine entré en jeu, le Brésilien Noronha profite des espaces dans l’axe pour perforer la défense et battre Meunier d’un tir croisé du gauche à ras de terre.
  
Noronha inscrit le 1 à 0 pour les visiteurs quelques minutes après son entrée en jeu.
La mine déconfite, les joueurs de Chênois ne vont pas parvenir à se créer de nouvelles occasions, laissant à Baulmes la joie de la victoire.
(Dés-)avantage psychologique
Au terme de cette nouvelle défaite, le classement est donc inquiétant pour Chênois. Un seul point sépare les deux formations qui s’affrontaient samedi. Sans compter sur le facteur psychologique qui, combiné à la malchance, ne fait pour l’heure aucun cadeau aux protégés de Bernardo Hernandez. Celui-ci était forcément abattu à l’heure du bilan : « C’est la troisième fois de suite que l’on perd 1 à 0 en prenant un but dans le dernier quart d’heure. On a besoin de points mais on ne marque pas, donc bien sûr je suis inquiet», explique-t-il.

De gauche à droite: Belabbas, Rémy et Meunier

Du côté vaudois, le sentiment est celui qui habite toute équipe qui revient de loin. Car souvenez-vous, Baulmes ne comptait que neuf points à la fin du premier tour. A cinq journées du terme, les Vaudois en ont désormais 25 et pourraient passer au-dessus de la barre lors de la prochaine journée. La saison dernière, le président Salvi avait fait le même coup – premier tour catastrophique, nettoyage de l’effectif et deuxième tour digne d’un finaliste. Est-il en passe de répéter l’opération ? « C’est bien là notre volonté », dit-il sourire en coin.

 

CS CHÊNOIS – FC BAULMES  0-1 (0-0)  
Stade des Trois-Chêne, environ 200 spectateurs.

Arbitre : F. Schmid

But : 79′ Noronha 0-1

Chênois : Meunier – Gotz (88′ Rashani), Belabbas, Rémy ©, Koularmanis – Huguenin (82′ Meddour), Simoes, Damm, Yokzuzoglu, Maanane (77′ Errasti) – Kok.
Entraîneur : Bernardo Hernandez.

Baulmes : Ondrejicka – Monteiro, Margairaz ©, Maculusse, Matukanga – De Oliveira, Kante, Nikezic (74′ Noronha), Mvuatu – Arona, Costescu (83′ Caglar).
Entraîneur : Guy Mathez

Avertissements : Maculusse, Kante
Expulsion : 70′ Kante (2ème avertissement)

 

Photos : OneClick-Photo

 

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