Claudio Morelli : « A nous de refaire briller l’Étoile »

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L’ère Morelli débute par une victoire à Naters (2-4) qui permet aux Carougeois d’abandonner la dernière place. Interview.

Il a été l’homme de la semaine dernière dans l’actualité footballistique genevoise. A peine 48 heures après son entrée en fonction en tant qu’entraîneur de l’Etoile Carouge, Claudio Morelli était déjà dans le bain de la 1ère ligue. Samedi, au terme d’un long périple en Valais, les Stelliens ont obtenu leur premier succès sous l’ère Morelli, qui ne pouvait pas rêver d’un meilleur début. Une probante victoire à Naters sur le score de 2-4 avec des buts de Paturaux, Kernou (récemment arrivé de Lancy), Fernandez et Mettler. Carouge est toujours sous la barre mais quitte la dernière place, en espérant se placer dans une zone plus tranquille d’ici la trêve. Entretien avec le nouvel homme fort de la Fontenette.

 

Proxifoot : On imagine que cette victoire fait du bien au moral des joueurs. Comment les as-tu trouvés ?
Claudio Morelli : C’est toujours difficile car j’ai repris l’équipe en main vendredi. Ils m’ont l’air d’avoir envie de réussir quelque chose. Il y a une certaine envie de réagir et de faire bouger les choses. Quand les résultats ne viennent pas, c’est toujours un enchaînement de circonstances défavorables : d’abord une relégation, ensuite les blessures, des qualifications arrivées tardivement… Le départ de cette saison a été compliqué pour le groupe. Mais je les ai trouvés bien, c’est une équipe jeune, qui a faim. Je suis plutôt positif par rapport au premier impact que j’ai eu.

Tu n’as eu que deux jours pour préparer ce match. Sur quoi insiste-t-on quand on a un délai si court ? Plutôt des aspects mentaux que tactiques ?
Oui, clairement. Du point de vue purement tactique, je connaissais un peu Naters pour les avoir joués l’an dernier. Je m’étais renseigné sur comment les affronter, cela nous a donné des pistes de base. Après, c’est un travail de prise de conscience et de responsabilité. C’est toujours facile d’enlever un entraîneur et d’en mettre un autre, mais après il ne faut pas se cacher derrière l’image d’un entraîneur, c’est-à-dire que si les résultats ne viennent pas, c’est toujours plus facile de pointer du doigt un individu par rapport à un contingent de 20 joueurs. Ici, l’échec de ce début de saison est de tout le monde. Tout n’a peut-être pas été fait de manière correcte, de la part du club, du staff et des joueurs, car c’est eux qui sont sur le terrain, qui nous font vibrer, ou pas. Mais c’est clair que j’ai joué à fond sur la partie psychologique.

Quel potentiel vois-tu dans cette équipe ? Vaut-elle mieux que cette place de relégable ?
C’est un peu tôt pour le dire. Il y a beaucoup de talent, ce sont des joueurs qui viennent des filières élite, notamment servettiennes, d’autres sont des joueurs français qui débarquent un peu dans cette catégorie. Ce n’est pas facile de jouer en 1ère ligue, c’est une ligue complètement hybride. A ce stade-là, j’ai eu trop peu d’entraînements pour dire jusqu’où on peut aller. Moi je crois que la qualité en termes techniques, elle est clairement là. Après, il faudra voir au niveau mental si l’équipe a la qualité pour pouvoir naviguer dans des eaux plus tranquilles. Ce sera à nous de le démontrer dans les prochaines semaines.

A titre personnel, la compétition te manquait-elle ?
Alors pas du tout au début, en tout cas depuis le 12 mars dernier exactement, quand j’ai décidé de mettre un terme à mon aventure à Bernex pour des raisons personnelles et profondes. Le football que j’ai laissé ne me manquait pas, j’espère en retrouver un autre, retrouver l’envie d’échange, l’envie de partager dans cette catégorie. Mais l’amour et la passion pour le ballon rond ont toujours été présents, c’est clair que ça manquait ! Après, ce sont des conditions qui pour moi étaient fondamentales pour me dire qu’il fallait remettre un pied à l’étrier.

Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?
C’est d’abord de retrouver une zone plus tranquille, ramener un peu de sérénité et ensuite commencer à se positionner de manière un peu plus forte. Qu’est-ce que j’entends par forte ? Quand on parle d’Etoile Carouge, il y a une étoile qui est dans ce logo, à nous de la refaire briller ! Elle a brillé à Genève et en Suisse pendant de nombreuses années… et la retrouver en 1ère ligue, ce n’est pas la place d’Etoile Carouge. J’ai envie de bien finir ce premier tour, de faire un gros deuxième tour et ensuite voir ce qui arrivera.

Au niveau du contingent, est-ce qu’il y aura beaucoup de changements ?
C’est trop tôt pour le dire. Il faut d’abord découvrir le potentiel, la matière première qu’on a aujourd’hui. Déjà par respect des gens qui sont là, qui ont lutté ces premiers matchs dans la difficulté. Et une fois que je les aurai bien connus, on verra dans quels registres on aura peut-être besoin de support et d’aide extérieure.

Quelque chose à ajouter ?
Je remercie les dirigeants de Carouge pour leur confiance et j’espère qu’on va pouvoir ramener un peu de chaleur du côté de la Fontenette. C’est un objectif qui pour moi est assez cher, c’est vraiment un endroit sympa pour jouer au foot, le terrain est magnifique et les installations sont vraiment bien.

 

 

Photo : OneClick-Photo

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