Yves Miéville : « C’est un joli challenge de succéder à Liniger »

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L’ex-entraîneur de la réserve carougeoise a la responsabilité de succéder à Pierre-Yves Liniger à la tête du FC Collex-Bossy. Interview.

Parmi les changements sur les bancs d’entraîneur qui ont eu lieu dans le football genevois cet été (Lancy, Carouge, Collex, Servette M21 et Perly notamment), le plus marquant est probablement celui du FC Collex-Bossy. Après presque un quart de siècle à la tête des Chevaliers –24 ans exactement, soit depuis 1993–, Pierre-Yves Liniger a décidé d’arrêter. Son successeur sera donc Yves Miéville, bien connu du public romand pour avoir joué à Servette, Meyrin, Lausanne, Nyon et Carouge. Un fois sa carrière de défenseur terminée, Miéville s’est lancé dans la formation, avec les M15 carougeois, puis en tant qu’assistant avec les M16 et M18 de Servette. Pour sa première expérience en actifs, Miéville sort d’une saison compliquée à la tête de la seconde équipe d’Etoile Carouge, reléguée en 3ème ligue. Mais son profil d’entraîneur jeune ayant un joli bagage de joueur a convaincu le président Mehdi Derouazi. Interview du nouvel entraîneur qui connaîtra ses débuts officiels mercredi soir contre Chippis, ces derniers étant engagés en Coupe de Suisse ce week-end.

 

Proxifoot : Yves, on imagine que c’est une réelle responsabilité de succéder à Pierre-Yves Liniger, qui occupait le poste depuis presque 25 ans. Ressens-tu une pression particulière ?
Yves Miéville : Je n’ai pas le droit de me louper (rires) ! C’est sûr que pour moi c’est un joli challenge. La responsabilité est assez lourde car le passé est conséquent derrière. Pierre-Yves a quand même fait des belles choses avec Collex-Bossy, que ce soit en 2ème ligue inter, en 2ème ligue, et quelques fois en Coupe de Suisse. Ce n’est jamais facile de succéder à une personne qui a fait autant de temps dans un club. On le voit aussi dans des grands clubs européens comme Manchester ou Auxerre. C’est une philosophie qui change, les joueurs doivent s’adapter, ça prend du temps et ce n’est jamais facile pour tout le monde.

Tu passes d’une équipe très jeune comme Carouge II à une équipe comme Collex connue pour son expérience. Comment change-t-on son approche ?
Le football reste le même. Après, dans ce groupe il y a un peu plus de maturité avec un niveau d’âge normal, avec des anciens et des jeunes. Je n’ai pas eu d’appréhension, du moment qu’on parle football, qu’on ait 20 ou 35 ans, c’est le même dialogue ! Mais c’est sûr que pour la gestion des matchs et du vestiaire, c’est plus facile avec des joueurs qui ont un peu plus d’expérience.

Parlons de la saison passée. Les jeunes Carougeois que tu entraînais ont souvent bien joué au ballon mais n’ont récolté que 10 petits points en 22 journées et ont été relégués en 3ème ligue. C’est si important que ça l’expérience dans le football amateur ?
Oui, c’est important parce que ça permet de gérer les deux box, nos 16 mètres et les 16 mètres adverses. L’expérience, ça fait énormément : le placement, la gestion des moments d’intensité, etc. C’est vrai qu’avec Carouge II, on n’avait pas ça du tout. Le seules fois qu’on a fait des points, c’était lorsqu’on avait des joueurs de la première qui étaient venus nous aider et nous apporter de l’expérience. C’est sûr qu’un joueur de 16-17 ans peut jouer en 2ème ligue, mais si on a 25 joueurs de ce profil, c’est compliqué.

Est-ce préjudiciable pour une équipe comme Carouge d’avoir une équipe réserve en 3ème ligue alors que l’équipe fanion est en 1ère ligue ?
Non, ce n’est pas préjudiciable. Après, l’important pour les jeunes, c’est qu’ils jouent. C’est sûr que c’est mieux qu’ils jouent en 2ème ligue. Il y a beaucoup de jeunes qui pensent que jouer en 3ème ligue, c’est nul. Mais ce n’est pas ça l’important. L’important, c’est la dynamique qu’on donne aux jeunes et dans un club comme Carouge, de donner accès à la première équipe, de donner un futur à ces jeunes et de ne pas les laisser pourrir en 2ème ligue comme ça s’est passé les 3-4 dernières années. Après, le jeune de 16-17 ans, qu’il fasse sa maturité contre des adultes en 2ème ligue ou en 3ème ligue, ça n’a pas beaucoup d’importance. Il faut qu’il joue et se forme. Cette année, ils vont voir aussi que s’il n’y a pas de structure autour de l’équipe, cela va être aussi compliqué en 3ème ligue. C’est une problématique connue depuis longtemps. 

L’année dernière, Collex s’est sauvé en toute fin de championnat. Quels objectifs ont été fixes par le président cette saison ?
Nous, on va d’abord jouer le maintien avant de jouer quoi que ce soit d’autre. Je vais essayer de mettre mon style de jeu en place et après seuls les résultats jugeront du travail effectué. Rien d’autre.

Pour finir, tu comptes faire mieux que ton prédécesseur et faire 25 ans sur le banc collesien ?
Non, jamais (rires) ! C’est vrai que 25 ans, c’est énorme. Le monde d’aujourd’hui a bien changé et des cas pareils sont très rares. On va y aller de 6 mois en 6 mois, voire d’année en année, sans aller trop vite. Je ne pense pas qu’à ses débuts, Linus se soit dit : « Je vais faire 25 ans ! »

 

Photo : OneClick-Photo

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