Un séduisant Lancy paye cher son manque de réalisme

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Un festival d’occasions manquées par les hommes de Codeas laisse Fribourg venir chercher une importante victoire à Marignac (1-3).

Le discours est bien connu, souvent répété, mais illustre toujours le dépit lorsqu’on y est confronté. Oui, en football, l’essentiel n’est pas d’avoir des occasions, mais de les marquer. Et à force de rater des montagnes, on les regrette. Car, souvent, la punition ne se fait pas attendre. Samedi après-midi, Lancy a pu mesurer le poids de cette réalité incarnée par le froid réalisme de Fribourg. Une défaite 3-1 à l’amertume prononcée pour la troupe de Bruno Codeas. «C’est frustrant», se répétait l’entraîneur lancéen au terme de la rencontre.

De la frustration, Lancy pouvait en avoir. Et plutôt deux fois qu’une. Car il est bien compliqué de reprocher grand-chose aux pensionnaires de Marignac dans leur approche de la rencontre. C’est simple : une demi-heure durant, ils ont récité leurs gammes, en respectant leurs principes et en créant danger sur danger dans les vingt mètres fribourgeois. Avec une méthode claire : un bloc avancé permettant une récupération haute et rapide après la perte et, surtout, des enchaînements de triangulations. Le jeu en appui d’Ange Nsilu, solide comme un roc dos au but, et la disponibilité du capitaine Muhamed Haliti rendaient la réflexion cohérente.

Inexplicable manque de réussite

Si bien que, en trente minutes, Lancy n’était pas loin de la dizaine d’opportunités claires. Ils s’y sont presque tous essayés : De Aïachi (4′) à Nsilu (25′), de Vuzi (15 et 23) à Ndiaye (27′), en passant par Correia (9 et 17) et Barroso (12). Mais, à chaque fois ou presque, l’issue était la même. Avec des frappes trop cadrées que le portier adverse Freiburghaus pouvait repousser. Non seulement la maison fribourgeoise était bien gardée, mais le manque de réalisme des hôtes préoccupait les habitués des travées de Marignac.

Un déficit de réussite que le coach ne s’explique pas : «Je crois qu’il faut vraiment être attaquant, vivre ce rôle, pour comprendre une telle phase. Cela arrive aussi aux plus grosses équipes. Il y a sans doute un manque de chance, car les occasions, nous les avons. Mais il faut les mettre dedans et cela demande aussi de travailler mentalement». Ouvrir le score dans cette période d’intense domination aurait été judicieux pour Lancy. «Si on avait tué le match plus vite, notre jeu se serait libéré et nous n’aurions pas eu peur», enchaînait Codeas. Et sans doute Lancy se serait imposé.

Encore un but sur coup de pied arrêté

Au lieu de ça, les coéquipiers du défenseur central Aïachi, toujours aussi vif dans ses interventions, se faisaient surprendre comme des bleus dans leur premier temps faible. Sur un coup franc indirect aux trente mètres, l’attaquant fribourgeois Rodrigues Marques venait couper au premier poteau de la tête la trajectoire de la balle (37′, 0-1). Un coup de massue sur un petit détail.

«Quand ton jeu se base sur des triangulations, tu fais beaucoup d’efforts, souligne l’entraîneur. Donc il est normal de subir ensuite une petite baisse. Et l’essentiel est alors de rester lucide, car on n’est jamais à l’abri. Il faut essayer de faire le minimum d’erreurs. Déjà contre Azzurri la semaine passée (ndlr : défaite 3-1), on se prend deux buts sur coups de pied arrêtés. Il faut qu’on soit plus concentrés sur cette phase de jeu.» Dur de donner tort au boss.

Malgré l’égalisation de Ndiaye en fin de match, Lancy repart bredouille

Supplément d’âme fribourgeois

Même si, bien sûr, Lancy avait encore un peu plus d’une mi-temps pour revenir au score, voire s’imposer. Problème : le coup réussi par Fribourg, qui plus est un concurrent direct en vue des finales de promotion, était parfait. Misant sur leur solidité défensive, les visiteurs se muaient en adversaire attentiste, avec un bloc bas et des lignes resserrées. Lancy avait beau avoir la possession, le jeu en remise et les enchaînements induits ne fonctionnaient plus. Conséquence directe, les occasions se faisaient plus rares.

Il n’empêche, Lancy a égalisé, par l’ancien Servettien N’Diassé N’Diaye (83′, 1-1), profitant d’une erreur de Freiburghaus suite à un corner. A 1-1, les Lancéens s’en tiraient avec le minimum syndical. Mais c’était sans compter sur le supplément d’âme fribourgeois. Pas plus de quatre minutes plus tard, profitant d’une relance de la tête plein axe de N’Diaye, M’Sabeg enchaînait un crochet-frappe à ras terre qui trompait Dénervaud (87′, 1-2).

«Ce 1-2 nous a tués, soufflait Codeas. Je pense qu’à 1-1, on aurait pu arracher la victoire. Mais nous sommes dans une phase en 1ère Ligue où presque tout le monde peut battre tout le monde. Et tous les matchs se jouent sur des petites choses, liées aux choix des joueurs, des entraîneurs, des arbitres. Cela nous oblige à travailler plus.» Et ce n’est pas le troisième but inscrit par Fribourg en toute fin de match qui changera cette donne. Reste que Lancy a montré qu’il savait jouer. Il doit maintenant se rappeler de marquer.

 

LANCY FC – FC FRIBOURG 1-3 (0-1)
Stade de Marignac

Buts : 37′ Rodrigues Marques 0-1, 83′ N’Diaye 1-1, 87′ M’Sabeg 1-2, 94′ Ademi 1-3.

Lancy (4-3-3) : Dénervaud – Palermo (81′ Pais), Aïachi, N’Diaye, Infante – Haliti ©, Ravet (88′ Kaya), Barroso – Correia (62′ Qarri), Nsilu, Vuzi.
Entraîneur : Bruno Codeas.

Fribourg (4-2-3-1) : Freiburghaus – Moussa, Bize, Ndarugendamwo, Bamele – Nguyen, M’Sabeg – Rebronja, Rodrigues Marques (82′ Marques Machado), Efendic (91′ Ademi) – Quintero Olsson (86′ Cerezo Rendon).
Entraîneur : Ismail Djelid.

Avertissements : Haliti (Lancy); M’Sabeg, Bize, Efendic, Rodrigues Marques, Quintero Olsson (Fribourg).

 

Photos : OneClick-Photo






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