Lorenzo Gonzalez : « J’espère pouvoir intégrer la première équipe la saison prochaine »

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Lorenzo Gonzalez s’éclate du côté de Manchester City, où il ne cesse de faire trembler les filets, à l’image de son nouveau but ce week-end face aux espoirs de Liverpool. L’ancien junior servettien paraît se rapprocher chaque jour un peu plus de son rêve de jouer pour l’équipe première. Interview.

Arrivé en juillet 2016 à Manchester City en provenance du Servette FC, Lorenzo Gonzalez (Genève, 2000) s’est rapidement adapté aux exigences des Skyblues. Il a tout d’abord terminé meilleur buteur de son équipe en U18 lors de sa première saison, marquant à 14 reprises en 22 matchs, avant de rejoindre l’équipe réserve des U23 à seulement 17 ans ! Il a également pris l’habitude de s’entraîner avec la première équipe aux côtés de Kevin De Bruyne, David Silva ou encore Sergio Agüero sous les ordres de Pep Guardiola. De quoi nourrir de sérieuses ambitions pour son avenir. Mais tout n’a pourtant pas été facile : l’ancien junior grenat revient sur son départ de Genève, sur son adaptation mais également sur ses objectifs.

 

L’année de ton départ, tu es approché par de nombreuses pointures européennes, qu’est-ce qui a fait pencher la balance en faveur de Manchester City ?
J’ai eu la chance d’être invité par plusieurs clubs avant de faire mon choix définitif. Il y a eu par exemple la Juve, Leverkusen, Dortmund ou encore Eindhoven. Une expérience exceptionnelle où j’ai pu m’entretenir avec de grands joueurs tels qu’Alvaro Morata ou Ruud Van Nistelrooy. J’ai finalement opté pour Manchester City, car ce sont eux qui se sont montrés les plus intéressés en me suivant pendant près de deux ans ! Ils savaient absolument tout sur moi. De plus, c’est l’un des plus grands clubs en ce moment et ils possèdent l’une des meilleures académies au monde.

A côté de tout cela, tu as connu une dernière année compliquée au Servette FC…
Les dirigeants m’ont convoqué un jour avec ma mère et m’ont expliqué que si je ne signais pas, je ne pouvais tout simplement plus m’entraîner avec le groupe, ni jouer. Cela faisait 11 ans que j’étais au club, je n’avais jamais eu de problème et ils ont décidé d’instaurer ce type de chantage pour m’obliger à signer. Je n’avais que 15 ans et tout ce que je voulais, c’était jouer. Cela a été très dur à encaisser, car je me suis vraiment retrouvé tout seul avec ma famille. Je pense que le club s’est trompé en agissant de la sorte, mais je pense également que cela m’a renforcé mentalement. Heureusement, Manchester City m’a aidé en me concoctant un programme de préparation physique pour que je reste en forme, mais le terrain me manquait terriblement.

L’adaptation dans ton nouveau club, et surtout à un degré d’exigence plus élevé, a-t-elle été aisée ?
Mise à part les trois premiers mois durant lesquels ma famille était encore en Suisse et où je devais rester dormir à l’académie, je me suis rapidement adapté à ma nouvelle vie. Tout est mis en place ici pour que vous trouviez rapidement vos marques et que vous soyez dans les meilleures prédispositions possibles. J’ai terminé meilleur buteur des U18 dès ma première saison et j’ai eu la chance de m’entraîner avec la première équipe. Cette première année a vraiment été incroyable à tous les niveaux. Je ne pouvais rêver meilleure entrée en matière. J’ai aussi eu la chance de jouer dans des stades incroyables tels que l’Etihad Stadium, l’Emirates Stadium ou encore Stamford Bridge.

En 2015, lors d’un match avec les M16 de Servette où il a inscrit trois buts

A quoi ressemble une journée-type au sein de l’académie de Manchester City ?
Un chauffeur vient me chercher chez moi à 7h30 chaque matin pour m’emmener au centre d’entraînement de l’Etihad. Nous prenons le petit-déjeuner en équipe avant de partir nous entraîner. Les séances sont toujours très intenses et durent en moyenne deux heures. Après l’entraînement, nous prenons le repas de midi avant d’enchaîner avec des cours spécifiques à chacun. J’ai par exemple eu pas mal de cours d’Anglais pour pouvoir échanger avec mes coéquipiers sur le terrain. Ensuite, nous avons toujours une séance de fitness d’une ou deux heures avant de rentrer à maison. Il m’arrive parfois d’arriver chez moi à 19h30, les journées peuvent être longues et éprouvantes.

Après une première saison encourageante, tu intègres l’équipe espoir des U23 l’été dernier alors que tu as seulement 17 ans.
Cela fait partie de la suite logique ici, car après les U18, il y a les U23. J’évolue désormais avec des joueurs plus âgés même si nous sommes de loin l’équipe la plus jeune du championnat. J’ai dû tout d’abord trouver mes marques durant ces six premiers mois, avant tout physiquement. Je commence désormais à jouer davantage et à marquer. Je joue également la Youth League, une compétition que souhaite remporter le club dès cette année. Je m’entraîne aussi de plus en plus souvent avec la première équipe. C’est vraiment motivant et surtout je reçois de précieux conseils de la part de joueurs tels que David Silva ou mon idole Sergio Agüero.

En parlant de la première équipe, comment pourrais-tu décrire Pep Guardiola ?
C’est un véritable passionné, un acharné du travail. Il ne laisse absolument rien au hasard. J’ai participé à l’entraînement précédant le déplacement à Naples en Ligue des Champions. Il a tout d’abord organisé une séance vidéo durant laquelle il a expliqué à l’équipe pendant près d’une heure comment nous allions pouvoir les battre. Il a décortiqué le jeu des Napolitains de A à Z en démontrant à chaque joueur quoi faire dans n’importe quelle situation sur le terrain. Il rend le football facile. Chaque joueur sait exactement ce qu’il doit faire lorsqu’il entre sur la pelouse. C’est impressionnant.

Lorsque tu étais plus jeune, il t’arrivait souvent de te blesser. Qu’en est-il depuis ton arrivée à City ?
C’est vrai que j’ai eu différents soucis notamment musculaires lorsque j’étais à Servette, mais depuis que je suis à Manchester, je n’ai eu aucune blessure. Ceci peut être expliqué par différents facteurs. Nous avons par exemple des physiothérapeutes disponibles à tout moment pour chaque équipe. Nous avons aussi la chance de jouer sur de magnifiques pelouses et sur des terrains synthétiques dernière génération. Nous sommes aussi bien contrôlés et conseillés au niveau de la nutrition.

Comment vois-tu ton avenir au sein du club et la suite de ta carrière ?
En ce moment, je veux avant tout continuer à prendre du plaisir, car je vis exactement tout ce dont j’avais rêvé depuis tout petit. Un deuxième tour très important m’attend avec le championnat et la Youth League. J’espère pouvoir jouer les finales à Nyon devant mes amis. Nous verrons ensuite ce qu’il se passera. Je n’ai pas eu de discussion encore avec le club à ce sujet. J’espère aussi pourquoi pas faire mes débuts officiels dès cette saison avec la première équipe. S’ils parviennent par exemple à être champions assez tôt, cela pourrait être une chance pour moi. A titre personnel, j’espère intégrer la première équipe dès la prochaine saison, mais il existe aussi la possibilité d’être prêté dans un autre club, par exemple en Hollande ou en Espagne pour que je m’aguerrisse.

Et au niveau de ta carrière internationale : ton choix de jouer pour l’équipe de Suisse est-il définitif ?
Je n’ai pas eu à me poser la question dans le sens où l’Espagne ne m’a jamais directement contacté. J’évolue avec la Suisse depuis les M15 et si jamais la Nati me convoquait pour le Mondial cet été en Russie, je n’hésiterais pas une seule seconde (rires).

 

 

Photo de couverture : Profil Instagram de Lorenzo Gonzalez

 

 

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