Servette Chênois, grande fierté et petite frustration

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Héroïques en première période face à l’Atlético Madrid, les Servettiennes n’ont pas tenu le coup en deuxième mi-temps (2-4).

Sans aucun doute possible, le match du mercredi 9 décembre 2020 était le plus prestigieux de la courte -depuis 2017- mais déjà bien remplie histoire du Servette Chênois Féminin. Un vrai regret que cette affiche des grands soirs face à l’Atlético ait dû se tenir dans un Stade de la Praille vide. De quoi enlever du charme à la rencontre et de la motivation aux Servettiennes ? Cela ne semblait pas être le cas à en juger de leur prestation plus qu’honorable.

Servette Chênois létal en contre-attaque

Championnes d’automne avec cinq point d’avance sur leur premier dauphin YB, les joueuses d’Eric Séverac sont accoutumées à devoir endosser l’étiquette de favori week-end après week-end  depuis maintenant près de deux ans. Mais c’était cette fois-ci dans un rôle de clair outsider qu’elles accueillaient les Colchoneras, quatrièmes du championnat espagnol. Les Grenat ont bombé le torse et n’ont pas du tout semblé être complexées par ce statut inédit face aux Madrilènes.

Dominé dès les premières minutes comme il fallait s’y attendre, le leader d’Axa Women’s Super League est contraint de vite rentrer dans le vif du sujet. L’Atlético se procure beaucoup d’occasions mais ses fers de lance n’ont pas la mire réglée en début de match. Ainsi, profitant des quelques espaces laissés par les Espagnoles à la récupération du ballon -certainement le point faible de l’Atlético en première période- Servette Chênois va même prendre les devants ! Sur l’un de ses tout premiers ballons, Arfaoui fixe son vis-à-vis et décale une coéquipière en retrait, dont le tir se transforme en passe décisive pour…Paula Serrano ! Elle qui était justement joueuse de l’Atlético entre 2008 et 2014.

Euphoriques, les Genevoises vont malheureusement être refroidies quelques secondes plus tard par celle qui, sans contestation possible, était la meilleure joueuse sur le terrain. La Brésilienne de 26 ans Ludmila da Silva, attaquante la plus prolifique de Liga cette saison, prend Thalmann de vitesse et trouve le cadre depuis un angle fermé (20′, 1-1). Le festival de Ludmila ne fait que commencer, puisqu’elle sera impliquée sur les trois autres buts des siennes avec 1 but et 2 passes décisives supplémentaires.

Mais avant cela, Servette Chênois a encore le droit de rêver, et comment ! Galvanisée par son but face à son ancienne équipe -mais aussi son rival récent puisqu’elle a joué pour le Madrid CFF jusqu’à 2018- Serrano est la protagoniste des rares offensives servettiennes. Cette fois-ci, la numéro 19 se rend utile en obtenant un pénalty, transformé par la canadienne Alyssa Lagonia (32′, 2-1). Thalmann devra alors s’employer à plusieurs reprises, et les montants y mettront du leur aussi (43′), mais ce sera suffisant pour prendre la pause en menant face à l’Atlético de Madrid. une situation à la fois improbable et récompensante pour les Genevoises qui ne pouvaient réaliser meilleure mi-temps.

Le groupe servettien était plus uni que jamais pour cette soirée si spéciale.

Ludmila Da Silva au-dessus du lot

Sans pitié, les visiteuses brisent rapidement les rêves de Servette Chênois dès le retour des vestiaires. C’est sans surprises Ludmila da Silva qui s’en charge, laissée seule au centre (47′, 2-2). Au marquage sur la numéro 8 de l’Atléti, Caroline Abbé s’en voulait en conférence e presse d’avoir laissé la Brésilienne seule : “On a eu un petit manque de concentration à la sortie des vestiaires. Le deuxième but est aussi pour moi car j’aurais dû être sur ma joueuse” commentait la capitaine de Servette Chênois.

Transparente en première période, la deuxième attaquante des visiteuses Deyna Castellanos, répond cette fois présente pour donner l’avantage à son équipe (55′, 1-1). Le centre ? Il vient de Ludmila da Silva, évidemment. À partir de là, la rencontre va perdre de son intensité, mais cela ne profitera pas aux Genevoises qui ne sont malheureusement pas dangereuses lors de la dernière demi-heure, et ce malgré les entrées d’éléments offensifs comme Duclos, Fleury ou encore Sarrasin.

La moins bonne nouvelle de cette soirée inoubliable pour les joueuses de Séverac arrive à la 90ème avec le but de Laurent, servie par l’inévitable Ludmila. Cette quatrième réalisation rend la qualification des Servettiennes lors du match retour mardi en Espagne utopique : elles devront inscrire au moins trois buts pour espérer quelque chose.

Un résultat de 4-2 qui est largement honorable mais qui est légèrement frustrant au vu de la physionomie de la rencontre.

2 buts et 2 passes décisives mercredi soir pour Ludmila Da Silva, au centre.

“J’aurais signé pour ce scénario avant le match”

Lors de la conférence de presse d’après-match, la satisfaction était au rendez-vous du côté de l’entraîneur grenat, dont l’équipe a longtemps tenu tête aux Colchoneros. “J’ai des joueuses intelligentes capables de s’adapter rapidement. Nous avons une équipe de qualité et le match de ce soir nous l’a confirmé. Je ressens de la fierté, si on m’avait proposé ce scénario avant le match, j’aurais directement signé” déclarait Eric Séverac

Caroline Abbé, pour qui la Ligue de Champions n’est pas une nouveauté au vu de sa longue et prestigieuse carrière, était elle aussi fière de la prestation de  l’équipe : “Ce sont ce genre de matchs qui nous font progresser. Nous attendions la Ligue des Champions depuis longtemps. C’est vraiment spécial pour moi de l’avoir jouée avec Servette, avec des amies de longue date dans l’équipe”.

Le premier tour prolifique du Servette Chênois prendra fin mardi soir après le déplacement à Madrid. Eric Séverac est formel, pas question d’aller faire du tourisme dans la capitale espagnole, bien que la qualification de son équipe semble à présent compromise : “Nous n’irons pas là-bas pour nous amuser mais pour progresser”.

 

SERVETTE FC CHÊNOIS FÉMININ – ATLÉTICO DE MADRID FEMENINO  4-2 (2-1)
Stade de Genève

Buts : 18′ Serrano 1-0, 20′ Da Silva 1-1, 32′ Lagonia (P) 2-1, 47′ Da Silva 2-2, 55′ Castellanos 3-2, 90′ Laurent 4-2.

SFCCF (4-3-3) : Thalmann – Soulard, Abbé ©, Hurni, Spälti – Gillioz (68′ Sarrasin), Maendly, Serrano (83′ Felber) – Lagonia, Peiró (83′ Duclos), Arfaoui (61′ Fleury).
Entraîneur : Eric Séverac

Atlético (4-4-2) : Peyraud-Magnin – Aleixandri, Tounkara, Van Dongen, Guagni – Sampedro ©, Meseguer, Santos (73′ Laurent), Duggan (67′ Knaak) – Da Silva (91′ Elena), Castellanos.
Entraîneur : Daniel González Sanz

Avertissements : Serrano, Maendly (SFCCF).






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