Bruno Pascale : « Certains jouent leur carrière et se retrouvent dans une situation compliquée »

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L’entraîneur des M-21 servettiens revient sur la saison compliquée en cours en évoquant les difficultés, les progrès et les objectifs de son jeune groupe.

À la tête des M-21 grenat depuis le départ d’Adrian Ursea, aujourd’hui entraîneur de l’OGC Nice, Bruno Pascale n’a pas repris cette casquette dans le meilleur contexte possible. Des mois d’arrêt durant la première vague, une promotion niée et une seconde vague qui a à nouveau tout stoppé après dix journées de 2ème ligue inter, alors que le championnat était cette fois-ci bien plus serré qu’un an plus tôt. Très disponible, Bruno Pascale nous a livré ses impressions sur l’état actuel des choses au sein de l’Académie, en cette période frustrante qui commence à s’éterniser.

“C’est pénible, mais on ne peut pas se plaindre”

“C’est dur et c’est très pénible, mais on essaye de vivre ça au mieux. On ne se plaint pas car on a la chance de pouvoir s’entraîner et de jouer des matchs amicaux, tandis que le foot amateur est à l’arrêt”. D’entrée, Bruno Pascale a parfaitement résumé l’état des choses. Si la 2ème ligue inter est figée depuis octobre dernier, ses M-21, tout comme les autres académies des clubs professionnels en Suisse, ont la chance de n’avoir pratiquement jamais dû s’arrêter durant cette seconde vague. Au niveau des entraînements, mais aussi des matchs amicaux, avec un championnat amical qui a été mis en place assez tôt pour permettre aux espoirs suisses de continuer à avoir de l’adversité.

Depuis début février, les protégés de Bruno Pascale ont donc disputé pas moins de treize rencontres à travers la Suisse. De quoi garder le rythme, au moins : “Je pense qu’une partie de peur a poussé l’ASF a créer ce championnat. Il y a de l’inquiétude car certains joueurs de 19-20 ans jouent leur carrière et se retrouvent dans cette situation compliquée depuis plus d’un an”. Les mots de l’entraîneur de Servette M-21 doivent sans doute résonner dans la tête de dizaines de talents à travers le pays qui espèrent se montrer et percer depuis des mois.

Nils Pédat (2001) fait partie des chanceux ayant pu débuter avec la première équipe dernièrement.

Une académie globalement en progression

Pas de compétition réelle donc, mais des oppositions hebdomadaires face à des réserves de clubs pros en Suisse qui ont eu de quoi rassurer les observateurs. Souvent, les jeunes servettiens ont fait au minimum jeu égal contre des équipes évoluant une ou deux divisions plus haut qu’eux. Des signaux positifs pour le futur, pour une équipe qui attend impatiemment de monter en 1ère ligue : “On a vu que l’on n’a pas à craindre les autres académies. On a pu disputer des super matchs et on est tout aussi contents d’avoir ces affiches plutôt que des matchs de 2ème ligue inter. Il faut aussi être conscient du fait que, quelle que soit la ligue, une promotion n’est jamais facile”, commente Bruno Pascale.

En plus des M-21 qui font jeu égal contre la plupart de leurs rivaux à l’échelle nationale, les équipes plus jeunes de l’académie servettienne se portent très bien également. Les M-18 et les M-16 sont par exemple tous deux qualifiés pour la finale de Coupe de Suisse : “Les choses se mettent en place au niveau de la structure et de l’organisation du club. Il y a eu une belle évolution à tous les niveaux dans l’Académie au niveau de la mentalité, de la cohésion de groupe et du projet de jeu”, observe l’entraîneur des M-21 grenat.

À l’image de Diogo Monteiro (2005), ce n’est pas le talent qui manque à l’académie servettienne.

“La collaboration avec la première équipe est rendue difficile par le Covid”

Un phénomène assez courant des derniers mois est aussi celui de voir des supporters s’interroger quant à l’absence répétée de jeunes dans le cadre de la première équipe du Servette FC. Concerné par ce discours de l’intérieur, Bruno Pascale explique les raisons de cela : Avant le Covid, des choses se mettaient en place, mais maintenant tout est plus compliqué. Ce n’est pas facile d’organiser des réunions, de se rencontrer, et d’échanger des joueurs avec les protocoles sanitaires qui sont très stricts. Cela nous empêche de collaborer comme on le souhaitait au départ”.

Malgré tout, le club semble essayer de faire au mieux pour assurer cette liaison entre seconde garniture et première équipe, comme nous l’explique encore une fois Bruno Pascale : “Des personnes sont préposées à cela. Il y a un responsable des talents qui fait le lien entre les M-21 et la Une. On essaye également, lorsque cela est réalisable, de se réunir et d’organiser des amicaux dans lesquels les jeunes de la première équipe et ceux en M-21 jouent ensemble”. Cette volonté s’est vue dernièrement avec un match amical contre Étoile Carouge le 17 mars, mais aussi en début de saison, le 23 septembre, toujours face aux Stelliens.

À quoi faut-il donc s’attendre pour le futur ? Faire des projections dans un contexte si incertain paraît vraiment compliqué, surtout que les championnats en-dessous de la Promotion League semblent à l’heure actuelle quasi-condamnés. Bruno Pascale a en tout cas en tête ses priorités : “On ne sait pas ce qu’il va se passer avec les infrastructures et il s’agit là du principal chantier. Ensuite, nous souhaitons former un groupe M-21 de qualité avec nos meilleurs éléments. Enfin, on espère retrouver une collaboration avec la première équipe pour promouvoir nos jeunes”.

Le nom de Theophilious Opoku revient fréquemment lorsque plus de jeunes avec la Une sont réclamés.






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