« C’était une carrière sur laquelle j’avais fait une croix depuis longtemps »

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Aurélien Chappuis a décliné une offre de Saint-Gall pour rester à Étoile Carouge. Un choix difficile mais cohérent pour le milieu formé au FC Bâle, qui a toujours priorisé travail et études.

Nassim Zoukit n’était pas le seul Carougeois convoité par un club professionnel cet hiver. Si le milieu défensif de 20 ans évolue à présent sous les couleurs du Lausanne-Sport, Aurélien Chappuis, lui, a fait un autre choix de vie. Pourtant courtisé par Saint-Gall, prêt à l’accueillir lors du mercato d’hiver, le Jurassien de 28 ans n’a pas souhaité quitter la Fontenette. À quelques jours d’affronter les Brodeurs en 1/4 de finale de Coupe Suisse, le numéro 8 carougeois nous livre les dessous de l’affaire et les raisons de son choix.

“J’ai été mal pendant plusieurs jours”

Cet intérêt de la part du plus ancien club du pays pour Chappuis est né à la fin du premier tour, d’un concours de circonstances : “Après le match de Coupe face à Bâle, Saint-Gall s’intéressait à Nassim (Zoukit, ndlr), explique le milieu de terrain stellien. Lors du dernier match de championnat face à Black Stars, le directeur sportif de Saint-Gall et un scout étaient présents. Ils ont bien aimé mon profil et mon histoire, notamment le fait que j’avais fait des études et que je n’avais jamais eu ma chance en Super League. Fin décembre, je suis allé les voir. Les discussions étaient agréables et j’ai même eu un super feeling avec l’entraîneur Peter Zeidler”. 

Face à cette chance unique, le milieu de 28 ans a néanmoins pris la décision de ne pas risquer un tel changement de vie : “C’était une carrière sur laquelle j’avais fait une croix depuis longtemps. À 23 ans, j’y serais allé directement, mais à 28, il y a d’autres choses dans la vie. C’était un trop gros risque de tout miser sur le football à mon âge. En pesant le pour et le contre, je me rendais compte que ma situation était super à Genève, que ce soit au niveau du travail ou du football, j’avais un confort que l’on pouvait difficilement égaler”.

Une décision mûrement réfléchie qui est louable, mais qui, évidemment, a été difficile à prendre : “J’ai été mal pendant plusieurs jours. Ce n’est pas facile de refuser les paillettes de la Super League et un club historique avec un super public. De plus, jouer au Parc Saint-Jacques de Bâle a toujours été un rêve depuis tout petit, et je n’en avais jamais eu l’occasion. J’en ai parlé avec mes proches, j’ai bien pesé le pour et le contre et je ne regrette pas mon choix”.

Chappuis a parfois porté le brassard lors du premier tour (Photo : Julian Aguilar).

“Une partie de moi n’a jamais été convaincue par le foot pro”

Les raisons de ce refus résident aussi dans les convictions du Jurassien, qui n’a jamais ignoré le revers de la médaille du football professionnel, raison pour laquelle il n’en a jamais fait son unique priorité : “Quand je suis sorti du centre de formation de Bâle, j’ai décidé de reprendre mes études. Même lorsque je jouais en Challenge League, J’ai toujours mis l’accent sur celles-ci, puis sur le travail. Une partie de moi n’a jamais été convaincue par le foot pro. C’est clair que ça fait rêver, mais c’est aussi un peu une prison dorée, et j’ai toujours eu d’autres intérêts dans la vie. Aujourd’hui, je suis fier de ma carrière, que ce soit dans le football ou à côté. Je n’ai pas de regrets”.

En dépens de son choix de rester à Étoile Carouge, l’intérêt du FC Saint-Gall aura tout de même eu des effets positifs pour Chappuis, qui se dit prêt à prendre davantage de responsabilités dans l’entre-jeu genevois : “Ça m’a donné confiance, c’est clair. Mentalement, j’ai changé de statut. Ce sont des choses qui font du bien à l’égo, et le fait qu’un club de Super League s’intéresse à moi m’a aussi permis de cocher une case pour laquelle j’ai toujours eu une incertitude dans ma tête”.

Etoile Carouge aura en tout cas bien besoin de son meneur de jeu mercredi prochain, dans un match aussi historique pour le club que particulier pour Aurélien Chappuis : “Ça va être spécial pour moi, comme ça l’a été face à Bâle au tour précédent. Je serai ultra motivé. J’espère qu’il y aura du public et qu’on va le faire”.

L’histoire est déjà belle, mais elle le serait encore plus si Chappuis et Carouge jouaient un mauvais tour aux Brodeurs mercredi soir.

Photo de couverture : Julian Aguilar

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