Une quinzaine de joueurs, dont une majorité de cadres, ont quitté la première équipe de Veyrier cet hiver. Tentative d’explication avec le directeur sportif Marc Fiorina et l’entraîneur Dominique Coelho.
Cette fenêtre de transferts restera dans l’histoire du FC Veyrier Sports. Marquée par le départ d’une bonne quinzaine de joueurs, elle a l’apparence d’une fin de cycle, d’une page qui se tourne. Les cadres qui étaient le visage de cette équipe depuis des saisons (Veuthey, Röthlisberger, Mendes, Teicher, Seneze, Machado, Buchs, Herman, pour en citer quelques uns) ne seront plus en vert et jaune à la reprise du championnat dans une vingtaine de jours. Même si les cas pris individuellement sont tous ou presque différents, ces départs à la pelle interpellent. Malheureusement, une partie des joueurs qui constituaient le noyau de cette équipe a préféré ne pas s’exprimer, mais a tenu à préciser que “ce n’était pas une histoire de fin de cycle”. C’est pourtant ce qui semble ressortir des explications du directeur sportif historique Marc Fiorina et de l’entraîneur Dominique Coelho.
| FC Veyrier Sports | Arrivées Defrance, Isabey (reprise), Fiorina, Bothereau, Teigeler (2e équipe), Stachelscheid, Schwarz, Luna, Betemps, Aponte, Allgaier (Juniors A), Jacoud (Aix-les-Bains), Paraiso (Coffrane), Lodier (Annecy), Atama (Kosova), Kabongo (Meyrin II) |
Départs Mendes, Veuthey (seniors), Röthlisberger, D. Machado, Bravo (arrêt), Buchs, Van Loon, Da Costa, Seneze (Collex), Zahi (UGS), Reymond, Bonamusa (2e équipe), Herman, Teicher (Chênois), Guirassy, Mze, Islamovic (?), Faubourg (Chypre) |
« La situation se dégradait depuis un moment déjà »
Ce bouleversement soudain touche forcément le directeur sportif et vrai clubiste qu’est Marc Fiorina, qui fêtera bientôt ses cinquante (!) ans au club : “Évidemment qu’il y a de la déception. C’est difficile d’en dire plus à chaud, d’autant plus qu’il y a eu des tensions sur ces dernières semaines, mais je pense que dans un moment on pourra regarder derrière et être fiers des choses merveilleuses que ce groupe a accompli”.
Le directeur sportif vert et jaune explique toutefois qu’il n’est pas surpris : “Il s’agit d’une problématique qui était déjà antérieure à l’arrivée de Dominique (Coelho, entraîneur depuis l’hiver dernier, ndlr). C’est un peu la suite de ce qui a amené Daniel (Villa, ex-entraîneur, ndlr) à arrêter. La situation se dégradait depuis un moment déjà, avec cette première équipe qui devenait difficile à diriger. Certains des joueurs n’avaient plus l’appétit d’avant, les mêmes disponibilités ou les mêmes prédispositions à fournir les efforts. On a toujours été conscients de ce risque et on savait qu’on allait être confrontés à cela à un moment donné”. Mais n’est-ce pas problématique que cela arrive en pleine saison, alors que Veyrier est engagé dans la course au maintien ? “Hiver ou été, ça ne change pas grand chose, assure Fiorina. On a peut-être aussi été aveuglés par la bonne fin de deuxième tour au printemps dernier et on a essayé une dernière fois avec ce groupe-là. Mais finalement, on réalise qu’on a atteint la limite. Maintenant, on fera de notre mieux avec nos jeunes veyrites encadrés de quelques renforts extérieurs”.
Le retour en 2ème ligue inter en 2017, moment marquant de l’histoire récente du club.
Méthode trop exigeante ?
De quel œil l’entraîneur Dominique Coelho voit-il cette situation anormale, et surtout, pense-t-il avoir sa part de responsabilités dans ces départs à la pelle ? “On ne subit pas ces départs, assure-t-il. D’un côté, il y a les joueurs mécontents de leur temps de jeu, et de l’autre, il y a le noyau de joueurs à Veyrier depuis des années pour lesquels nous pouvions prévoir cela. On savait que ça allait être la fin d’un cycle à un moment donné, je le savais déjà quand j’ai repris l’équipe et je respecte la décision des joueurs”. Cette fameuse fin de cycle, que les anciens cadres du vestiaire veyrite excluent pourtant.
“Quant à ma méthode de travail, poursuit Coelho, les joueurs savaient comment je fonctionnais. J’ai besoin d’une certaine rigueur et de joueurs qui puissent s’investir à 100% pour mettre en place un projet de jeu. Certains étaient arrivés à un stade où ils voyaient davantage le football comme un loisir et n’étaient plus en mesure de s’engager sur ce deuxième tour. Je tiens à préciser que je respecte tout à fait cela, mais que ce n’est simplement pas compatible avec la manière dont je fonctionne”.
Dominique Coelho a repris la première équipe à l’automne 2021.
Le maintien, un « challenge »
La première équipe veyrite a donc fait peau neuve, avec des arrivées de la deuxième équipe et des juniors ainsi que quelques renforts extérieurs de dernière minute : “La plupart va jouer pour la première fois contre des adultes, commente Coelho. Quand on n’a pas de moyens financiers, on doit s’appuyer sur nos Juniors, c’est comme ça. Ce sont des gamins qui ont toujours rêvé d’être en première équipe et qui ont faim, c’est merveilleux à voir et c’est stimulant pour un entraîneur. Je suis sûr qu’ils sauront tirer leur épingle du jeu”. Les dernières arrivées plus expérimentées ainsi que les quelques rescapés de cette vague de départs hivernale seront sans doute indispensables pour épauler ce jeune groupe.
Est-ce pour autant suffisant dans un championnat de 2ème ligue inter où les places pour se maintenir –cette saison encore davantage que d’habitude– seront chères ? “On va faire en sorte de se sauver. C’est un challenge, admet Coelho. On va travailler dur pour éviter cette relégation et je sais que ce groupe en est capable”.
La mission maintien démarrera une semaine plus tôt que pour le reste de la ligue pour des Veyrites qui affronteront Collex-Bossy dans un match à rattraper. Un duel entre deux clubs qui joueront leur peau sur ce deuxième tour, qui plus est au goût spécial pour plusieurs joueurs –quatre pour le moment– passés de Veyrier à Collex cet hiver. Un derby de reprise on ne peut plus symbolique.
Les trois moins bons 12èmes (sur les quatre groupe de 15 en 2inter) seront également relégués.
