Léonie Fleury, la serial buteuse qui a dit stop trop tôt

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Personne n’a autant marqué que Léonie Fleury sous le maillot grenat entre 2019 et 2022. L’attaquante a pourtant mis un terme à sa carrière cet été, à seulement 25 ans. Pourquoi ?

La nouvelle était quelque peu passée sous les radars cet été, peut-être aussi noyée sous les annonces des arrivées de joueuses internationales à Genève. Léonie Fleury, dont le contrat en grenat courait pourtant jusqu’en juin 2023, a subitement décidé de “mettre un terme à sa carrière”, comme indiqué par le club le 24 août dernier. Une fin précipitée pour l’attaquante d’Annecy, auteure de 41 buts en 76 apparitions sous le maillot grenat et ayant largement contribué à écrire des pages d’histoire du club au cours des dernières saisons. Comment, à seulement 25 ans et avec encore un an de contrat que la Française était “prête à honorer jusqu’au bout en donnant le maximum”, en est-on arrivé là ?

 

 
 
 
 
 
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Décision prise le jour-même

Comme avancé, Léonie Fleury n’était pas partie de l’idée de s’arrêter dès cet été. C’est en revenant du camp de préparation à Crans-Montana que tout a basculé : “Le 15 août, on a eu des entretiens avant la reprise, explique Fleury. On m’a dit qu’on ne comptait pas sur moi pour la saison à venir, mais que je pouvais continuer à m’entraîner avec l’équipe ou partir en prêt. Aucune joueuse ne veut s’entraîner sans jouer, et je ne voulais pas quitter Genève car j’ai mon travail ici. Le jour-même, j’ai vidé mon casier, j’ai dit au revoir aux filles dans le vestiaire, on a pleuré, et c’était fini. C’est radical comme décision, mais je ne voulais pas continuer à faire des sacrifices dans le vent”. 

Une fin on ne peut plus précipitée qui trouve toutefois aussi ses raisons dans les derniers mois de Léonie Fleury à Servette Chênois, où son rôle était devenu progressivement secondaire : “Oui, j’avais senti le vent tourner, confirme l’ex-attaquante. J’étais passée de meilleure buteuse à défenseur du jour au lendemain, ça avait été difficile. Je jouais beaucoup moins. Ça m’a fait penser à ma reconversion. Je suis passée à 80% au travail et c’est vrai que je sentais parfois la fatigue sur le terrain. Mais pour moi, c’était impensable d’arrêter de travailler à côté”. Une occupation professionnelle comme serveuse particulièrement éprouvante physiquement, difficilement compatible avec les exigences du football.

 

 
 
 
 
 
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« Quand j’ai commencé le foot, je rêvais juste d’avoir mon nom dans le dos »

Cette fin de carrière laisse inévitablement un goût amer à Léonie Fleury, qui aurait sans doute mérité une meilleure sortie. “Je me suis arrêtée sur un entraînement. J’aurais aimé pouvoir faire un dernier au revoir en match… il y a un peu d’amertume”. Léonie Fleury a tout de même eu droit, avec Amandine Soulard, Sandy Maendly et Alyssa Lagonia, à un tour d’honneur au Stade de Genève en octobre dernier.

En jetant un œil dans le rétro, la carrière de Léonie Fleury aura été courte, mais tellement riche. À seulement 16 ans, ses débuts en première division avec l’AS Saint-Etienne : “Lors de mon premier match, je marque un coup franc contre Montpellier, se rappelle l’attaquante. La même année, on va jusqu’en finale de Coupe de France contre l’OL”. Dix années de carrière marquées par ce passage final en grenat qui en est sans doute le moment fort : “Oui, ça a été incroyable. La première année a été marquée par le Covid, mais on a eu le titre au bout, avec un groupe fantastique. Il y a eu la Ligue des Champions bien sûr, mon but depuis le milieu de terrain contre Bâle aussi… C’est assez fou, quand j’ai commencé le foot, je rêvais juste d’avoir mon nom dans le dos. J’en suis fière et je remercie Servette pour ces saisons incroyables”. 

Maintenant que la page est tournée et que les priorités de Léonie Fleury sont clairement définies, est-ce imaginable de voir l’attaquante française retrouver les terrains genevois à un niveau moins exigeant ? “Peut-être que l’envie de retaper le ballon me prendra, sourit-elle. Et pourquoi pas rejoindre Etoile Carouge en cas de promotion en LNB par exemple ? “Je ne garantis rien”, s’amuse-t-elle en souriant de nouveau.

 

Photo de couverture : Marc Schweizer (servettiens.ch)

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