À 25 ans seulement, Matteo Nervitto a été nommé entraîneur de la Une du FC Veyrier Sports. Les différentes parties impliquées dans ce changement de dernière minute témoignent.
Un nouveau nom a débarqué sur le circuit des entraîneurs genevois en activité en fin de semaine dernière, et dire qu’il ne s’agit pas d’une surprise serait malhonnête. Matteo Nervitto, qui occupait depuis le début de la saison le poste de responsable administratif à Lancy, a été choisi pour remplacer Sebastian Caparros à la tête de la première équipe veyrite. Avant d’être employé par le club lancéen, Nervitto avait eu l’occasion d’entraîner des équipes de Juniors à Veyrier puis Etoile Carouge. Retour sur ces derniers jours agités.
« J’ai senti une fissure avec l’équipe »
Avant de parler de cette arrivée toutefois, il faut parler d’un départ : celui de Sebastian Caparros. Celui qui avait connu une promotion d’entraîneur de la Deux à entraîneur de la Une cet été a réussi à assumer ce saut de catégorie, avec un placement à la trêve qui fait certes de Veyrier une équipe à la lutte pour le maintien, mais qui place le club en position de non-relégable. Et avec un match à rattraper. Au niveau des résultats purs et durs donc, difficile d’accabler le désormais ex-entraîneur veyrite.
“On a fait un premier tour honorable, qui a franchement été plutôt une bonne surprise”, confirme Marc Fiorina, responsable technique du club. “Mais on a terminé sur les rotules. Sebastian est une personne que j’adore, mais je le sentais de plus en plus épuisé et en difficulté pour répondre à toutes les tâches que requiert ce poste. Cela demande un engagement qu’il n’était pas en mesure de fournir, donc il a fallu prendre cette décision qui était la plus raisonnable et qui est pour le bien de tous, y compris celui de Sebastian, que je sentais vraiment au bout de la rupture alors que le deuxième tour s’apprête à commencer”.
Le principal intéressé reconnaît cette fatigue, qui est aussi à rapporter à ses occupations professionnelles et à sa situation familiale en parallèle du football. Caparros ajoute par ailleurs que les bases sur lesquelles il avait repris l’équipe lors de la préparation hivernale n’ont pas amélioré les choses. “J’ai senti une fissure entre l’équipe et moi depuis la reprise. J’ai voulu être plus ferme et resserrer la vis, car nous avons un maintien à aller chercher, et j’ai la sensation que ça n’a pas plu à certains. La confiance du groupe envers moi à commencé à s’estomper et je ne voyais par exemple pas de retour sur ce que l’on travaillait lors des matchs amicaux”.
Même si la décision a finalement été prise par le comité du club, l’hypothèse que cette collaboration prenne fin d’un commun accord dans un futur proche ne semblait donc pas à exclure. “On en avait discuté jeudi déjà, mais j’ai appris cette décision définitive vendredi devant le groupe à l’entraînement, alors qu’une réunion supplémentaire était prévue le soir-même”. Une fin précipitée, mais qui semblait quelque part escomptée. “J’ai malgré tout pris du plaisir pendant ces six mois, même si la gestion du groupe a été par moments compliquée. Je pense que trop de poids est donné aux joueurs à Veyrier et c’est selon moi quelque chose qui peut être dangereux”.
La chance d’une vie pour Matteo Nervitto
À une semaine de la reprise du championnat, impossible de s’accorder une période de battement au pied du Salève. Il a fallu trouver un remplaçant à Sebastian Caparros le jour-même. “Ce n’était pas simple de trouver une solution le jour-même”, admet Marc Fiorina. “J’ai voulu donner cette chance à Matteo Nervitto, car c’est un Veyrite et un passionné. Il a suivi pratiquement tous nos matchs au premier tour, donc on gagnera du temps à ce niveau-là. Bien sûr, c’est une prise de risques, car il n’a jamais entraîné en Actifs, mais il était disponible tout de suite et motivé. C’est aussi notre rôle de donner la chance à des jeunes du Village”.
Accepter la proposition à l’autre bout du fil n’a ainsi pas demandé une longue réflexion à Matteo Nervitto : “J’ai une attache particulière avec ce club où j’ai joué et entraîné en Juniors”, commente-t-il. “C’est une fierté de pouvoir entraîner cette équipe. En tant que Veyrite, je ressens vraiment le feu à l’intérieur de moi à l’idée de pouvoir le faire”.
Le plus dur reste bien évidemment à venir pour celui qui devrait conserver une activité dans l’administration du Lancy FC en parallèle de son engagement avec la Une de Veyrier. “On doit se maintenir, donc forcément ce deuxième tour va être dur”, admet Nervitto. “J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec le groupe et j’ai vraiment senti la disponibilité de tout le monde. C’était même beaucoup plus positif que ce que j’aurais pu penser. Je pourrai notamment compter sur des leaders dans le vestiaire avec qui je me suis entretenu individuellement et qui m’aideront beaucoup”.
Le baptême de feu de Matteo Nervitto à la tête de Veyrier en 2ème ligue inter est prévu samedi au stade d’Octodure de Martigny. Tout sauf un cadeau pour une première.