Arbitre insulté et menacé : Onex – Perly arrêté

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L’entraîneur assistant du FC Onex Nicolas Pujos a eu un comportement et des propos inappropriés et insultants envers l’arbitre Nicolas Hervieu-Causse, qui a arrêté le match Onex-Perly dans le temps additionnel. 

La rencontre de la cinquième journée de 2ème ligue entre le FC Onex et le FC Perly-Certoux n’a pas pu aller à son terme. Les visiteurs menaient 3-1 en plein temps additionnel, à quelques instants de la fin du match, mais l’arbitre de la partie, Monsieur Nicolas Hervieu-Causse, a stoppé le match avant la fin du temps additionnel.

« J’ai l’intention de porter plainte »

“C’était un match ultra tranquille”, assure Nicolas Hervieu-Causse. “Le premier carton a été distribué une fois la 80e minute passée. Dans le temps additionnel, sur une situation litigieuse dans la zone offensive d’Onex, Perly est parti en contre et Onex a commis une faute, que j’ai signalée et sanctionnée d’un carton jaune”. Voici pour ce qui est du terrain. Une vidéo du match, que nous ne diffuserons pas, montre d’ailleurs bien cela.

“Durant la contre-attaque de Perly, j’entendais déjà des réclamations hurlées de la part de l’entraîneur assistant d’Onex (Nicolas Pujos, ndlr) depuis son banc. Une fois le jeu arrêté, je me dirige vers le banc d’Onex pour l’avertir alors qu’il continue à m’agresser verbalement. Je sors alors le rouge et j’entends “fils de pute, je vais te crever”. Plusieurs personnes du banc de Perly l’ont aussi entendu. Dès que j’ai entendu ces menaces, j’ai sifflé la fin du match”. 

“Une fois que j’ai sifflé la fin du match, il a déchiré son t-shirt et est revenu plusieurs fois vers moi avec insistance, comme s’il voulait en découdre. J’ai arbitré plus de 200 matchs à Genève et une telle situation ne m’était jamais arrivée. J’ai l’intention de porter plainte”. Rappelons que Monsieur Nicolas Hervieu-Causse, avocat dans la vie de tous les jours, a d’ailleurs mis en place un système permettant aux arbitres de porter plainte gratuitement au pénal pour des cas de la sorte.

L’arbitre Nicolas Hervieu-Causse, ici lors d’une invitation sur le plateau de Léman Bleu.

« C’est un dérapage, je n’ai aucune mauvaise intention »

Contacté, Nicolas Pujos, l’entraîneur assistant du FC Onex concerné par ces faits, n’a pas chercher à nier ce dérapage. “Parfois, en tant que coach, on subit nos émotions. Malheureusement, sur ce coup-là, je dérape. Je perds la maitrise de mes émotions. Dans ces moments-là, vos paroles dépassent vos pensées et vous perdez la maîtrise de votre raison. Je n’arrive même pas à me souvenir de ce qui a pu être dit de ma part. Quand vous entrez dans un état émotionnel tel que celui qui a été le mien dimanche matin, vous ne raisonnez plus. C’est un dérapage, je n’ai aucune mauvaise intention envers l’arbitre, ni envers personne. ll ne faut pas minimiser cela, mais il s’agit d’un cas isolé. Une fois la raison retrouvée, je suis allé m’excuser auprès de l’arbitre quelques minutes après la fin du match”.

Conscient de la gravité de ses actes, Nicolas Pujos se dit prêt à en assumer les conséquences : “J’ai écrit un courrier d’excuses que je vais envoyer à la commission des arbitres en disant que j’accepterai les conséquences et que j’assumerai mes responsabilités. Si je peux œuvrer pour sensibiliser à la relation à avoir avec les arbitres, évidemment je le ferai”.

« Il n’a rien à faire ni à Onex ni dans le football genevois »

Joint par téléphone, l’entraîneur adverse Raffaele Del Rosso nous a fait part de son étonnement quant à ce débordement soudain : “On menait 3-1 depuis la mi-temps, et franchement, le match était tranquille et correct.  C’est seulement sur la fin que ça a débordé, il n’y avait rien eu jusqu’à ce moment-là. C’est dommage que ça finisse comme ça. Tout le monde a vu et entendu ce qui a été fait et dit”. 

La honte et l’incompréhension sont les sentiments qui prédominent chez Wilson Rafael, entraîneur principal du FC Onex, dont Nicolas Pujos était jusqu’à aujourd’hui l’assistant. “C’est trop. Ce qu’il a fait, rien ne peut le justifier. Tu ne peux pas réagir comme ça, d’autant plus que c’est à l’opposé de ce que l’on demande à nos joueurs et de ce que le club prône comme valeurs”. 

L’entraîneur du FC Onex Wilson Rafael a par ailleurs affirmé que Nicolas Pujos ne sera plus ni dans son staff ni au club dès ce dimanche : “C’est fini, je ne peux pas accepter ça. Si je le fais revenir à l’entraînement après un tel épisode, je passe pour un charlot. Je lui ai dit qu’il avait abusé et qu’il ne pouvait pas faire cela. Franchement, j’ai honte. Il n’a rien à faire ni à Onex ni dans le football genevois. J’entraîne et je suis au bord des terrains depuis des années, mais là, je suis clairement choqué”. 

Une affaire ternissant l’image du football genevois dont tout le monde se serait volontiers passé.

La cinquième journée de 2ème ligue est marquée par cette interruption.

Photo de couverture : Adan Faye

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