Juniors C Inter : Lancy s’oppose à sa défaite par forfait

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Youth League C / Un problème d’éclairage a causé la fin prématurée de la rencontre entre Lancy et Monthey, dimanche dernier. Les Lancéens menaient 2-1 et se sont vus accorder une défaite par forfait. Le club genevois s’y est opposé et une enquête a été ouverte par l’ACVF, qui gère ce championnat.

L’heure d’hiver, qui amène avec elles des journées plus courtes et plus sombres, n’est pas toujours appréciée. Nul doute que l’on est du même avis au Lancy FC , surtout au vu des événements du dimanche 3 novembre. En Youth League C, le match contre le FC Monthey (coup d’envoi 16h) a été interrompu à une dizaine de minutes de la fin, par manque d’éclairage. Mardi, la décision d’attribuer un forfait aux locaux, qui menaient pourtant 2-1, a été communiquée. Coup dur, même si tout n’est pas encore perdu. 

Le match a été arrêté à une dizaine de minutes de la fin.

« Le contexte doit être pris en compte »

L’entraîneur des Juniors C Inter du Lancy FC, Naïm Khellas, a été déçu par cette décision : “On était en train de gagner contre le co-leader dans un match difficile, et il ne restait que 9 minutes. Le contexte doit être pris en compte. On aurait pu penser à replacer la rencontre, que ce soit dans les prochains jours, ou alors en mars avant la reprise. Je trouve cette décision injuste, car on allait revenir à 3 points du leader, et là, on se retrouve avec une défaite à six points”. 

Les Lancéens se retrouvent à six unités du duo de tête CS Italien-Monthey.

« On est surpris de la part d’un club comme Lancy »

Entraîneur du FC Monthey, David Pittier affirme avoir demandé l’allumage de l’éclairage à plusieurs reprises au cours du match. “J’ai même reçu un carton jaune en deuxième mi-temps pour cela (ndlr : à la 61e minute)”, souligne ce dernier. “On arrivait encore à y voir clair en première mi-temps, mais en deuxième période, c’était de plus en plus compliqué. Le match a été interrompu, puis on a attendu 30 minutes sans que le problème ne soit résolu. On est venus depuis le Valais et on aurait voulu jouer le match jusqu’au bout, qu’on soit menés ou pas. L’organisation autour du match n’était pas terrible et on est surpris de la part d’un club comme Lancy. Je me mets aussi à la place de leur coach et des joueurs qui n’y sont pour rien. D’ailleurs, il faut souligner le fair-play et la patience qu’il y a eu sur et en dehors du terrain pendant tout le match”. 

David Pittier, entraîneur des Juniors C Inter du FC Monthey.

Problème technique

Le directeur général du Lancy FC, Didier Henriod, a confirmé qu’il s’agissait d’un problème technique qui ne doit être amputé ni au club, ni à la ville de Lancy : “Le système n’a pas démarré, malheureusement. Il n’y a personne à incriminer, il s’agit d’un problème technique. Nous allons regarder cela avec la ville de Lancy et le fournisseur pour comprendre ce qu’il s’est passé”. Le club lancéen a écrit à l’ACVF pour s’opposer à cette décision dans la journée de mardi 5 novembre.

Didier Henriod, directeur général du Lancy FC, ici lors d’un passage à l’émission Forum de la RTS du 24 août 2024.

Ce que dit le règlement 

Cette décision d’attribuer un forfait au club genevois a été prise en suivant le règlement de jeu ASF. Voici ce que dit l’article 62 : 

Article 62 : Match qui ne peut pas être terminé

Quand un match officiel ne peut pas être terminé, l’autorité compétente de l’organisateur de la compétition (ASF, section, association régionale) le déclare perdu par forfait 0:3 par l’équipe fautive dans les cas suivants….

e) le début du match a été fixé à une heure si tardive par le club recevant que l’arbitre doit arrêter la rencontre en raison de l’obscurité ;

f) l’éclairage du terrain est insuffisant ou fait défaut pendant plus de 30 minutes, en raison d’une négligence.

Comment Lancy pourrait-il donc espérer que la décision change ? Les articles 56 et 58 du règlement de jeu ASF donnent de l’espoir :  

Article 56 – Match à rejouer

L’autorité compétente peut ordonner, d’office ou sur demande de l’équipe ayant déposé protêt, que le match soit rejoué sur le même terrain – s’il y a eu une faute technique de l’arbitre, ou – si le déroulement du match a été compromis sans qu’une équipe, respectivement un club en soit responsable au sens des dispositions des chiffres 6.2 et 6.3 ci-après.

Article 58 – Match à rejouer

L’autorité compétente de l’organisateur de la compétition (ASF, section, association régionale) est seule compétente pour décider qu’un match doit être rejoué, quand un match officiel n’a pas pu être disputé ou mené à son terme sans qu’une équipe, respectivement un club en soit responsable au sens des dispositions des chiffres 6.2 et 6.3 ci-après (même terrain) ou quand d’autres circonstances le font apparaître opportun (même terrain, terrain neutre ou terrain adverse). L’autorité compétente peut, après consultation des clubs concernés et des secrétariats des organisations responsables pour le match (ASF, section, association régionale) définir des conditions-cadres spécifiques lorsqu’un match doit être rejoué (par ex. déroulement du match à huis-clos partiel ou complet).

« Le forfait n’est pas entériné »

Le président de la commission de jeu & fair-play de l’ACVF, Monsieur Dominique Fillettaz, s’est lui aussi exprimé sur la question : “On a pris cette décision en première instance en appliquant le règlement de l’ASF, qui est très clair, mais une enquête est encore en cours et il n’y a rien de définitif. Le forfait n’est pas entériné. Lancy nous a écrit pour s’opposer à cette décision et nous allons leur demander davantage de détails, en sondant aussi les différentes parties (ndlr : l’arbitre et le FC Monthey). Une nouvelle décision sera prise la semaine prochaine”. 

Dominique Fillettaz, président de la commission de jeu & fair play à l’ACVF.

Distinguer l’opposition du recours/protêt

L’ACVF possède une spécificité importante dans ses modalités. Il faut en effet distinguer l’opposition du protêt/recours. L’opposition est gratuite. C’est ce que vient de faire le Lancy FC en contactant l’ACVF et en lui faisant savoir son mécontentementquant à la décision prise en première instance. Le protêt/recours n’intervient que dans un deuxième temps, une fois que la décision en deuxième instance a été prise. À ce moment, le recours/protêt devient payant.

Photo de couverture : Lancy FC, droits réservés

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