Le projet d’un nouveau centre sportif est en cours d’examen auprès des communes de Corsier, Hermance et Anières. La réponse arrivera d’ici la fin d’année. L’avenir du FC Coheran en dépend.
Après plus de 15 ans, le FC Coheran est peut-être à bout touchant. Depuis sa fondation en 2009, le club né de la fusion entre le FC Hermance et le FC Rapid Anières n’a jamais manqué de faire des infrastructures l’une de ses principales préoccupations. “En 2009, on savait déjà que les infrastructures des Tattes étaient dépassées”, souligne le président Patrick Böhling. “C’est difficile de faire tourner un club avec un seul terrain, deux vestiaires et un générateur de courant”. Il s’agit pourtant du quotidien de ce club atypique de la campagne genevoise depuis une quinzaine d’années.
Coordination difficile entre trois communes
Comment expliquer qu’on en soit toujours au même stade, au sens propre et figuré, quinze ans plus tard ? “On sait à quel point ce genre de projet peut être difficile à accepter même lorsqu’il ne concerne qu’une commune, alors imaginez lorsqu’il en englobe trois (ndlr : Corsier, Hermance, Anières)“, ironise le président. “C’est compliqué et ça peut traîner, car les politiques en place changent souvent, et le budget alloué au sport n’est pas toujours la priorité”. Un cas de figure que l’on connaît – malheureusement – trop bien à Genève. Une lumière brille toutefois au bout du tunnel pour le FC Coheran.
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Un projet concret présenté
Au cours des deux dernières années, la commune d’Anières et le club se sont activés pour donner un nouvel élan au projet de centre sportif. “À l’automne dernier, nous avons présenté des nouveaux plans, avec notamment un terrain disponible à la construction et un coût concret”. Ce dernier s’élèverait autour des 8-9 millions de francs et verrait le jour sur la parcelle dite “des Ambys” d’Anières, déclassée en zone sportive depuis 2022, ce qui rend de facto la construction d’un centre sportif possible sur ce terrain. “C’est la première fois en quinze ans qu’on présente quelque chose de concret et de chiffré”, souligne Patrick Böhling. Voilà qui permet de prendre conscience du moment charnière que traverse le club.
Réponse en décembre
Lundi 18 novembre 2024, les exécutifs des trois communes ont présenté le projet à leurs conseils municipaux respectifs. La décision devrait tomber le mois prochain, lorsque les conseils municipaux de Corsier, Hermance et Anières se réuniront à nouveau. Quels sont les scénarios possibles ? “Si les communes valident le projet et le budget, tout pourrait être prêt dans les 18 mois. Autrement, si ce n’est pas le cas, ou s’il y a un recours, le dossier ira en commission et pourrait continuer à traîner”. Il ne vaut mieux pas, si l’on reprend les termes utilisés par le club dans sa lettre envoyée aux 3 communes il y a quelques jours :
« Les infrastructures actuelles à disposition du FC Coheran sont au mieux indignes, au pire totalement dépassées (…) Sans ces nouvelles installations, il ne fait pas le moindre doute que le FC Coheran disparaîtra ».
Des premières indiscrétions – venant de sources externes au club, qui assure ne pas en avoir eu écho – suggèrent que les trois communes pourraient ne pas être sur la même longueur d’onde. Dans ce cas, il n’est pas à exclure que le projet de centre sportif puisse tout de même voir le jour sans l’une des trois communes à l’origine du FC Coheran. Tout reste néanmoins très flou, en attendant les décisions dans le courant du mois de décembre. “En tant que club, on ne peut plus faire grand chose”, confirme le président. “Nous avons écrit aux trois communes pour les encourager à accepter le projet. On a fait tout ce qu’on pouvait”.
Une nécessité plus qu’un luxe
Forcément, la construction ou non de ce nouveau centre sportif constituera un tournant dans l’histoire du FC Coheran, que la décision soit positive ou négative. Si le projet venait à être validé, cela permettrait au club de continuer à grandir, et d’accueillir dans des meilleures conditions les plus de 300 licenciés à ce jour. “On pourrait notamment développer la partie football féminin que nous souhaitons lancer depuis un bon moment”, indique le président. Le centre sportif des Ambys, serait doté de 2 terrains synthétiques, 6 vestiaires et une buvette.
Dans le cas contraire, par contre, même les scénarios les plus sombres peuvent être envisagés. “Il faut se rendre compte de notre situation”, réitère Patrick Böhling. “Aujourd’hui, on dépasse les 30 heures d’utilisation hebdomadaire sur notre terrain, alors que la moyenne nationale pour les terrains en herbe est autour des 22 heures. Sur ce premier tour, on a eu des semaines lors desquelles il a été impossible de s’entraîner aux Tattes, pour toutes les équipes du club. On arrive au bout de ce qu’on est capable de supporter. On espère que les politiques prendront les bonnes décisions”.
Le message est passé. Le FC Coheran croise les doigts et patiente, encore, conscient que les prochaines semaines seront décisives pour son avenir.