Joueur du mois / En ce début de saison, ce célèbre membre du football allemand a décidé de poser ses valises dans le canton de Genève et plus précisément du côté de Laconnex. C’est le milieu de terrain “grenat” Maxime Dethurens qui en a le plus subi les conséquences en faisant trembler ses propres filets à trois reprises. Explications.
Maxime, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Salut à tous, alors donc je m’appelle Maxime, j’ai 26 ans. Je suis agriculteur-viticulteur à mon compte, depuis mes 20 ans, même si je travaille dans le domaine familial (Château de Laconnex). J’ai vécu toute ma vie à Laconnex et je ne compte pas quitter le village cher à mon coeur de sitôt, car il fait bon vivre ici, loin de la ville et du bruit qui va avec. Un petit village où quasi tout le monde se connaît et dont les nouvelles vont vite. Un vrai gamin de la campagne qui ne va que rarement hors des contrées rurales.
Après deux saisons hors de “tes terres”, tu es revenu porter le maillot “grenat” si cher à tes yeux. Peux-tu nous expliquer l’histoire qui te lie à l’Etoile Laconnex ?
J’ai fait tous mes juniors à Laconnex, en me faisant charrier parfois par les potes de Bernex qui voulaient me faire signer dans leur équipe, mais on se marrait énormément avec les camarades d’équipe. Ensuite, j’ai joué une ou deux saisons dans la “Première” et deux dans la “Deux”. Certains diront que je n’avais pas d’ambition d’aller dans l’équipe réserve, mais la première était quasi exclusivement composée de mercenaires, qui n’avaient pas l’esprit clubiste. Finalement, les gars de “Stekipe” de Bernex ainsi que quelques autres qui se sont racolés au groupe, dont moi, avons été à Plan-les-Ouates durant deux saisons. Les anciens du village m’ont traité de déserteur car bon nombre d’entre eux me voyaient porter le brassard quasiment une décennie (!). Deux ans et deux titres, de 5ème et 4ème ligue. L’équipe s’est dissoute car aucun club nous voulait en 3ème ligue. C’est pourquoi, avec cinq autres membres de “Stekipe” sommes venus à Laconnex où je peux de nouveau porter le maillot “grenat” et les villageois de me respecter de nouveau (rires).
Lors de son escapade plan-les-ouatienne
Maxime, maintenant que nous avons fait plus ample connaissance, qu’est-ce qui t’est arrivé lors de ce premier tour ?
Ce premier tour a été une vraie catastrophe, tant au niveau personnel que collectif, où toute l’équipe n’a pas l’air de tirer à la même corde. Nous avons un très bon effectif, mais malheureusement les meilleurs de l’équipe sont partis en vacances quand le championnat commençait ou se sont blessés tôt dans la saison, ne venant s’entraîner un peu quand bon leur semblait. Nous n’avons jamais pu avoir la même équipe deux matchs de suite. Au niveau personnel, tout à mal débuté avec, dès le premier match, dans le derby face à Bernex (derby que de nom, car il n’y a plus beaucoup de joueurs formés au club chez les “jaunes et noirs”). Je devance l’attaquant sur un centre et veux dégager du pied gauche, mais la balle a fusé avec la pluie et m’a touché le tibia et a lobé mon gardien… Il s’agissait du 1-0 en plus, pas terrible la mise en confiance. Plus tard, lors d’une de nos deux victoires, j’étais au premier poteau sur un corner défensif, ma petite taille m’a joué un tour puisque la balle allait rentrer où j’étais posté. J’ai beau sauter comme je pouvais, la balle a rebondi sur le haut de ma tête et a de nouveau lobé Manu (notre gardien). Et dernièrement, à UGS, je passe devant l’attaquant sur un centre pour mettre la tête à hauteur des 16 mètres, mais en bout de course, je sautais comme je pouvais et je l’ai déviée au premier poteau de façon imparable. A la fin du match, mes coéquipiers me demandaient comment j’avais réussi un tel coup de tête, car elle était quasi impossible à la mettre à cet endroit…
Quand même, c’est une performance de choix de mettre trois autogoals en dix rencontres. Dans l’équipe comment est-ce perçu ? Les autres te considèrent-ils comme un “chat noir” ?
Je n’ai pas l’impression que mes coéquipiers m’en veulent. On fait tous des ratés dans les matchs, dans mon cas, c’est énormément de malchance. Cette poisse qui nous suit depuis le début de la saison, dans un match perdu 1-0, on a touché quatre fois les montants alors qu’en face ils maquent sur leur seule action du match… On me surnomme le “Pichichi”, car aucun joueur n’est à plus de deux buts cette saison…
As-tu prévu de te faire marabouter ou désensorceler pour le deuxième tour ?
Je vais cet hiver en Afrique du Sud, peut-être que je trouverai un marabout local qui pourra me soigner des ondes négatives que je dois certainement porter sur moi…
Après un tel premier tour, penses-tu pouvoir te maintenir au club et au sein de la première équipe, dont tu as été l’un des éléments les plus utilisés au premier tour ?
Oui, bien entendu que je compte rester au club et même en première équipe, je ne vais pas la lâcher alors qu’elle a besoin de monde pour motiver les troupes. Comme dit avant, la malchance avec les poteaux et, de temps en temps, des arbitres à côté de la plaque, ne nous ont pas aidé cet automne. Cela dit, c’est notre faute si l’on perd des matchs et à nous de nous remettre en question pour que les erreurs individuelles cessent, car on a passablement offert de buts à l’adversaire… Mais si le groupe reste tel quel, avec une ou deux arrivées, je suis persuadé que nous allons nous sortir de cette situation qui est embarrassante pour le moment. Certains se sont joués à peu de choses et il ne nous a vraiment rien manqué pour qu’on puisse passer l’épaule.
Action dangereuse devant le but… adverse, cette fois-ci.
Si tu devais choisir un des trois autogoals lequel serait-ce?
Très certainement le dernier, sur le synthétique de la Frontennex, la tête décroisée au premier poteau, un angle assez fou pour la passer entre le gardien et la base du but. Celui de Bernex est assez joli aussi, car le lobe était parfait, tout en finesse qui va presque se terminer dans la lucarne…
Un souhait pour la suite ?
Se sauver avec notre club au printemps niveau footballistique serait bien. A long terme, de la réussite dans la profession que j’exerce qui n’est pas toute simple et dont la Confédération, la Coop et la Migros mettent sans arrêt des bâtons dans les roues. En remerciant Proxifoot pour faire vivre la 2ème et 3ème ligue genevoise, bonne suite à vous aussi.
