L’Olympique de Genève verra bien le jour… sans Interstar [Partie 1]

0

Les assemblées des trois clubs concernés ont eu lieu le 13 mars dernier. Athlétique-Régina et Saint-Jean ont dit oui à la fusion, mais pas Interstar. Dans cette première partie de notre dossier, nous nous centrerons sur ce qui sera le futur plus grand club de la Ville de Genève, l’Olympique de Genève.

Une fusion à Varembé ? « Cela fait des décennies qu’on en parle », diront les plus anciens. 2013 est l’année de la concrétisation de ce projet qui est désormais une réalité. Mais contrairement à ce qu’espéraient tous ou presque, celle-ci ne comprendra pas les trois équipes de Varembé, mais seulement deux d’entre-elles, l’Athlétique-Régina FC et le FC Saint-Jean. En effet, le CS Interstar ne prendra pas part à cette union.

Les trois parties, qui s’étaient réunies mensuellement pendant un an pour mettre en place un projet de fusion, l’ont soumis à votation auprès de leurs membres le même jour à la même heure. Pour avoir le droit de se prononcer au sein de l’assemblée extraordinaire, il fallait deux conditions : être membre du club et majeur.

Du côté de l’Athlétique-Régina et de Saint-Jean, c’est de manière unanime que le projet à été accepté avec 100% et 90% de réponses favorables. Au contraire, les membres d’Interstar l’ont refusé à 66%. « C’est dommage qu’on ne puisse pas fusionner à trois, mais ce sont les membres qui se prononcent là-dessus et il faut le respecter », regrette Nelson Pereira, coordinateur du projet.

logo-olympique-geneve

Le logo de l’Olympique de Genève

Propulsion des anciens

Si la décision a largement été approuvée au FC Saint-Jean, c’est parce que les membres ont été convaincus par le projet. « Il y avait des réticences au début de la part des anciens membres, qui nous ont dit de venir avec un beau projet. Après avoir été séduits, ce sont les anciens qui ont été moteurs de ce projet », se félicite le président Allan Avventurato.

Ce côté émotif de la part des anciens vient du fait que le FC Saint-Jean est l’un des rares clubs centenaires du canton. Fondé en 1910, il est aussi le seul club de Varembé à ne pas avoir connu de fusion auparavant, contrairement aux deux autres. Le CS Interstar est en effet issu de la fusion en 1973 entre le FC Star Sécheron, composé d’ouvriers de l’Atelier de Sécheron, et le CS International, qui comptait des employés des organisations internationales. De son côté, l’Athlétique-Régina a été créé en 1985, suite à la fusion entre le Club Athlétique Genevois et le FC Régina.

Le soutien des anciens a donc été primordial pour ce projet de fusion pour les deux clubs qui composeront le futur Olympique de Genève. Ce qui pourrait expliquer le refus d’Interstar, qui ne compte pas d’équipe de vétérans, qui aurait pu donner une impulsion à ce projet. « Dans un club, les vétérans sont plus posés et amènent de la sérénité. Je suis persuadé que si Interstar avait une ou deux équipes de vétérans, le projet serait passé », regrette Allan Avventurato, président de Saint-Jean.

Regarder de l’avant

Quoiqu’il en soit, le scénario d’une fusion à deux n’avait pas été écarté dès le départ par le comité de fusion. Comme nous le signale Nelson Pereira, « depuis le début, on s’était préparés à la fusion, que ce soit à deux ou à trois. Le comité d’Interstar s’est investi à 200% et en finalité, ils ne sont pas récompensés par leurs membres, c’est ça qui est dommage. »

Mais l’heure n’est pas aux regrets mais bien aux réjouissances des mois à venir. Et Allan Avventurato nous le rappelle : « On est navrés de la non venue d’Interstar dans notre projet mais on n’est pas déçus. L’Olympique de Genève existe et on est contents ». Et c’est bien là le plus important : un nouveau club va voir le jour à Genève à partir de la saison prochaine, et il est temps de regarder de l’avant et non en arrière.

Nouveau nom, nouveau logo, nouveaux maillots… Un vent de renaissance va souffler à Varembé durant les prochains mois. La nouvelle structure de l’Olympique de Genève, nom choisi aussi par votation devant les finalistes « FC Varembé » et « FC Nations », comptera dans les 700 membres, dont 500 juniors, qui seront répartis en une quarantaine d’équipes. Sans ceux d’Interstar, c’est environ 150 juniors en moins que comptera la nouvelle structure, qui sera malgré tout énorme. Mais ceci n’est pas définitif. « Nous attendons des arrivées », se réjouit Allan Avventurato. En effet, une structure pareille risque d’attirer des nombreux jeunes du quartier, y compris ceux d’Interstar.

Infrastructures améliorées

Malgré tout, même sans Interstar, ce nouveau club mammouth sera le plus grand de la Ville de Genève. Cette nouvelle dimension se doit d’avoir des structures adéquates. Actuellement, les trois clubs « se débrouillent » au niveau de l’organisation : les locaux pour le matériel sont à 10 kilomètres de Varembé, l’administratif se fait dans une armoire à ballons… Les nouveaux dirigeants espèrent pourvoir améliorer ces conditions. Cela aurait été plus simple de tout centraliser avec un seul club, mais avec deux clubs, des problèmes organisationnels persisteront malgré tout.

Au niveau des infrastructures, le terrain stabilisé de Trembley, sur l’avenue Giuseppe-Motta, sera transformé en matière synthétique en 2014. “Cela nous a été confirmé cette semaine par la Ville”, se réjouissait Jean Champetier, actuel président de l’Athlétique-Régina. Ceci permettra de faire respirer un peu le gazon de Varembé, qui est probablement un des plus utilisés du canton.

co-presidents

Allan Avventurato et Jean Champetier, futurs co-présidents de l’Olympique de Genève.

Des juniors au niveau interrégional

Un des buts de l’unification des forces est d’éviter la mobilité interclubs, qui est une caractéristique du quartier : il n’est pas rare qu’un junior fasse ses classes au sein des trois clubs de Varembé. En unifiant les forces de deux clubs, les chances d’attendre le niveau interrégional, objectif sportif avoué, sont donc agrandies. Cela éviterait également aux juniors, une fois qu’ils ont l’âge des C, de partir dans d’autres clubs qui jouent en interrégionaux.

Donc en plus de vouloir monter en catégorie, l’objectif sera également de fidéliser les membres juniors qui, une fois repérés, sont souvent recrutés par des grosses écuries du canton. Qui plus est, avec des juniors A inter, ces derniers seraient prêts à intégrer la première équipe.

Mais une structure pareille comportera-t-elle une équipe féminine ? Pour le moment, ce n’est pas prévu. Mais comme le précise Nelson Pereira, « si nous sommes approchés par des gens intéressés à faire une section féminine, ce sera à notre responsable technique de s’en occuper, mais nous l’accepterons volontiers ». Rien n’exclut donc que l’équipe féminine d’Interstar, dont les joueuses étaient favorables à la fusion, intègrent l’Olympique de Genève.

Concernant les actifs, le club des futurs co-présidents Jean Champetier et Allan Avventurato espère, dans un moyen terme, intégrer la 2ème ligue voire la 2ème ligue inter. « On veut avoir des performances par héritage et continuité du travail fourni, il faudra donc être patient », concluait Nelson Pereira.

.

.

Ne manquez pas la seconde partie de notre dossier sur la fusion de Varembé. Celle-ci sera axée sur Interstar et les motifs de refus du projet (Lire ici)

Share.

Comments are closed.