Après cinq journées, Champvent pointe en tête du classement, invaincu, et rêve d’un retour express en 2e ligue. Une dynamique retrouvée qui contraste radicalement avec la relégation subie au printemps dernier.
C’est bien une ultime journée fatale, concluant un second tour cauchemardesque, qui a précipité la chute du club nord-vaudois. Une conclusion brutale, presque incompréhensible pour un néo-promu qui, à la trêve, occupait une confortable septième place. Tout laissait penser que le printemps 2025 confirmerait les promesses du premier tour.
Une relégation qui laisse des traces
La suite fut tout autre : trop peu de points contre les concurrents directs, une dynamique grippée et plusieurs joueurs en-dessous de leur niveau habituel. Les blessures n’ont pas aidé non plus. Le coach Marco Malgioglio se souvient notamment de celle d’Andrea Guarino, son gardien titulaire, un élément central de l’équipe. « Durant son absence, on n’a pas gagné un match », a-t-il rappelé. « Quand il est revenu, il a rapidement été suspendu. Et cette expulsion, franchement discutable, a été signalée par un juge de touche qui n’était autre qu’un junior B de Grandson, concurrent direct à la relégation ».
Après avoir connu une relégation douloureuse, le FC Champvent n’a pas perdu de temps dans sa reconstruction.
De quoi alimenter les regrets. Et même si Malgioglio évoque aussi le dernier match entre Grandson et Champagne, disputé sur un terrain non homologué, une victoire de Grandson face au leader qui leur a permis de se sauver au détriment de Champvent, il tient à préciser qu’il ne parle pas de match arrangé mais simplement que les situations n’allaient pas dans leur sens. Il refuse de se cacher derrière les circonstances. « On ne peut pas tout mettre sur l’arbitrage ou les conditions », a-t-il tempéré. «La cause principale est que nous ne sommes pas parvenus à prendre les points face aux concurrents directs. Puis cette blessure de notre gardien, qui était l’un des éléments les plus importants de l’effectif, nous a fortement pénalisés».
Un constat dur, mais lucide : Champvent a manqué son rendez-vous et ne peut s’en prendre qu’à lui-même.
Nouvelle saison, nouvel effectif, nouvelle vie
L’été a marqué une page blanche. Comme beaucoup d’équipes, Champvent a dû composer avec les vacances, les départs, les arrivées. Un casse-tête pour le staff, obligé de reconstruire presque intégralement son groupe. « À la fin de la saison dernière, il ne nous restait que 13 joueurs dans le contingent », a déploré Marco Malgioglio. «On a dû s’activer pour recruter. Ce n’est jamais simple de trouver des joueurs pour Champvent. Le club est familial, sain, mais moins attractif que d’autres. Et si tu n’es pas véhiculé, c’est compliqué».
Mais le mercato a porté ses fruits. Avec un mélange de jeunesse locale et d’expérience, le groupe respire fraîcheur et enthousiasme et démontre une soif de revanche. Plusieurs jeunes issus de la région ont également été intégrés, tels que Tristan Grin, ancien junior d’Yverdon Sport, Eismirt Pena Lapaix revenu au club, ou Jimmy Govi. Preuve que Champvent mise sur l’avenir et veut s’appuyer sur des bases solides. Au-delà des noms, c’est surtout l’état d’esprit qui semble avoir changé. Le groupe a retrouvé de la fraîcheur, de l’enthousiasme et surtout une envie de revanche après la frustration du printemps.
Aucune intention de se cacher
Relégué mais ambitieux, Champvent assume désormais son statut de favori en 3e ligue. Quatre victoires et un nul en cinq journées, et une invincibilité qui assoit ses ambitions. « Avec l’effectif qu’on a, ce serait triste de ne pas viser la montée », a glissé Malgioglio. « On vise les finales, au minimum. Mais il faudra trouver de la constance : ne pas faire un bon tour sur deux, mais rester réguliers tout au long du marathon ». Et cette détermination se retranscrit sur le terrain. Quatre victoires et un nul après cinq journées. Invaincu, Champvent occupe la première place et affiche déjà les ambitions d’un prétendant sérieux. Seul Donneloye, lors de la première journée, a réussi à accrocher un point face aux pensionnaires du Battoir.
Pour l’instant, l’équipe assume pleinement le rôle d’équipe à battre.
Depuis, la machine s’est mise en route. Les succès contre Pied du Jura ou Prilly n’ont pas été de tout repos, mais ils démontrent la force mentale retrouvée du groupe. « Aucun match n’est gagné d’avance », a assuré l’entraîneur. « Contre Pied du Jura, qui vient de monter, ce fut compliqué. À Prilly, qui traverse une période difficile, on a dû s’arracher pour gagner 2-1. Il ne faut sous-estimer personne. Si on veut espérer quelque chose, il faut répéter les efforts chaque week-end. »
Le déclic à Lucens
Le match référence ? La démonstration 1-7 à Lucens sur le terrain d’Etoile-Broye, symbole d’un renouveau offensif éclatant. « Ce jour-là, on a vu le réel potentiel du groupe », applaudit l’entraîneur. Un avertissement lancé à la concurrence : les hommes du Battoir sont redevenus une formation redoutée.
Cette démonstration offensive a confirmé que Champvent a les armes pour viser haut. Elle a aussi envoyé un message clair au reste du groupe : les hommes du Battoir sont redevenus une formation redoutable.
Une saison encore longue
Bien sûr, rien n’est encore acquis. « Le plus important, c’est de finir la saison avec le sentiment d’avoir tout donné », a insisté le technicien. Mais avec l’élan actuel, Champvent peut rêver plus grand.
Malgré un bon début de saison, les coéquipiers d’Axel Poncet sont conscients que la route est encore longue pour retrouver la 2ème ligue.
L’équipe retrouve le terrain ce samedi 27 septembre à 19h30 avec un duel au sommet contre Jorat-Mézières qui s’annonce électrique. Les pensionnaires du Battoir veulent confirmer leur excellente dynamique et continuer sur cette lancée.
Photo de couverture : FC Champvent
