Catastrophique en fin de saison dernière, l’US Terre Sainte a pris un départ canon en 2ème ligue interrégionale. Six victoires, un nul, meilleure attaque et meilleure défense : les Vaudois impressionnent. Leur entraîneur Dominique Coelho et le fidèle défenseur Joel Wolfensberger livrent les clés d’une métamorphose.
Au printemps dernier, les joueurs de la Terre Sainte s’étaient effondrés. Co-leaders à Noël, ils avaient joué le deuxième tour à côté de leurs pompes, terminant même sur une série cauchemardesque : un point en cinq matchs. L’été a alors marqué un tournant brutal : un mercato massif et un effectif entièrement recomposé, à l’exception de trois irréductibles – Yann Breccolini, Pierre Muller et Joel Wolfensberger.
Dominique Coelho a dû repartir à zéro. « Quand on démarre, l’idée c’est d’être compétitif. Mais je ne me projette pas », a assuré celui qui a coaché son 1 000e match contre Collex-Bossy il y a deux semaines. « On vit au présent. Actuellement la réalité dépasse nos rêves les plus fous ».
Préparation exemplaire et cohésion immédiate
L’une des clés du succès réside dans la préparation estivale. Le staff avait bouclé son effectif avant la reprise. « On a commencé le premier jour avec tout le monde, ce qui est rare à ce niveau. Les joueurs ont adhéré tout de suite à notre projet de jeu », s’est réjoui Coelho. « Ils arrivent 45 minutes avant l’entraînement, vont en salle de muscu sans qu’on leur demande… Ce sont de vrais passionnés de foot ».
Très vite, la cohésion s’est installée. « Trois semaines après la reprise, on a fait un souper d’équipe », a raconté le coach. « Je n’avais jamais vu une telle ambiance ». Ce ciment humain explique en grande partie le rendement spectaculaire.

La formation des Rojalets avait terminé la saison 2024-2025 un genou à terre. @nad.txr
« J’ai dû presque me présenter alors que je suis là depuis toujours »
Si la greffe a pris rapidement, l’ampleur du renouvellement a aussi été un défi pour les anciens. Joel Wolfensberger, fidèle défenseur et gamin du club, a vécu la transition de l’intérieur. « A la reprise, j’ai découvert vingt-trois nouveaux visages », a-t-il rappelé d’un air amusé. « Cet été, moi qui suis là depuis gamin, j’ai dû me présenter comme si j’étais le nouveau ».
Loin d’être découragé, il a vu l’ambiance et la qualité sportive emporter les doutes. « L’intégration a été facile des deux côtés », a-t-il assuré. « Les résultats ont suivi et ça a renforcé le groupe. Aujourd’hui, même les remplaçants pèsent aux entraînements. On tire tous dans le même sens ».
La prudence reste de mise
Avec vingt-deux buts marqués et seulement six encaissés en sept matchs, Terre Sainte a dominé les débats. Les Vaudois ont répondu présent face aux concurrents directs. Un scénario inédit par rapport à l’an dernier qui montre une énorme différence tant sur le terrain que dans les têtes. Mais Wolfensberger et Coelho gardent la tête froide.
« Il ne faut pas se voir trop beaux », a insisté le défenseur. « Peut-être que la saison passée, on s’est emballés. Il faut rester soudés et continuer à travailler ». Même son de cloche du côté du coach. « Je vis au jour le jour avec ces garçons-là », a-t-il tempéré. « Ce sont des moments fabuleux, mais on ne doit pas oublier que dans le foot, tout peut basculer vite. »

Malgré des débuts presque parfait, le coach Dominique Coelho assure ne pas avoir la mémoire courte. @nad.txr
Objectif montée assumé ?
Officiellement, l’objectif affiché était de rester compétitif le plus longtemps possible. Mais les résultats et le mercato en disent long. « Recruter autant c’est forcément viser plus haut », a admis Joel Wolfensberger. Dans un groupe homogène composé en majorité de joueurs entre 24 et 28 ans, l’ambition d’un retour en première ligue s’affiche de plus en plus.
Coelho a nuancé les propos de son joueur. « Chaque collectif a son histoire », a-t-il déclaré. « Cette année, c’est une autre aventure. » Mais dans les couloirs du Stade des Rojalets, les supporters osent déjà rêver. Et pour cause : rarement l’US Terre Sainte n’avait semblé aussi solide.
La formation des Rojalets tentera de poursuivre sa folle série d’invincibilité le vendredi 10 octobre à 20h30, sur le terrain d’Urania Genève.
Photo de couverture : @nad.txr