Depuis plusieurs saisons, le FC Lutry évolue dans une zone de turbulences. Souvent sous la barre à la trêve, ils doivent chaque printemps lutter pour leur survie. Si le scénario semble se répéter cette saison, le club s’appuie désormais sur une volonté forte de construire son identité.
Christophe Maraux, en poste pour la quatrième année, a dressé un constat lucide sur l’état du club à son arrivée. «Je n’avais presque plus de joueurs pour la première équipe à quinze jours du début du championnat», a-t-il rappelé. Depuis, le club a structuré sa filière junior, lancé une collaboration avec le FC Pully pour les juniors d’élite et posé les bases d’une identité lutryenne affirmée. L’objectif : introduire le maximum de jeunes formés au club dans la première équipe. Mais les résultats restent fragiles, faute notamment de stabilité. « À Lausanne, les joueurs changent facilement de club. Difficile d’enraciner un groupe », a-t-il regretté.
Face à la réalité
Cette saison n’échappe pas au schéma habituel: les Rouge et Blanc pointent à la neuvième place avec huit points. Lutry avait pourtant signé son meilleur départ depuis des années avec deux victoires, six points, et un espoir de changer la dynamique. Mais rapidement, la réalité de la 2ème ligue a repris ses droits. «On connaît des bonnes périodes, mais tenir sur 90 minutes reste notre point faible», a regretté l’entraîneur. Les adversaires directs et bien rodés, comme Saint-Légier, sont difficiles à bousculer malgré la possession ou de belles mi-temps.

La lutte pour le maintien en 2e ligue est une réalité du quotidien du FC Lutry depuis des années. @evanito_shoots
Fragilité mentale
Le vestiaire reste soudé et impliqué. Les entraînements sont assidus, l’ambiance bonne, la frustration limitée. « Les joueurs doivent accepter le classement et apprendre à rebondir », a expliqué le coach. Les difficultés surgissent en match, au moment de rester concentré ou d’aller chercher les points lors des confrontations directes. « C’est dans ces moments-là qu’il nous manque ce supplément d’âme, cette solidarité, née des années passées ensemble chez les juniors », a-t-il poursuivi.
Comment sortir de la spirale ?
Le calendrier des dernières semaines du premier tour n’aide pas : Lutry doit affronter Lausanne Nord Academy, Rapid-Montreux et Racing Lausanne, des candidats déclarés la montée. Voilà qui laisse peu d’espoir de prendre des points avant l’hiver. Comme chaque année, le FC Lutry risque donc de passer la trêve sous la barre, condamné à l’exploit printanier. Malgré tout, le discours reste positif. « Le vrai défi, c’est de battre nos rivaux directs ; les leaders, on les a déjà souvent accrochés », a souligné Maraux.
“Il nous manque un esprit d’appartenance”
Pour viser plus haut, le coach identifie clairement la clé. « Ce qui manque, c’est l’esprit club », a-t-il déclaré. « Quand on aura assez de joueurs du cru en équipe fanion, avec des liens tissés dès l’école de foot, on pourra franchir un cap. Le staff technique s’y emploie, multipliant les séances spécifiques et les collaborations au sein des juniors », a-t-il assuré.

Le club tient aujourd’hui à reformer un esprit d’appartenance. @evanito_shoots
Patience et transmission
Malgré les difficultés, le technicien affiche sa sérénité. « C’est un club sain, stable, avec des dirigeants qui laissent travailler sereinement », a-t-il loué. La vision à moyen terme est claire : proximité, identité locale, et formation donneront la dynamique pour sortir durablement du bas de tableau.
Le FC Lutry demeure sans doute l’une des équipes les plus attachantes et combatives de 2e ligue vaudoise. Si la deuxième partie de la saison s’annonce comme souvent tendue, c’est bien dans la patience et la fidélité à un projet club que les Rouge et Blanc fondent leurs espoirs de lendemains meilleurs.
Avant le tour de force évoqué par leur entraîneur, ils vont au-devant d’une confrontation directe ce week-end, avec un déplacement au Stade de Coppet pour y affronter Vevey-Sports II, samedi 11 octobre à 20h.
Photo de couverture : @evanito_shoots