La capitaine d’YSF Mirjana Pajovic a décidé de ranger ses crampons, après 14 années passées dans le club du Nord vaudois. Entretien.
C’est une figure d’YS Féminin qui tire sa révérence. Après 14 années passées dans le Nord-Vaudois, parée de vert et de son désormais célèbre numéro 15, Mirjana Pajovic a décidé de ranger ses crampons et de se consacrer à une autre vie. « J’ai beaucoup donné en effet… 14 ans à Yverdon, mais il y a aussi eu avant ça les rassemblements en équipe suisse U17 et U19, le centre de formation à Huttwil, et les juniors à Bursins-Rolle-Perroy encore avant, et j’ai envie de profiter autrement de mes samedis à présent », explique la capitaine d’Yverdon.
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« Jouer avec les garçons est une bonne école »
C’est à l’âge de 10 ans qu’elle a chaussé sa première paire de crampons, sous les couleurs du FC Bursins-Rolle-Perroy. « On habitait Tartegnin, alors c’était le choix le plus logique », explique Mirjana avec nostalgie. Dans une équipe de garçons, elle s’est fait une place à la dure, en méritant chaque minute de jeu, puis en attirant les regards du Team Vaud La Côte. « Je pense que jouer chez les garçons est bénéfique pour les filles, encore aujourd’hui. On apprend plus rapidement sur le plan technique, ou même physique. C’est une bonne école selon moi », explique-t-elle.
Une carrière qui démarre bien
Le premier grand moment de fierté de sa carrière, c’est son entrée à Huttwil, au centre de formation de l’équipe de Suisse. « Ça me faisait un peu peur, car j’avais 14 ans, je ne parlais pas allemand, et quitter le domicile familial était un sacré challenge. Mais je voulais vraiment être professionnelle, alors j’ai fait l’effort ».
Après son intégration chez les U18 à Yverdon, elle a rapidement intégré la première équipe, qu’elle n’a plus quitté ensuite. Installée au poste de latérale gauche, elle y a vécu notamment deux titres en Coupe de Suisse (2010 et 2011), une seconde place en championnat en 2011, deux relégations (2019 et 2023) et une promotion (2021), navigant toujours entre la Super League et la LNB. « Les deux coupes sont géniales, mais la première était plus inattendue, et le match était plus intense, alors elle a un petit plus dans mon cœur ».
« Les noms sur les maillots (…), c’était pas grand-chose, mais c’était une forme de consécration déjà »
Le dernier grand souvenir de sa carrière est plus insolite, mais il fait chaud au cœur : « C’est la première fois qu’on a reçu nos maillots avec nos noms écrit derrière, juste avant un match de championnat contre YB. On était toutes en train de se prendre en photo, c’était marrant. C’était pas grand-chose, mais c’était une forme de consécration déjà, c’était touchant pour nous », explique celle qui exerce le métier de paysagiste en parallèle du football.
Un avenir incertain
Quant à savoir de quoi son avenir sera fait, Mirjana est sans équivoque : « J’ai besoin d’une coupure, là. Mais je resterais dans le foot probablement. A voir à quel point ça me démange, entre intégrer une première équipe dans ma région, avec moins d’attentes, ou alors en 30+, on verra bien. Mais je ne pense pas devenir responsable d’équipe. Il faut une forme de vocation pour ça, et j’ai toujours préféré jouer que donner des ordres. Je ne suis pas une leader dans l’âme, certaines font ça bien mieux que moi », conclut-elle avec le sourire.
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Photo de couverture : Yverdon Sport Féminin / @arnitocrea