Deux forfaits (non-présentation d’équipe), un dévastateur 25-1 contre Bottens, l’ambitieux Lausanne City FC (4e ligue) est proche de l’exclusion! Que se passe-t-il, va-t-il disparaître? Les réponses de son président, Mario Marques.
Jamais, de mémoire de quinquagénaire, un nouveau club inscrit à l’ACVF n’aura autant fait parler de lui avant même de jouer ses premiers matchs en août 2022. Son marketing digne des clubs de Swiss Football League (site internet, Facebook, Instagram, communiqués de presse) a tout de suite suscité l’intérêt des médias, et des joueurs du canton!
Alors fraîchement en 5e ligue, son président et fondateur Mario Marques (36 ans, ancien junior du Stade-Lausanne-Ouchy) déclarait dans les médias, notamment dans 24 Heures: “Si j’ai créé ce club, c’est pour aller tout en haut, rejoindre idéalement la Super League dans un horizon de quinze ans.» Ou encore, dans le même article: «Ce serait un rêve de jouer la Coupe d’Europe (…), je ne me fixe aucune limite.”
Il y a deux ans, l’article du 24Heures avait fait grand bruit.
La 2ème ligue oui, la Super League non
Aujourd’hui, Mario Marques, soulagé qu’on lui laisse l’occasion de s’exprimer, réfute avoir tenu ces propos il y a deux ans, en septembre 2022. “Oui, j’ai parlé d’ambitions, c’est normal d’en avoir dans le sport, d’aller le plus haut possible. Mais je n’ai jamais parlé de Coupe d’Europe ou de concurrencer le Lausanne-Sport. J’ai toujours été le premier à défendre les couleurs des clubs lausannois, une ville qui m’a accueilli depuis 31 ans et qui m’a permis de devenir l’homme que je suis aujourd’hui. Ces déclarations sont parues, mais il y a eu déformation des mots que j’ai pu échanger lors de l’interview. J’ai d’ailleurs corrigé cela dans un article paru ensuite dans Le Temps (25 octobre 2023, ndlr). Monter jusqu’en 2e ligue, ça oui. Nous avons un projet à court, moyen et long terme, et la promotion jusqu’en 2e ligue en fait partie.”
L’article du journal Le Temps mentionné par Mario Marques, paru un peu plus d’un an après celui du 24Heures.
4 forfaits et ce sera fini
En juin 2023, Lausanne City obtient une attendue promotion en 4e ligue. Il engage alors l’ex-international Blaise Nkufo comme entraîneur, mais l’aventure s’arrête au terme du 1er tour. Les «Citizens» termineront au 6e rang du championnat pour leur première saison de 4e ligue et pensent pouvoir jouer la promotion en 3e ligue cette saison.
Et voilà que Lausanne City pointe au dernier rang du classement, a connu deux défaites par forfait (non-présentation d’équipe) et a perdu 25 à 1 dimanche dernier (22 septembre) contre Bottens (9 buts d’Arnaud Pittet) en jouant avec seulement 8 joueurs.
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Alors, est-ce déjà la fin de l’histoire pour Lausanne City, qui sera exclu du championnat dès un 4e forfait? Nous avons posé cette question et quelques autres à son président Mario Marques, déçu mais pas abattu par le sentiment que beaucoup semblent se réjouir de ce que vit son club ces dernières semaines.
Proxifoot : Pourquoi deux forfaits et un match à 8 joueurs contre Bottens?
Mario Marques : Nous avons un effectif de 25 joueurs environ, mais nous devons faire face à de nombreux blessés et aussi, il faut le dire, à certains joueurs qui s’engagent chez nous et finalement ont «autre chose à faire». Je précise que le premier forfait, nous étions 12, mais comme notre adversaire était d’accord de renvoyer le match, nous avons renvoyé. Et là, l’ACVF nous a infligé un forfait (ndlr: l’ACVF nous a confirmé qu’il est interdit de reporter un match pour une question d’effectif restreint, que ce soit avec ou sans l’accord de l’adversaire ne change rien).
Vous avez droit encore à un joker (un 3e forfait), puis en cas de 4e forfait, vous serez exclus du championnat et relégués en 5e ligue…
Je compte sur nos joueurs valides et je peux aussi annoncer la qualification de 4 nouveaux joueurs pour cette fin de 1er tour, pour pouvoir disputer les cinq derniers matchs et si possible faire des points et nous relancer au 2e tour. Je viens d’engager un directeur sportif (Bruno Anastacio) pour monter une équipe pour ce 2e tour, et c’est en très bonne voie. Nous souhaitons faire les meilleurs résultats possibles, nous maintenir en 4e ligue et avoir à nouveau des ambitions. Mais avant cela, il faut qu’on évite de faire deux nouveaux forfaits. Sur ce sujet je suis dépendant des joueurs. Je n’ai aucune garantie que nous éviterons ces deux forfaits.
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Lausanne City exclu et relégué, ce serait la fin du club, non? Vos sponsors doivent s’inquiéter aussi
Non, quand on reçoit des coups, il faut se relever. Si ça devait arriver, on repartirait en 5e ligue. Je n’abandonnerai pas. Quant aux sponsors, oui il faut communiquer avec eux, les rassurer, leur expliquer. C’est normal qu’ils s’inquiètent.
Après voir affiché de hautes ambitions, Lausanne City est dans le dur et beaucoup (pas forcément la majorité) semblent s’en réjouir… votre sentiment? On vous reproche votre marketing ou encore d’avoir consommé 5 entraîneurs en même pas deux saisons et demie.
Notre marketing, c’est l’une de nos forces. Quand je me lance dans un projet, que ce soit via mes activités professionnelles ou le projet Lausanne City FC, je fais les choses à fond ou je ne les fais pas. Nous n’allions pas faire exprès de ne rien faire, parce que nous étions en 5e ligue. En étant différents des autres clubs, en étant présents sur les réseaux, cela nous a permis de susciter l’intérêt de nos sponsors et partenaires (ndlr: dont Coca-Cola et Nike). Créer un club, avoir des ambitions, avoir un joli nom, un beau logo, tout cela a fait que nous avons attiré cette attention. Beaucoup de nos followers sont à l’étranger, principalement en Angleterre, en France et au Portugal. Je n’ai jamais contacté un média pour qu’on parle de nous. Ce sont toujours eux qui ont pris le temps de nous contacter afin de connaître notre histoire. Même la RTS est venue.
Lausanne City avait fait un passage dans le “12h45” du 18 août 2023.
Et pour les entraîneurs?
Un concours de circonstances: une incompatibilité avec le reste du staff pour le premier, un engagement prévu d’un commun accord pour six mois pour le second. Puis, oui, j’ai arrêté avec Blaise Nkufo (ndlr: le troisième). C’est un très bon entraîneur, mais il y avait une scission dans l’équipe et il a fallu trancher. Puis nous voulions continuer avec Christopher Schwindt (ndlr: le quatrième), mais il a reçu l’opportunité d’entraîner en 3e ligue (réd. Concordia II). Nous ne pouvons que remercier ce dernier pour son excellent travail et lui souhaiter le meilleur dans son nouveau club. C’est aussi ça notre objectif: permettre aux coachs comme aux joueurs et à tout membre du club d’avoir la chance d’aller plus haut.
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Et dans vos malheurs, vous avez perdu le Centre Sportif de la Palestre à Mex aussi.
Les bâtiments sont en rénovation, il était donc impossible de continuer à s’entraîner et jouer dans ces magnifiques installations. Heureusement nous avons trouvé une solution à Cugy. Nous avions bien sûr demandé à la ville de Lausanne, mais on nous a répondu qu’il n’y avait pas de place. Aujourd’hui, le club n’est pas mort, bien au contraire. Une dizaine d’enfants font partie de notre école de foot, qui a ouvert ses portes cette année, ils viennent à Cugy. Nous allons aussi lancer notre premier camp de football dès cet automne. Quant à notre volonté d’avoir des féminines, nous avons reporté ce projet en raison des soucis de terrain que nous avons connus, mais cela reste une forte ambition de ma part, car je suis persuadé que les femmes ont une place importante à prendre dans le football, mais aussi au sein de notre club.
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Photo de couverture : Lausanne City FC (Instagram/Facebook)
