Cédric Faivre évoque son licenciement de Dardania. Philippe Demarque, le directeur sportif, réagit lui aussi.
Comment digère-t-on un licenciement lorsque l’on est entraîneur de football ? Mal, assurément. Et lorsque ce dernier advient alors que l’équipe que l’on coache occupe la première place ? Cédric Faivre, désormais ex-entraîneur de Dardania a pris le temps de digérer cette décision avant de nous donner une réponse. La voici.
Mauvais pressentiment
Contrairement au grand public, inhabitué à voir un entraîneur être limogé lorsqu’il est en tête du classement, Cédric Faivre affirme qu’il sentait venir cette décision : “Je m’en doutais, et ce pour plusieurs raisons”, explique-t-il. “Depuis que j’étais en poste, c’est comme si je sentais une ombre planer au-dessus de ma tête, malgré les bons résultats. C’est comme si le directeur sportif (ndlr : Philippe Demarque) n’attendait que de pouvoir me remercier, car ce n’était pas lui qui était à l’origine de ma nomination. C’est comme s’il voulait ma tête pour pouvoir mettre à ma place quelqu’un de son réseau”.
Ce ressenti a poussé l’entraîneur et son assistant Geoffrey Cadet à demander un entretien à la direction pour éclaircir la situation. C’était à la mi-octobre, entre le match de BCV Cup contre Grandson-Tuileries (victoire 1-0) et celui de championnat contre Echallens II (victoire 1-3). “Ce jour-là, on nous a reproché beaucoup de choses”, explique Faivre. “Un manque de travail tactique, trop de blessures, l’absence de certains joueurs aux entraînements… Alors que les résultats étaient bons”.
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Manque d’exigence reproché
Le directeur sportif Philippe Demarque assume ces remarques et détaille : “C’est un entraîneur que je n’ai pas choisi, mais ce n’est pas pour autant que je ne pouvais pas travailler avec lui. J’ai tout fait pour le mettre dans de bonnes conditions, en recrutant avec le comité une vingtaine de joueurs et en lui mettant à disposition des outils qu’on n’a pas l’habitude de voir dans ces divisions, comme de l’assistance vidéo ou des GPS. Toutefois, le contenu des entraînements et les exigences n’étaient pas à la hauteur des attentes”.
Ces remarques, Cédric Faivre a du mal à les entendre : “On n’a pas eu de préparation estivale complète, ce qui explique déjà en partie les blessures. De ce fait, il manquait parfois des titulaires aux entraînements, donc on ne voulait pas forcément travailler la tactique sans eux. Concernant l’intensité des entraînements, nous avons très souvent joué tous les 3-4 jours, donc il s’agissait souvent de séances de récupération et de vivacité, ce qui est normal lorsque le calendrier est si dense”.
Séparation tendue
Ainsi, Cédric Faivre avait le temps de voir venir cette décision, qui est tombée le mardi 12 novembre dernier. “On m’a convoqué pour faire le bilan du premier tour. À ce moment, on savait déjà avec mon assistant, que nos têtes étaient sur un pilori. On m’a rapidement communiqué la décision, et ensuite je ne voulais plus entendre ce que ces gens allaient me dire, car j’estime qu’ils n’avaient pas de leçon à me donner. Je me suis emporté et je n’aurais pas dû, mais je trouvais injuste que l’on m’attaque sur des choses infondées. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage…”.
“Je pense qu’il doit se remettre en question. Il y a un an, il se faisait virer de Monthey. Maintenant, c’est Dardania”, a souligné Philippe Demarque, qui assure être déjà passé à autre chose. C’est Marcos Carballo, entraîneur sortant de Pully, qui aurait été choisi pour reprendre la première équipe. Le dirigeant et l’entraîneur de 41 ans avaient déjà eu l’occasion de travailler en étroite collaboration pendant la saison 2018-2019, lorsque Marcos Carballo était l’entraîneur assistant d’Yverdon Sport en Promotion League.
Malgré la pression ressentie pendant la quasi-totalité de son mandat, qui s’est conclu par un licenciement prématuré, l’entraîneur sortant Cédric Faivre a tenu à saluer Dardania : “Je tiens à remercier le club pour l’opportunité qui m’a été donnée. En particulier le président Behar Abdullahu, ainsi que tous les bénévoles. J’ai reçu beaucoup de messages de la part des joueurs qui m’ont touché. Enfin, je salue aussi mon assistant et ami de toujours Geoffrey Cadet”. En attendant de voir de quoi la suite sera faite…
Photo de couverture : Dardania Lausanne