Malgré une domination du match, les hommes de Daniel Villa se sont heurtés à l’organisation défensive de Versoix et n’ont pas pu ramener les trois points tant espérés.
C’est dans un stade municipal peu rempli, où les supporters Veyrites semblent anormalement en majorité, que Versoix et Veyrier s’affrontaient pour le compte de la 13ème journée. L’occasion est belle pour les visiteurs, qui peuvent s’emparer provisoirement de la tête du championnat en cas de victoire. Mais pour cela, il faut gagner contre une équipe versoisienne qui est en milieu de tableau.
Bonne entame de match pour Veyrier
Malgré une pelouse grasse et en mauvais état, les Veyrites, poussés par leurs quelques supporters ayant fait le déplacement, prennent directement les rennes du jeu. C’est du beau football que proposent les « Verts » avec un jeu fluide et de belles séquences de jeu. Le duo Huguenin-Martin est le point de transition de cette circulation de balle et, sur les côtés, Taddéo et El Zahar sont percutants et mettent à mal la défense versoisienne.
Tout ceci rend Veyrier dangereux dès ce début de rencontre. Et la première occasion pour les visiteurs arrive au quart d’heure de jeu : Baumgartner lance El Zahar sur le côté droit, celui-ci dépose un centre sur la tête de Barbey qui rate la cible alors qu’il était idéalement placé et laissé libre de tout marquage.
Pour les locaux, ce début de match est difficile. En effet, les hommes d’Auro Duarte sont acculés dans leur moitié de terrain et n’arrivent pas à construire du jeu. Les « Bleus » ne se fient qu’à des longs ballons en destination de Lopes qui, malgré ces efforts, est bien maîtrisé par la défense veyrite.
Tout en l’espace de trois minutes
Les spectateurs des « verts » sentent qu’il faudrait un but pour débloquer ce match piège. Car certes, Veyrier domine la rencontre mais le portier Rocha n’a pas énormément à faire non plus. Et c’est sur une action anodine que les hommes de Daniel Villa vont concrétiser leur domination territoriale : suite à dégagement de la défense des « Verts », Barbey et Abdou se retrouvent aux alentours des 16 mètres de Versoix au coude à coude pour un duel aérien. Malgré un physique imposant, le défenseur se troue et laisse rebondir le ballon. Barbey, qui à ce moment-là est dos au but, tente une reprise de volée en pivot. Le ballon s’en va lober le portier Rocha et finit sa course au fond des filets. Un but magistral qui permet à Veyrier de prendre l’avantage (32’, 0-1).
On pense alors que Veyrier a fait le plus dur en ouvrant le score à la demi-heure de jeu. Mais c’était sans compter sur l’orgueil des locaux. En effet, piqué au vif, Versoix sort enfin de son camp. Les hommes de Duarte commencent à se procurer des corners et la première alarme pour Kohler est une frappe de Formenti.
Dans la foulée, suite à un cafouillage venu d’un corner, Cappello est bousculé dans la surface. L’arbitre n’hésite pas et siffle penalty, ce qui lui vaut de s’attirer les foudres des joueurs et entraîneurs de Veyrier. C’est Diogo Rodrigues, revenu au club au mercato d’hiver, qui prend la responsabilité de le tirer. Alors qu’il est généralement connu pour sa grosse frappe, c’est d’un plat du pied qu’il trompe Kohler qui avait anticipé le mauvais côté (35’, 1-1).
C’est donc du tac au tac que Versoix répond et remet les pendules à l’heure, au grand dam de Veyrier. Le match prend dès lors une tournure de bataille et les contacts se font de plus en plus rudes. Veyrier est plus entreprenant mais n’arrive pas à se procurer de véritables occasions. C’est dans un climat de haute tension que l’arbitre siffle la mi-temps, comme l’en atteste l’altercation entre Salerno-Barbey au coup de sifflet.
Possession de balle vs. contre-attaque
La seconde mi-temps commence comme la première, à savoir Veyrier qui fait le jeu et Versoix attentiste. Cependant, les grosses occasions sont à mettre à l’actif des locaux. Ainsi, après un corner mal tiré des visiteurs, Lopes part de son camp et lance son coéquipier Menga, parti dans la profondeur. L’arbitre de touche ne lève pas drapeau et l’attaquant a le champ libre pour tenter de récupérer le ballon avant le gardien, qui est sorti de sa surface pour tenter de le contrer. Et au moment de dégager, Kohler se troue et laisse filer le ballon derrière lui. Le but est vide et tout le monde pense au but. Mais Menga n’a pas suivi la bourde du gardien et Baumgartner, qui avait l’effort de revenir, parvient à dégager les siens.
Pour les visiteurs, plus le temps passe et plus ils perdent patience. L’équipe ne semble pas avoir trouvé la solution pour contourner le bloc défensif versoisien. Et surtout, Versoix reste malgré tout dangereux notamment par l’intermédiaire de son attaquant Filipe Lopes. En effet, l’attaquant venu cet hiver va s’illustrer sur deux phases de jeu qui auraient pu changer le cours du match. Tout d’abord par un coup franc lointain splendidement tiré où Kohler sort le ballon in extremis en corner d’une jolie claquette. Et la seconde est une action de rupture : sur un ballon anodin, le capitaine Allegra rate son contrôle à la hauteur du milieu de terrain. Togni, fraîchement rentré, sert Lopes parti dans la profondeur. Ce dernier se retrouve en face-à-face contre Kohler et parvient à décrocher un tir croisé. Le portier veyrite est battu mais le ballon heurte le poteau et sort.
Versoix se montrera une dernière fois dans le camp de Veyrier par l’intermédiaire de Togni qui, dans une énième phase de contre-attaque, se retrouve sur le côté droit et fait croire au centre pour finalement décrocher une frappe dans un angle relativement restreint qui finit dans le petit filet extérieur.
De son côté, Veyrier devient réellement dangereux notamment par le biais de Taddéo qui, par ses incursions sur son côté droit, met à mal la défense adverse. D’ailleurs, sur une de ses accélérations, le milieu parvient à décrocher un centre magistral pour Spaggiari. Mais ce dernier, comme son prédécesseur Barbey, rate le coche des cinq mètres. Malgré un pressing extrême en fin de match et une défense versoisienne au bord de la rupture, les hommes de Villa ne trouveront jamais la faille pour aller marquer le but victorieux. L’arbitre siffle la fin du match sur le score de parité 1-1.
La nervosité aura marqué Veyrier toute cette seconde mi-temps. Joueurs et entraîneur n’ont cessé de contester les décisions arbitrales. La nervosité atteint son paroxysme lorsque Piccoli se fait expulser en fin de match pour sommation de cartons jaunes. Une nervosité qui peut être justifiée comme le fait d’avoir raté l’occasion de prendre la tête du championnat. Malgré une domination territoriale mais stérile, Veyrier n’a pu repartir de Versoix avec les trois points tant espérés. Au football, dominer n’est pas gagner. Et le match d’aujourd’hui l’a bien prouvé.
FC VERSOIX – FC VEYRIER SPORTS 1-1 (1-1)
Stade municipal de Versoix, environ 60 spectateurs.Arbitres : Pereira ; Leuenberger, Filipe
Buts : 32’ Barbey 0-1, 35’ Rodrigues (P) 1-1
Versoix (4-2-3-1) : Rocha – Salerno, Mottier, Abdou, Ciardo (77’ Raib) – Formenti (85’ Della Valle), Figuereido © – Menga (65’ Togni), Rodrigues, Cappello – Lopes.
Entraîneur : Auro DuarteVeyrier (4-4-2) : Kohler – Baumgartner, Da Silva, Fracheboud, Allegra © – El Zahar (72’ Jeangros), Martin (80’ Machado), Huguenin, Taddéo – Piccoli, Barbey (65’ Spaggiari).
Entraîneur : Daniel VillaExpulsion : 90′ Piccoli (Veyrier), second avertissement
Photos : C. M. Trigo