L’entraîneur genevois a été remercié par Amical Saint-Prex samedi, alors qu’il avait rempli les objectifs et qu’il venait d’être reconduit. Que s’est-il passé ?
Même s’il n’entraîne plus à Genève depuis la rentrée, Helder Silva continue de faire parler de lui. L’entraîneur historique d’Aïre-le-Lignon traverse une situation insolite du côté du FC Amical Saint-Prex, club qu’il a rallié cet été. Alors qu’il venait de s’accorder avec le comité pour poursuivre l’aventure au deuxième tour, il vient d’être laissé à quai par le nouveau directeur sportif.
À la trêve, la deuxième place est tout à fait jouable pour les Saint-preyards.
Ascenseur émotionnel
Comme en témoigne le classement ci-dessus, la situation comptable de Saint-Prex à la trêve est positive, même si Lancy a fait le trou en tête. Pour rappel, les deux meilleurs deuxièmes des quatre groupes de 2ème ligue inter seront aussi promus : les Rouge et Blanc sont donc tout à fait dans le coup. “J’avais trois objectifs cet été, lorsque j’ai repris l’équipe et qu’il n’y avait alors que 6 joueurs dans l’effectif, rappelle l’entraîneur genevois. Jouer le haut du tableau, faire jouer les jeunes et avoir une bonne ambiance au sein de l’équipe”. Rien à redire à ce niveau-là, du moins jusqu’à mercredi dernier, puisque Helder Silva et le comité du club vaudois étaient unanimes pour dire que ces objectifs étaient remplis.
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C’est trois jours plus tard, samedi, que la musique a drastiquement changé. “Je suis sorti de la réunion en ayant serré la main à tout le monde et en ayant la certitude de continuer, et vendredi tout a changé, raconte le Genevois. On m’a prévenu qu’il y avait un nouveau directeur sportif (Steve Samandjeu, ex-joueur du club, ndlr), alors que je n’étais pas du tout au courant de cela deux jours plus tôt. Dans la foulée, ce dernier m’a annoncé mon licenciement”.
Trop de joueurs mécontents ?
Contacté, le nouveau directeur sportif saint-preyard Steve Samandjeu a confirmé cette version des faits. “Effectivement, Helder a été confirmé mercredi par le comité. Moi-même je l’ai félicité pour son excellent travail. À la trêve, avec un match en retard, nous sommes en excellente posture pour monter”.
Steve Samadjeu (35 ans), ex-joueur d’Echallens, Stade-Lausanne Ouchy et Saint-Prex entre autres. (Photo : FC SLO YouTube)
Alors, quelles motivations sont derrière cette décision ? “Mercredi, je n’avais pas encore donné mon approbation au comité, détaille celui qui travaillait déjà au club, dans l’aide au recrutement pour la première équipe. Aujourd’hui, dans le projet que l’on a à Saint-Prex, la cohésion de groupe est essentielle. Or, en discutant avec les joueurs, j’ai constaté de gros problèmes à ce niveau-là. Une quinzaine de membres de l’effectif m’ont exprimé leur désir de partir si on ne changeait pas d’entraîneur. Perdre 75% de l’effectif n’est tout simplement pas possible, raison pour laquelle cette décision a été prise”.
Ces explications sont les mêmes que celles qui ont été données à Helder Silva en fin de semaine. “Je ne comprends pas, déplore l’ancien aïrois. Sur 20 joueurs, j’avais déjà pu faire 11 entretiens et tous avaient été positifs. J’avais prévu de faire les 9 autres cette semaine. C’est évident que sur un groupe il y a toujours des joueurs mécontents de leur situation, mais je n’ai pas eu de retours de qui que ce soit me disant qu’il fallait changer. Depuis vendredi, j’ai même plusieurs joueurs qui m’ont écrit car ils ne comprennent pas cette décision”.
Forcément, cette fin inattendue est une forte déception pour celui qui avait aussi connu un licenciement abrupt du côté de Grand-Saconnex. “C’est vraiment dommage. Je ne l’avais pas vue venir. Je me sentais bien et j’ai adoré être ici. Malgré tout, je pense que le club manque de stabilité et que certains anciens joueurs ont trop de pouvoir. Je n’ai rien contre le président (Bernard Brodard, ndlr) qui est une très bonne personne, même si je suis déçu qu’il n’ait pas tenu sa parole. Malheureusement, j’ai l’impression que dans le football, surtout là où il y a de l’argent, certaines valeurs se font rares”.
