Grand protagoniste de la faste année 2023 du FC Onex, Rafael Almeida manquera aux siens lors du deuxième tour. En voyage au Japon, il évoque cette expérience de vie et se replonge dans des derniers mois remplis de joie avec le maillot onésien.
Quel joueur genevois peut vanter autant de moments marquants en 2023 que Rafael Almeida ? Grand protagoniste du retour en 2ème ligue de son club de toujours au printemps, l’attaquant onésien est sur la photo de tous les épisodes qui ont fait de cette année l’une des plus fastes de l’histoire du FC Onex. Buteur décisif en finale de Coupe genevoise, puis lors des premiers tours de Coupe Suisse contre Genolier et Greifensee pour emmener les siens jusqu’à un 1/8 historique contre le FC Sion, Almeida a pris l’habitude se se muer en héros. Sa dernière réussite décisive face au FC Kosova pour ses adieux le 26 novembre dernier (1-2) avait ainsi presque quelque chose d’évident.
D’autres passions
Mais pourquoi Rafael Almeida s’en va ? Sportivement parlant, la perte sera énorme pour le FCO au deuxième tour. “J’avais prévu ça depuis un moment”, raconte-t-il. “À Genève déjà, j’ai suivi des cours de japonais au cours des derniers mois. C’est une culture qui m’intéresse depuis petit. J’ai terminé mes études et mon stage et, avant d’entrer dans la vie active, je tenais à vivre une telle expérience”.
Du tourisme, mais aussi un grand défi sportif attendent l’Onésien au Japon au cours des prochains mois : “Je vais d’abord passer trois mois à Kyoto pour prendre des cours et visiter, puis aux alentours de Pâques je commencerai une traversée des alpes japonaises à vélo”. Un défi majeur, mais qui n’étonnera pas ceux qui connaissent Rafael Almeida. “C’est un sport qui, comme la course à pied, me plaît beaucoup. Je fais du sport tous les jours. Lorsqu’on ne s’entraînait pas avec Onex, c’était soit l’un soit l’autre”. Voilà peut-être un secret des nombreux buts à la dernière du numéro 9 onésien, qui entend se préparer pour un Ironman (triathlon extrême, ndlr) une fois de retour en Suisse.
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Quelle année !
Le facteur multi-sport est d’ailleurs mis en avant par Rafael Almeida lui-même au moment de tenter de donner une explication à ses instants magiques vécus en 2023 sous le maillot onésien : “Dans le football amateur, la condition physique revêt d’une grande importance selon moi. Mes activités à côté du foot me permettent de rester frais jusque dans les dernières minutes”.
Humble dans son discours, celui qui a dans son cœur son club de toujours du FC Onex, désigne cependant la force collective de l’équipe comme facteur central expliquant ses performances : “Je ne pense pas que j’aurais mis tous ces buts dans une autre équipe, car je ne jouerais pas avec le même plaisir. Là, je joue relâché avec mes potes. Si on y porte attention, on remarque d’ailleurs que je fais rarement des actions individuelles. L’équipe crée et je me trouve généralement à la finition”.
À la finition, comme lorsqu’il a fallu renverser le FC Greifensee en pleine campagne zurichoise un soir de fin d’été pour accéder aux huitièmes de finale de la Coupe Suisse : “Si je ne devais garder qu’un moment de l’année, je pense que ça serait celui-ci”, confesse Almeida. “Le fait d’être allé chercher cette qualif’ à Zurich, avec le public contre nous, en revenant au score a été quelque chose d’incroyable. On a fait vibrer le vestiaire, on a célébré dans le car du retour…tout le monde était heureux. Ce sont des émotions que le football provoque”.
Adieu ou au revoir ?
Et dire que ce moments, comme tous ceux mentionnés en introduction, auraient pu ne jamais avoir lieu. “La saison passée, avant de jouer la finale de Coupe, j’avais fait part de mon souhait d’arrêter le foot à Nieto (Daniel Nieto, entraîneur du FC Onex, ndlr). Finalement, il m’a convaincu de continuer pour un tour encore, sachant que je partais au Japon derrière et qu’on avait aussi la Coupe Suisse, un argument qui a forcément pesé”. Une décision qui valait le coup.
“Ce n’était pas un ras-le-bol, mais plutôt un choix de me concentrer sur d’autres sports qui m’intéressent”, précise à ce sujet Rafael Almeida. D’ailleurs, il n’est pas dit que ce dernier enfile à nouveau les crampons une fois de retour à Genève. “Honnêtement, lorsque j’ai annoncé ce voyage au Japon au groupe, j’ai dit que j’arrêtais le foot, pas que je serais revenu dans six mois. C’est une décision qui pourrait changer à mon retour, car je n’ai jamais fait une si longue pause de football et je ne me rends pas compte d’à quel point ça me manquera”.
Abandonner le FCO en cours de route avec une moyenne de deux points par match en tant que néo-promu et en course pour le titre de champion de 2ème ligue représente une inévitable frustration pour le buteur. Surtout, laisser derrière lui un vestiaire avec lequel il a partagé autant de moments spéciaux au cours des derniers mois n’a pas été simple. “J’étais très ému quand j’ai annoncé cela, car on a créé tous ensemble des souvenirs qui resteront à vie. C’est clair qu’aussi le fait d’être sur une super lancée et de jouer pour le titre rend ce départ un peu frustrant, mais je sais qu’avec ou sans moi cette équipe a les armes pour aller au bout”.
La certitude, c’est que Rafael Almeida s’en va en héros. Mais l’incertitude, c’est de le revoir sous le maillot onésien dans les années à venir. Avant de raccrocher après un échange téléphonique d’une demi-heure entre Kyoto et Genève, une dernière question était trop tentante pour ne pas être posée : Existe-t-il un scénario dans lequel le serial buteur Onésien serait de retour à temps pour la finale de Coupe genevoise ou pour aider les siens en cas d’éventuel rush final pour le titre ? “J’ai un VISA pour 3 mois. Ensuite, normalement, j’aurais une autorisation pour allonger mon séjour. Si ce n’est pas le cas, je devrai rentrer”, répond Rafael Almeida, avec une pointe d’amusement et d’inquiétude. Les autorités japonaises pourraient recevoir quelques appels du stade municipal d’Onex après cette annonce.
Photo de couverture : Giuseppe Velletri