Si les Lancéens semblent en route vers un retour à l’échelon supérieur, les Bernésiens pourraient eux aussi avoir leur mot à dire en tant que meilleur deuxième. Et si le printemps nous réservait une grande surprise ?
Lancy – Perly et CS Romontois – Signal Bernex. Voilà les affiches qui attendent les deux seuls clubs genevois de 2ème ligue inter qui, à l’heure de la reprise, peuvent se permettre de ne pas regarder derrière eux. Mieux encore, aussi bien Lancy que Signal Bernex peuvent nourrir des ambitions de promotion. La première place paraît promise aux Lancéens, qui retrouveraient ainsi la 1ère ligue Classic deux ans après l’avoir quittée. La deuxième position (les deux meilleurs deuxièmes des quatre groupes de 2ème ligue inter monteront) fait elle de l’œil à la formation de Wassil Debbiche. Interview des deux entraîneurs avant la reprise.
« On n’a encore rien fait »
Déjà favori avant même le début du championnat, le Lancy FC a confirmé son statut avec brio pour sa deuxième saison consécutive en 2ème ligue inter. Premiers avec 9 points d’avance sur leur dauphin et en ayant encaissé une moyenne d’un but chaque deux matchs, les hommes de Samir Boughanem paraissent intouchables. Mais l’ancien international marocain ne tient rien pour acquis : “Aujourd’hui, on n’a encore rien fait”, insiste l’entraîneur lancéen. “Tout ce que l’on doit faire, c’est remettre le bleu de travail à chaque fois, sans se projeter plus loin qu’au prochain match. Il ne faut surtout pas que l’on se voit plus beaux que ce que l’on est. On doit simplement continuer notre chemin avec humilité”.
Battu une seule fois lors du premier tour, à la surprise générale sur le terrain de Farvagny, Lancy sera logiquement encore plus attendu au printemps. “Nos adversaires savent qu’on est en mission et on s’attend à être attendus sur chaque terrain”, confirme Boughanem. “Le deuxième tour est toujours plus difficile que le premier. À nous d’avoir la même ligne de conduite qu’au premier tour en prenant match après match”.
Et l’attente pour la première des 16 rencontres restantes est grande, puisque ce sera contre la nouvelle équipe du Servettien Ronny Rodelin, prêté au FC Perly-Certoux. “Sincèrement, je ne sais même pas encore s’il jouera ou pas, mais on va se concentrer sur nous. On n’a pas préparé de plan anti-Rodelin”, s’amuse l’entraîneur lancéen.
« L’investissement est exceptionnel »
Au début de la saison 2022-23, Signal Bernex était parti fort, en conservant pendant plusieurs semaines sa place de leader. Lors de cet exercice, cela a été plus compliqué pour les Bernésiens, qui sont repartis avec une équipe quasiment nouvelle de A à Z. “On avait un gros chantier et on a démarré le championnat doucement, mais maintenant on sent que la mayonnaise a pris”, observe l’entraîneur Wassil Debbiche. Difficile de lui donner tort sachant que son équipe est sur une série de 8 matchs sans défaite. De quoi en faire un sérieux concurrent à la promotion.
Le mot est toutefois encore plutôt tabou pour celui qui entraîne la première équipe bernésienne depuis octobre 2019 : “La saison dernière, terminer deuxième meilleur Genevois avait été une fierté. Nous voulons faire pareil cette année, et c’est difficile pour un club qui a des moyens modestes comme Bernex de déclarer vouloir viser plus haut que cela. Après, bien entendu que nous ne nous fixons pas de limite sportivement parlant”.
S’il veut croire à ce qui s’apparenterait à un exploit, dans un championnat avec des concurrents mieux armés comme Châtel St-Denis, Martigny ou encore Payerne, un point sera essentiel pour Bernex, comme il l’a été jusqu’à aujourd’hui. “L’équipe a été exceptionnelle au niveau de l’investissement. C’est incroyable et je tiens à le dire, mais depuis le début de la saison, j’ai 100% de présence aux entraînements. Cette unité fait de moi un entraîneur heureux, et c’est ce qui nous permet d’avoir les résultats qu’on a aujourd’hui”, a conclu Wassil Debbiche, qui a pu compter jusqu’ici sur un groupe à son image : investi, ambitieux et passionné.
Photo de couverture : Léa Aragon