« Je suis fier de ce que j’ai apporté »

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Le retour d’Etoile Carouge en Challenge League coïncide avec les adieux d’un Stellien emblématique des dernières années : Ruben Fernandez. Entretien.

Le bilan purement comptable parle de deux promotions en sept saisons. Celui-ci suffirait sans à doute à souligner l’importance qu’a eu ce long et fructueux passage à Etoile Carouge dans la carrière de Ruben Fernandez. La symbolique derrière ces sept années ne fait toutefois que sublimer le palmarès du milieu de terrain arrivé à l’été 2017 : “C’était un défi de revenir à Carouge en 1ère ligue, avec le club dans une situation peu stable au niveau sportif et économique”, se remémore-t-il. “Repartir après toutes ces années maintenant que le club est redevenu fort, c’est une fierté. Je suis fier de ce que j’ai apporté, de comment j’ai pu progresser pendant ces sept ans en tant que joueur, mais aussi en tant que personne. Sept ans au même endroit, il faut s’en rendre compte, mais c’est beaucoup dans une vie. Si on compte même mes années de formation faites à Carouge, ce sont presque dix ans de ma vie passés ici”. 

Ruben Fernandez a passé la barre des 100 matchs avec Etoile Carouge en fin de saison 2022-23 (ici avec le président Olivier Doglia et l’ex-gardien carougeois Damien Chappot). Il termine, selon le site Transfermarkt, avec un peu plus de 130 matchs sous les couleurs stelliennes. (Photo : Etoile Carouge FC, (Facebook))

« J’imaginais un départ différent »

Derrière la fierté découlant du chemin parcouru, une pointe de frustration est inévitable. Ruben Fernandez aurait bien sûr aimé être de la partie pour cette aventure en Challenge League, d’autant plus qu’il vantait encore une année de contrat, qu’il ne pourra néanmoins pas honorer : “J’avais déjà eu peu de temps de jeu lors de la saison dernière, et le coach ne comptait pas sur moi pour celle à venir. On a réussi à trouver un accord avec le club par rapport à l’année de contrat qu’il me restait. Même si ce n’est pas l’idéal pour moi et que j’aurais imaginé un départ différent après ces sept ans à Carouge, je ne voulais pas aller à l’encontre du club et partir en conflit”. 

Un jeune Ruben Fernandez lors de sa première saison en première équipe à Etoile Carouge (2017-18).

D’autant plus que la notion de départ est relative. Ruben Fernandez mettra ses crampons de côté, mais ne quittera pas totalement la Fontenette. Coach sportif en parallèle du football, l’ex milieu de terrain stellien sera en charge de la préparation physique de la deuxième équipe ainsi que des Juniors A Inter. “Ça va me permettre de faire un break et de me concentrer davantage sur ma carrière hors football. Dans l’immédiat, je préfère prendre une pause plutôt que de continuer à jouer quelque part où le niveau d’exigence n’est pas comme à Carouge. Ensuite, on verra ce que je ferai si le terrain me manque, mais je suis sûr que l’avenir me réserve de belles choses”. 

Donner l’exemple

Les belles choses du passé méritent elles aussi un devoir de mémoire. Bien qu’il ait été moins utilisé au cours des dernières saisons, notamment en raisons de deux lourdes blessures à la suite en 2021 et 2022, Ruben Fernandez aura vécu des moments inoubliables dans la peau d’un protagoniste sous le maillot stellien. Par-dessus tout, la montée en Promotion League à l’issue de la saison 2018-19 : “Celle-ci, c’est une année inoubliable”, sourit-il. “On avait une équipe soudée, des magnifiques joueurs et on est allé au bout. On est encore très liés avec tous les joueurs qui étaient dans l’équipe cette saison-là. J’ai aussi le sentiment que c’est après cette promotion que le club a retrouvé la stabilité qu’il lui fallait pour arriver où il est aujourd’hui”. 

Damien Vanzo, Ruben Fernandez, Ludovic Reymond, Romain Kursner, Mario Machado et Oscar Correia le jour de la montée en Promotion League, le 8 juin 2019.

Une saison charnière pour Etoile Carouge et pour Ruben Fernandez, qui, aussi au vu de son vécu avec Etoile Carouge, a conservé et a vu son statut de cadre renforcé au fil des saisons : “Même lorsque je jouais moins, j’ai toujours cherché à être exemplaire et à apporter ma pierre à l’édifice, sur et en dehors du terrain. Je pense que c’est quelque chose qui a été apprécié et qui laissera un bon souvenir aux coéquipiers et aux staffs qui ont croisé mon chemin”. 

À gauche, lors des finales de promotion de 2019. Une équipe de rêve emmenée par Jean-Michel Aeby avec des joueurs comme Matias Vitkieviez, Zeki Amdouni, Dylan Dugourd, Oscar Correia…

Des adieux en binôme

Le destin d’un joueur en particulier est inévitablement lié à celui du milieu de terrain carougeois, d’autant plus que son parcours avec le club prend fin au même moment : “Romain (Kursner, ndlr) est la première personne que je citerais. On avait été ensemble en élite à Servette, puis on s’est perdus de vue et on s’est retrouvé à Etoile Carouge en 2017. On est arrivé et on s’est arrêté au même moment. J’ai tout vécu avec lui, des hauts, des bas, et de son côté comme du mien on a toujours cherché à être respectueux et à avoir la bonne attitude, en mettant même parfois l’intérêt du club devant le nôtre”. Deux joueurs faisant l’unanimité qui laisseront un sentiment de reconnaissance et de respect dans le cœur de ceux qui les auront côtoyé de loin ou de près.

Deux des visages d’Etoile Carouge des dernières années quittent l’équipe.

Photo de couverture : Etoile Carouge FC (Facebook)

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