Collex-Bossy est la seule équipe du groupe 1 de 2ème ligue inter invaincue après six journées. L’entraîneur Yves Miéville ainsi que le nouveau buteur des Chevaliers David Salan tirent un premier bilan, à quelques heures du choc contre CS Italien.
Probablement aussi à cause d’un calendrier irrégulier et décalé, le début de saison réalisé par les Collésiens semble être passé sous sourdine. Pourtant, troisièmes et invaincus, les Chevaliers sont parmi les équipes les plus performantes de cette entame de championnat. Tout juste montés sur le podium suite à leur victoire de samedi dernier à Saint-Prex (1-3), les joueurs d’Yves Miéville enchaînent les résultats positifs et paraissent difficiles à stopper. Le groupe est expérimenté, a l’habitude de jouer ensemble et s’est renforcé de façon ciblée. À présent, il n’y a plus qu’à espérer que ce brillant départ, similaire à celui d’il y a deux ans, ne soit pas un feu de paille.
Spécialistes des remontées
Alors qu’il entame sa quatrième saison en tant qu’entraîneur de Collex-Bossy, Yves Miéville est convaincu qu’il s’agit là du “meilleur groupe en termes de qualité” depuis qu’il dirige la première équipe : “Pas mal de joueurs sont là depuis le début. On a aussi amené un peu de fraîcheur en faisant venir des joueurs qui apportent un vrai plus. Ça nous permet d’être compétitifs dans tous les secteurs du jeu”. Compétitifs, c’est le mot. Avec 14 points en 6 rencontres, les Collésiens sont bien partis pour jouer le haut de tableau.
Ce qui saute aux yeux lorsque l’on se penche sur les rencontres de Collex jusque-là, c’est la force de caractère du groupe. Les Chevaliers ont ramené la victoire en infériorité numérique contre Saint-Maurice (1-2) et Saint-Prex (1-3), arraché des nuls après avoir été menés contre Veyrier (1-1) et Genolier-Begnins (2-2), et même des victoires contre Bernex (5-2, menés 0-1) et Sierre (3-1, menés 0-1). Cette capacité à revenir dans le match ne réjouit pourtant pas tant que ça Yves Miéville : “On a tendance à se mettre en difficulté seuls. 80% de ces buts sont des erreurs individuelles ou de concentration”. Ce dernier admet néanmoins que cette faculté à savoir renverser les rencontres est une bonne nouvelle : “C’est positif que l’on sache maîtriser ces situations avec lesquelles on a eu du mal par le passé. L’équipe montre qu’elle se bat pour la victoire chaque week-end”.
“La pression n’est pas sur nous”
Alors qu’ils sont la seule équipe encore invaincue, les Collésiens s’apprêtent à vivre un tour de force avec cinq matchs restants en octobre, dont un de coupe et deux chocs face à CS Italien (samedi 17h) et Servette M-21. La série de trois victoires en cours sera difficile à garder vive, mais Collex jouera sans pression particulière malgré ce statut d’invaincu : “La pression n’est pas sur nous, affirme Miéville, on peut être contents de ce qu’on a réalisé pour l’instant, mais ça ne change pas notre objectif qui est d’être meilleurs année après année. Nous n’avons pas un statut de favori et nous prenons cela comme un avantage”.
Lucide, l’entraîneur collésien est également conscient que le plus dur reste à venir : “Nous devons encore jouer contre les grosses cylindrées comme CS Italien, Monthey ou encore Servette M-21. On sait aussi qu’on a tendance à passer à travers de nos matchs une ou deux fois par tour, il faudra éviter ça cette année. Nous restons vigilant et nous ne nous emballons pas”.
La nouvelle recrue de l’attaque collésienne David Salan partage l’avis de son entraîneur : “On est sur une bonne dynamique et on prend du plaisir sans se prendre la tête. Il nous reste plusieurs d’équipes du haut de classement à jouer et c’est dans ces matchs à enjeu qu’un championnat se gagne. Pour l’instant nous n’avons rien à perdre et nous abordons match après match sans nous voir trop beaux. Nous verrons à la fin du premier tour où nous nous situerons”.
David Salan comme facteur X
Mais parlons justement du buteur sévillan qui a rejoint Collex cet été. Même s’il a loupé les deux premières rencontres du championnat à cause d’une suspension, Salan a déjà été décisif pour sa nouvelle équipe. Avec six buts en quatre rencontres, il tourne à un rythme impressionnant et est bien parti pour faire oublier Sada M’Baye, meilleur buteur du club la saison passée avec 13 réalisations. L’adaptation à la 2ème ligue inter a été excellente pour celui qui n’avait jusque-là jamais connu cette catégorie : “Il n’y a pas une grande différence avec la 2ème ligue si ce n’est l’impact physique, précise Salan. Je suis entouré de joueurs très bons techniquement qui me mettent dans les bonnes conditions et qui ont facilité mes débuts. Disons que c’est la chance du débutant (rires)“.
Meilleur buteur de 2ème ligue pendant les saisons 2016-17 et 2017-18, on s’attendait à voir l’ex-aïrois plus tôt dans une catégorie supérieure. Ce dernier explique les raisons de sa permanence en 2ème ligue et celles qui l’ont finalement convaincu à franchir le cap cet été : “J’ai eu des opportunités pour jouer plus haut pendant mes années à Aïre mais ça n’a jamais été compatible avec mon travail. Je connaissais Yves (Miéville, ndlr) et il m’avait déjà proposé de le rejoindre à Collex. Ça ne s’est pas fait avant cet été mais il nous a fallu qu’une heure pour être convaincus avec mon coéquipier Ivan (Rego, ndlr). Au-delà du projet, ce qui m’a poussé à rejoindre Collex c’est l’ambiance familiale, un peu comme au Lignon”.
“J’ai vite été mis à l’aise pour pratiquer le football que j’aime”
Fini donc les triplés contre Champel ou les doublés contre Versoix, c’est en 2ème ligue inter que David Salan souhaite maintenant faire son trou. De quoi aspirer à un nouveau titre de meilleur buteur ? L’attaquant collésien ne s’enflamme pas : “Je suis content si j’aide l’équipe à ramener des points, que ce soit en marquant ou en apportant ma contribution autrement. Je ne me suis pas forcément fixé un objectif en termes de buts, mais maintenant que je suis lancé, disons qu’atteindre les 22 buts comme lors de ma première saison avec Aïre serait un bel objectif. En plus, j’ai un pari en cours avec le président, l’entraîneur et Malik (Mutombo, assistant, ndlr) (rires)“.
Les conditions ont en tout cas de quoi ravir le buteur espagnol, qui se sent déjà comme à la maison : “J’ai vite été mis à l’aise par mes coéquipiers pour pouvoir pratiquer le football que j’aime. On a une équipe qui est très agréable à vivre dans laquelle tout le monde travaille dur et se sent concerné. C’est aussi ça notre force”.
Un derby contre CS Italien comme tournant ?
Troisièmes à un point de CS Italien et à quatre points du leader Monthey (qui a un match de plus), les Collésiens jouent gros samedi. Ce troisième derby de la saison pour Collex pourrait être crucial, mais l’entraîneur Yves Miéville n’a pas souhaité mettre sous pression les siens davantage, au contraire : “Nous arrivons au milieu du premier tour c’est pourquoi j’ai accordé aux joueurs un jour de repos supplémentaire cette semaine. C’est le genre de match pour lequel on s’entraîne et qu’on doit aimer jouer. Nous verrons si l’équipe est prête pour jouer les trois premières places en tout cas. On sait aussi que la saison passée on a eu du mal face à CS Italien et qu’il ne faudra surtout pas passer au travers samedi”.
David Salan est lui aussi excité à l’idée de ce choc, où il espère être aussi décisif qu’il a su l’être jusqu’à présent : “Ce sont ces matchs à haute intensité que j’aime jouer. Ce ne sera pas simple et il faudra y aller le couteau entre les dents. Notre avantage est que nous jouerons à domicile sur un terrain bien différent du synthétique de la Bâtie auquel ils sont habitués. De plus, nous avons peut-être un petit ascendant psychologique car ils viennent de subir leur première défaite. Quoi qu’il en soit, ils sont très forts et repartir avec trois points ne sera simple pour aucune des deux équipes”. Pour rappel, les Collésiens n’ont jusque-là jamais encaissé plus de deux buts et en ont toujours inscrit au moins un. Face à la meilleure défense de la ligue, Salan aura un joli défi.
Mais quelle que soit l’issue du match de samedi, le début de saison de Collex est satisfaisant et a de quoi rendre fier l’entraîneur Miéville : “Ce groupe est à féliciter. On essaye de tirer le maximum de chacun et on voit que tout le monde fait le boulot, ça nous fait plaisir. On sent que les joueurs s’apprécient entre eux, c’est aussi ça qui fait notre force. En continuant comme ça, on pourra revoir nos objectifs à la hausse”. Des mots gratifiants qui montrent la confiance que l’entraîneur collésien a envers son équipe. À présent c’est à elle de continuer à faire ses preuves dès ce samedi, lors du choc contre CS Italien (17h, Stade Marc Burdet)
Photo de couverture : C.M. Trigo