L’entraîneur genevois est de retour à Etoile Carouge pour prendre une nouvelle fois la tête de la première équipe. Un club qu’il connaît bien et qu’il a déjà emmené vers les sommets. Interview.
Le hasard fait parfois bien les choses. Libre après la fin de son contrat avec Team Vaud, Thierry Cotting s’est vu proposer les rênes de la première équipe carougeoise suite au départ surprise de Claudio Morelli. Ni une, ni deux, le Genevois de 57 ans s’est embarqué dans une quatrième étape au sein d’Etoile Carouge. Car oui, le nouvel entraîneur stellien n’est pas un inconnu à la Fontenette, où il a déjà connu deux montées, et pas des moindres: une ascension en LNA en 1997 et, plus récemment, en Challenge League en 2011. Pour lui, qui n’a jamais vraiment jamais été très loin des tribunes du bord de l’Arve, c’est un retour à la maison qui tombe à point nommé.
Proxifoot : Comment s’est opéré ce retour à Etoile Carouge ?
Thierry Cotting : Je ne m’y attendais pas du tout, c’est une bonne surprise. Je ne savais pas qu’il y aurait cette disponibilité-là. J’étais en fin de contrat avec Lausanne où j’ai été responsable technique du Team Vaud pendant trois ans, cette opportunité est arrivée et c’est fantastique pour moi, je suis vraiment très content. Carouge et moi, c’est une longue histoire qu’on a ensemble, quand le président m’a appelé pour me faire la proposition, je me suis lancé dans le futur projet du club sans hésitation.
Vous avez connu des succès ici à la Fontenette. Qu’est-ce que cela vous fait de revenir au club ?
C’est particulier pour moi, Carouge est un club où j’ai eu beaucoup d’émotions, des ascensions, des saisons extraordinaires avec plein de joueurs rencontrés dans ces aventures. Me retrouver de nouveau responsable de la première équipe dans ce club me fait chaud au coeur, et c’est quelque chose pour moi d’extrêmement important. Je donnerai tout mon corps pour essayer d’atteindre des objectifs qu’on va se fixer ensemble avec le président. C’est aussi beaucoup d’émotions car j’ai déjà pu rencontrer passablement de gens que je connaissais. Il n’y a que dans le foot qu’on peut retrouver ces sensations, des émotions intergénérationnelles, c’est assez superbe. Par exemple, Geoffrey Tréand et Fabrice Sanches qui sont les assistants de la Une, je les ai eus comme joueurs. Tréand je l’ai fait débuter avec la première à 16 ans, je le retrouve 20 ans après… Le président Doglia aussi a été un de mes joueurs, c’est des relations qui se sont faites à travers l’histoire du club et l’aventure continue, c’est génial.
Vos expériences récentes en dehors de Carouge vous ont-elles fait évoluer ?
J’ose espérer que l’entraîneur et l’homme ont évolué avec l’expérience et le chemin parcouru, qu’il ait progressé et qu’il continue à vouloir le faire. Le métier d’entraîneur n’est pas facile, il faut toujours se remettre en question, essayer dans son développement personnel d’aller chercher des choses que l’on avait pas auparavant et je pense que les convictions, la philosophie, c’est quelque chose qui est ancré en moi mais le développement ne cesse de continuer. L’entraîneur est un chercheur qui doit s’intéresser à tout, doit systématiquement se remettre à niveau, analyser, suivre l’évolution du foot… Là, pendant l’Euro, on apprend beaucoup.
Quel Carouge doit-on s’attendre à voir ?
Un Carouge joueur car c’est dans l’ADN du club, ambitieux et qui a envie de faire venir les gens au stade pour partager les émotions extraordinaires du foot. Cela a toujours été la force du club, il y a une âme dans ce club et mon ambition à travers la Une c’est de représenter et faire perdurer cette âme d’Etoile Carouge.
Avez-vous suivi l’équipe ces derniers temps ?
Je me suis toujours intéressé à Carouge et j’ai toujours suivi son évolution. Maintenant, on va rentrer dans l’heure des réunions, discuter avec le staff car la reprise est tout bientôt, dès lundi. On va s’atteler à l’organisation. Je me réjouis de m’entretenir avec les joueurs, de ressentir l’état d’esprit général de l’équipe et à partir de là, on pourra petit à petit construire ce groupe pour cette saison. Aujourd’hui, c’est un peu tôt pour parler précisément de l’équipe. Je vais d’abord m’entretenir avec les joueurs, les leaders, pour avoir une situation de référence pour planifier les prémices de notre aventure.
Vous savez déjà ce qui vous attend en termes d’objectifs ?
De toute façon, on va jouer chaque match pour le gagner. C’est la première mentalité que j’aimerais avoir dans l’équipe. Cela passe par la personnalité, la mentalité des joueurs et du groupe en entier. On va déjà se réunir, discuter. C’est clair que le club est ambitieux. Je pense qu’il faut déjà se fixer l’objectif d’être bien classé à la fin du premier tour, voir les forces en présence dans ce groupe de Promotion League car chaque année, les équipes changent, voir comment les autres se sont renforcés… Et à partir de là, rester bien en pole position pour avoir la possibilité de se fixer des objectifs encore plus ambitieux au deuxième tour. Mais allons-y étape par étape, ensuite on sera plus précis pour les objectifs du second tour.
Pas encore de pression pour la montée à tout prix, donc ?
L’ambition c’est de gagner tous les matchs, se mettre sur le terrain pour gagner les matchs. Après, la pression ce sera celle qu’on va tous se mettre le plus positivement possible pour performer. On est obligés d’avoir une petite pression qu’on doit transformer positivement pour réussir une performance. Cela passe encore une fois par la mentalité et la personnalité, que l’on puisse dégager dans ce groupe une mentalité irréprochable pour que par la suite on puisse construire sur cette mentalité un socle le plus durable possible pour aller chercher la performance.
Photo: Etoile Carouge