Les Chevaliers se sont une fois de plus maintenus en s’appuyant sur leur cohésion de groupe et leur esprit de sacrifice. À l’aube d’un nouvel exercice, les éléments pour allier la forme au fond semblent réunis.
Si Yves Miéville est un personnage apprécié dans le microcosme du football genevois, c’est aussi pour sa sincérité et son franc parler. Arrivé sur le banc des Chevaliers à l’été 2017, celui qui a succédé au légendaire Pierre-Yves Liniger n’a jamais cherché à faire passer son équipe pour ce qu’elle n’était pas, conscient des limites que comporte une réalité comme celle de Collex-Bossy et du petit exploit qu’un maintien au niveau inter-régional peut y représenter chaque année. “On lance une pièce en l’air en espérant qu’elle tombe du bon côté”, nous disait métaphoriquement l’entraîneur collésien à l’inter-saison passée pour image cette perpétuelle lutte pour survivre. Et si la donne changeait cette année ?
Staff et effectif étoffés
Les raisons à cela sont au moins deux. La principale est sans doute qu’Yves Miéville pourra désormais compter sur un staff plus étoffé, avec les arrivées de Miloud Sahli comme co-entraîneur et de Malik Mutombo en tant que préparateur physique : “Jouer le maintien, ça prend énormément d’énergie”, souligne l’entraîneur des Chevaliers. “La saison dernière, ça n’a pas toujours été facile avec Sacha (Sacha Popovic, assistant, ndlr). Ce vent de fraîcheur dans le staff nous apporte de la joie et va me décharger. J’étais un peu à bout de souffle et ces arrivées seront une bonne chose pour tout le monde”.
Les importantes arrivées au niveau de l’effectif sont également un point qui donne le sourire à Yves Miéville. Des anciens de la maison comme Pasche, Machado et Salan sont de retour à Marc Burdet. D’autres joueurs comme Nahuel Acosta, Vitor Cauan ou encore Thomas Röthlisberger ont de quoi laisser imaginer de belles choses. Et la victoire 4-1 face à Martigny lors du premier tour préliminaire de Coupe de Suisse obtenue samedi dernier met la puce à l’oreille : “Le recrutement qu’on a fait va nous permettre d’avoir un football plus ambitieux que pendant toutes ces années”, confirme Yves Miéville. “Ce sont des joueurs qui sont tous contents d’être là et qui vont nous permettre de mettre en place une idée de jeu plus claire par rapport à avant, où on était toujours courts physiquement, techniquement et tactiquement”.
« Les femmes des joueurs me détestent »
Tous ces éléments encourageants ne changeront pas la nature d’un club comme Collex-Bossy pour autant. “On reste dans la dynamique Collex avec cet esprit de famille qui fait notre force”, souligne l’entraîneur. “Sans ça, on serait mort depuis longtemps. Ce qu’on partage dans un vestiaire comme le nôtre, il faut le vivre pour le comprendre. Les femmes des joueurs me détestent (rires), mais ce qu’on arrive à créer chaque saison avec notre groupe, c’est quelque chose”.
Un groupe qui n’a d’ailleurs pas dérogé à ses principes à l’aube de la nouvelle saison : “Tout le monde est allé au Paléo en guise de préparation (rires). On a un groupe qui aime plus l’extra-sportif que le sportif. Je ne pense pas qu’on sera immédiatement à notre niveau, mais qu’il faudra plutôt attendre quelques semaines pour qu’on soit compétitifs”.
Au vu des nouveautés de cet inter-saison, comment faut-il déchiffrer ce “compétitifs” ? “On est Collex et on ne prétend pas à grand chose si ce n’est nous maintenir”, rappelle Yves Miéville. “La priorité reste le plaisir et je serai plus satisfait si on reste dans le bas du tableau en proposant un jeu plutôt qu’on propose quelque chose de bâclé et qu’on se retrouve en haut. Ça dépendra beaucoup des premiers matchs qui lanceront la dynamique pour la saison”. Farvagny/Ogoz, Concordia et Vernier sont au menu d’ici la fin du mois.
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Photo de couverture : Carlos Manuel Trigo