Les deux équipes menant la danse en 2ème ligue s’affrontent mercredi soir. Les entraîneurs Valentin Schnorhk et Choukri Hedhiri répondent à cinq questions.
Le calendrier fait parfois bien les choses. Très bien, même. Après sept journées de 2ème ligue, le néo-promu Azzurri (18pts/21) et le CS Italien (16pts/21) sont en tête du classement. Et bien ces deux formations s’affrontent mercredi soir à la Bâtie, dans un duel avancé de la huitième journée. Une affiche de rêve qui, comme le disait Nolan Golay dimanche après la victoire du CS Italien contre PLO, “sera un bon test pour juger les deux équipes dans ce championnat”. Parole aux entraîneurs.
Qui est le favori ?
Valentin Schnorhk, entraîneur CS Italien : “Si on prend le classement et les résultats faits jusqu’ici, en théorie, c’est Azzurri. Après, on est sur une série de 4 victoires et on vient de battre Plan-les-Ouates 5-0 : on ne peut pas se cacher non plus. On sait qu’on est attendus par Azzurri, comme par toutes les équipes, et qu’on a un statut qu’on ne peut pas s’enlever, même si on en avait l’envie. Mercredi, il y aura deux équipes en forme qui arrivent à ce match en confiance. Azzurri a tout gagné à part contre PLO. Contre Veyrier, ils se sont imposés même en ayant joué à dix pendant une heure. Ce n’est pas que de la réussite, il y a quelque chose en plus derrière. Ils ont une très belle équipe, avec des joueurs qui ont largement le niveau de 2ème ligue, voire de 2ème ligue inter ou de 1ère ligue. Ils sont dans la continuité par rapport à la saison dernière et pour l’instant ils enchaînent. Enchaîner et durer sur toute une saison, c’est ce qui est le plus dur pour toutes les équipes”.
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Choukri Hedhiri, entraîneur USI Azzurri : “Honnêtement, je pense qu’il n’y en a pas. On nous a collé l’étiquette de favori, alors qu’on vient de monter. CS, c’est une équipe qui connaît bien la ligue. Ils ont un très bon vivier, des Juniors qui évoluent en Inter et ils s’appuient là-dessus. Ils ont aussi leur façon de jouer à laquelle ils sont attachés depuis des années, et ils proposent du beau football. S’ils sont là après 8 matchs, ce n’est pas pour rien. C’est la même chose pour nous, d’ailleurs. À l’heure actuelle, je pense que c’est du 50-50. On attend le match avec impatience”.
Comment juges-tu votre début de saison ?
Valentin Schnorhk : “Il est bon, voire très bon. Le nul contre City et la défaite contre Kosova sont arrivés au bon moment. Ils nous ont permis de très vite nous remettre les idées en place et d’éviter qu’une facilité s’installe dans l’approche qu’on a de nos matchs. On a pu élever le niveau d’exigence, et il y a aussi le collectif qui commence à prendre. On a eu des recrues arrivées sur la fin du mercato, et il fallait un peu de temps pour que tout cela se forme. Ce qu’on a fait sur ces 3-4 dernières semaines, c’est très bien, mais ça nous impose aussi de toujours être à ce niveau. On sait de quoi on est capable, je pense qu’on a le potentiel pour battre tout le monde, mais il faut qu’on garde cette exigence. On ne peut pas se permettre de jouer facile”.
Choukri Hedhiri : “On a commencé avec quatre victoires en quatre matchs, et franchement, c’était surprenant. Dès qu’on a perdu contre PLO, ce qui a été d’ailleurs la seule défaite en championnat depuis que j’ai repris l’équipe en 3ème ligue à l’été 2023, on aurait dit que la Terre nous était tombée dessus. Mais on est sur une très belle lancée. La défaite de PLO, sans ne rien enlever à Plan-les-Ouates, ça a été un non-match de notre part. Ce qui est bien, c’est qu’après cette défaite, on s’est responsabilisé. J’aurais signé tout de suite pour six victoires en sept matchs, dont certaines sur des terrains difficiles comme à Kosova et à Satigny. Quand on est montés en 2ème ligue inter avec PLO en 2021/22, je n’avais pas autant de points après sept journées. Je suis aussi satisfait du contenu : on a un football offensif et on marque beaucoup de buts”.
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À quoi t’attends-tu de la part de votre adversaire ?
Valentin Schnorhk : “Je les ai vus trois fois cette saison. C’est une équipe qui sait ce qu’elle veut. Elle aime avoir le ballon, elle a besoin de ça pour être bien. Surtout, c’est une équipe très forte physiquement. On ne devra pas négliger les coups de pied arrêtés. Ils ont pas mal de joueurs largement au-dessus du niveau de la ligue, aussi”.
Choukri Hedhiri : “Pour avoir joué contre CS plusieurs fois par le passé, je n’ai jamais gagné sur un score fleuve. C’est une équipe qui joue au ballon et qui respecte sa façon de jouer. Ils sont très disciplinés et ils ont des gamins très forts techniquement et tactiquement, qui ont les crocs. Ils sont sur une belle lancée et ça va être une belle bataille entre deux équipes qui jouent au ballon”.
Est-ce que ce choc arrive au bon moment pour vous ?
Valentin Schnorhk : “On ne peut pas cacher qu’on est en confiance et qu’on doit exploiter ce contexte. Cela étant dit, qu’on les joue maintenant, il y a deux semaines ou dans deux semaines, ce n’est pas ce qui compte le plus selon moi. Il restera encore 18 journées après. Je ne sais pas si c’est le meilleur moment pour les affronter, mais on les prend maintenant et ça ne me pose pas de problèmes”.
Choukri Hedhiri : “Qu’on les joue maintenant, en début ou en fin de saison, je pense que c’est tout aussi dur. Et j’aurais eu le même discours s’ils étaient sur 4 défaites plutôt que 4 victoires. C’est une jeune équipe qui joue bien au ballon et qui peut poser des problèmes à n’importe qui et n’importe quand”.
Qu’est-ce qui pourrait faire la différence mercredi ?
Valentin Schnorhk : “On devra faire un match qui est fidèle à nous-mêmes, sans sur-jouer et sans faire des choses que l’on n’a pas l’habitude de faire, par exemple balancer ou être attentiste. On doit faire le match qu’on sait faire et qu’on aime faire. On est conscient qu’Azzurri va faire en sorte de nous sortir de notre confort. Il faudra avoir le calme nécessaire pour gérer ces matchs. La saison dernière, ils ont eu la chance d’avoir des gros matchs, notamment contre Charmilles. Ils sauront aborder ce type de rencontre de la bonne manière. Nous, les chocs de haut de tableau pour la première place, on n’a pas l’habitude de les jouer. À nous de mobiliser les ressources nécessaires et de garder notre ligne habituelle”.
Choukri Hedhiri : “Je pense que ça va se jouer sur des détails. Il ne faut pas se mentir, c’est peu probable que ce match se termine sur un score fleuve. Il faudra être très concentré, être réaliste et éviter les erreurs”.
Image de couverture : Giuseppe Velletri (photos) / Julien Margotin (créa)