En poste depuis le début de la saison, Cirilo Mendes a été démis de ses fonctions par la direction nyonnaise après huit rencontres de championnat.
Les dirigeants du Stade Nyonnais ont décidé d’apporter du changement sur le banc de l’équipe réserve. Après huit rencontres de championnat, la formation de la Côte n’a pas encore marqué le moindre point. Surpris par cette décision, l’ancien entraineur des M16 de l’AC Boulogne-Billancourt et du PSG nous a livré les dessous de ce licenciement. Le secrétaire général du club, Marcos Lorenzo, réagit aussi.
« Je n’ai jamais eu de soutien »
Le club nyonnais a décidé de miser sur une formation exclusivement composée de jeunes joueurs. Malgré un début de saison très difficile, mais attendu, l’entraineur nyonnais ne s’attendait pas à une telle décision. « Il y a encore deux semaines, je parlais avec Marcos Lorenzo, le secrétaire général », a-t-il raconté. « Il savait que le projet était compliqué. Ma place n’était pas en danger. Cette semaine, j’apprends que je suis convoqué en vue d’un licenciement. C’est comme si ce qu’il m’a dit il y a deux semaines, c’étaient des paroles en l’air. », a-t-il déploré. « Depuis le début, il n’est jamais venu voir un match, il n’a pas pris la peine de venir voir les difficultés. Après autant de matchs sans victoires, je suis venu proposer des solutions au club, qu’on n’a jamais tenu en compte ».
Malgré son départ, Cirilo Mendes quitte les Stadistes avec le cœur léger « Si je faisais de la merde et que j’avais perdu des gamins, j’aurais compris, mais là, j’ai tout mon groupe qui vient encore s’entrainer. », a-t-il observé. « Quand un coach n’est pas au niveau, les gamins tu les perds. J’ai fait mon travail et je ne pouvais pas faire mieux. L’équipe est trop faible et tu ne peux rien y faire. On sait très bien que, sans les joueurs, tu peux être le meilleur coach tu ne peux rien n’y faire. »

Cirillo Mendes a estimé que son groupe était bien trop inexpérimenté pour survivre en 2ème ligue. @olii_photo
Le désormais ex-coach nyonnais a regretté les conditions de travail compliquées. « Depuis le début, je fais mon travail tout seul », a-t-il expliqué. « J’ai fait plus de deux mois sans adjoint, car ils n’ont pas voulu de l’adjoint de l’année dernière, ce n’était pas une situation simple. La pharmacie, c’est une base. Quand le joueur se blessait, je n’avais pas de pharmacie, donc j’allais avec une bouteille d’eau ».
« Je n’ai jamais eu de soutien. J’ai fait la demande d’avoir des joueurs de la une qui ne jouent pas, parce qu’à l’heure actuelle, j’ai une équipe jeune sans expérience », a-t-il poursuivi. « Il ne manquait pas grand-chose, je suis sûr que si on avait gagné un match, ça n’aurait pas été la même chose. Les joueurs ne sont pas responsables : c’est le club qui les a placés dans cette situation. Ils font le maximum ». L’ancien coach de la région parisienne évoque la situation difficile à laquelle il était confronté. « Dans ce club, on travaille tout seul, c’est une réalité. Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas. Ce sont les conditions dans lesquelles on est. J’espère que la suite sera meilleure pour eux. De toute façon, cela ne peut pas être pire que maintenant. »
L’ancien nyonnais déplore également que le recrutement de joueurs d’expérience prêt à encadrer les jeunes ait été complètement négligé. « De base, on devait garder 5-6 éléments présent l’année dernière, ou avoir 5-6 éléments d’un niveau au-dessus et mettre des jeunes à leurs côtés », a-t-il précisé. « Tu ne peux pas faire l’inverse. Tu ne peux pas mettre des jeunes qui n’ont jamais joué en actif dans un championnat où ils jouent que contre des grands. Il ne faut pas s’attendre à grand-chose ».
« Il a totalement perdu son groupe »
Le secrétaire général Marcos Lorenzo assume sa décision et tient à apporter sa vision de la situation. «Effectivement, sa place n’était pas en danger. Il n’y a pas que le sportif, le contingent est jeune, c’est une équipe totalement refaite», a-t-il admis. « S’il avait fallu le licencier pour résultats sportifs, ça aurait été fait il y a un mois et demi, deux mois. Je ne suis effectivement jamais allé voir un match, mais il y a suffisamment d’acteurs de confiance dans le club , fidèle au club, sur lesquels je peux me fier, qui m’ont dit ce qu’il se passe ».

Les dirigeants nyonnais estiment que leur ex-entraîneur n’a jamais eu son groupe en main. @olii_photo
Concernant le motif de licenciement, le sportif n’a pas été l’élément principal dans cette décision. « Je n’avais pas du tout cette idée de base, mais il y a eu pleins de discussions. Il y a un point de non-retour qui a été atteint, les joueurs ne le suivent plus et il n’a jamais réussi à fédérer le groupe », a reproché Marcos Lorenzo. « Des joueurs étaient en conflit permanent avec lui. Il n’y a jamais un seul responsable, mais le club devait trancher. Avec un groupe aussi jeune, il faut avoir une approche appropriée et un discours cohérent pour que les jeunes avec moins d’expérience puissent suivre et comprendre. Il régnait au sein du groupe un conflit permanent et le match couperet contre Prangins aurait pu être abordé bien différemment. Il a totalement perdu son groupe, et la question est de savoir s’il l’a gagné un jour ».
Marcos Lorenzo tient à souligner que l’approche humaine a été un choix clé dans cette décision « Certains joueurs, mal à l’aise avec lui, envisageaient même de quitter l’équipe. Il était toujours négatif », a-t-il expliqué. « La négativité, on la transmet à son groupe. Et là, elle n’était que trop visible. Il ne connait pas le club, il a juste essayé de connaître son équipe à lui. Il a voulu des choses impossibles à lui amener. Le club travaille très dur pour se développer à tous les étages et particulièrement au niveau de la deuxième équipe. Ce n’est pas un travail qui se fait en deux jours. Mais était-il capable d’amener plus ? ».

Les Jaune et Noir doivent réagir rapidement s’ils veulent espérer redresser la barre. @olii_photo
Patrick Kontos assurera l’intérim pour la fin du tour. « Patrick a de l’expérience comme entraineur, il fait partie de la SA et connait les structures. Il est motivé pour faire quelque chose. C’est une situation d’urgence », a précisé le secrétaire général.
Stade Nyonnais II recevra Thierrens ce samedi à 19 h, dans un véritable match de la peur pour les Nyonnais.