Ivan De Pedro, Donzellois d’âme et de coeur

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Joueur emblématique du FC Donzelle, Ivan De Pedro termine actuellement sa 16ème saison en Première équipe, sa 14ème consécutive. Rencontre avec le fidèle numéro 11 du Stade du Moulin.

 

Ivan, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Je m’appelle Ivan De Pedro Blanco, j’ai 33 ans. Je suis né et ai vécu les premières années de ma vie en Espagne, à Valladolid. A l’âge de 9 ans, j’ai rejoint ma mère en Suisse où j’ai commencé le foot au FC Donzelle. J’y ai fait toutes mes classes juniors jusqu’en B. C’est alors que j’ai intégré la Première équipe, en compagnie de Fabrice Gisler, à l’âge de 16 ans. Six mois plus tard, nous fêtions une promotion en 2ème ligue. La saison suivante, nous connaissons une relégation douloureuse et c’est alors que je décide d’aller tenter ma chance à Meyrin. 

Justement, parle-nous de ta seule année disputée ailleurs qu’à La Plaine.
A l’époque, j’avais 17 ans, je jouais en 2ème ligue et ainsi, j’ai eu quelques propositions de clubs de 1ère ligue. Yves Pazmandy, qui est l’entraîneur qui m’a donné ma chance en 3ème ligue, prenait la tête du CS Chênois et m’a proposé de venir, mais finalement, j’ai accepté l’offre de Meyrin, pour des raisons logistiques. J’y ai donc signé et ai été incorporé au contingent de la première équipe. Malheureusement, une grosse blessure à la fin de la préparation estivale me fait prendre du retard dans le rythme et je me retrouve en juniors A inter. Je reviens à la trêve hivernale, mais lors d’un stage en Tunisie, je me déchire un muscle et perds toutes mes chances de gagner ma place en 1ère ligue. J’ai tout de même eu la chance d’y jouer 15 minutes à Martigny. Toutefois, cette saison restera positive pour moi, puisqu’avec les A inter, nous avons remporté le titre de champions suisses de la catégorie ainsi que la coupe genevoise des actifs dont la finale aux Charmilles restera comme l’un de mes meilleurs souvenirs.

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Le numéro 11 donzellois, lors d’un de ses nombreux matchs au Moulin

Après cette saison, tu reviens à Donzelle.
Oui, au terme de la saison, l’équipe des A inter a explosé et bien qu’ayant reçu quelques offres intéressantes, j’ai accepté de revenir à Donzelle, mon club formateur, sous les ordres de Pascal Pêcheur (ndlr: actuel entraîneur de Champel), mon entraîneur en B qui reprenait les rênes de la première avec un projet qui m’a tenté. Nous avons d’ailleurs été champions genevois de 3ème ligue dès cette saison. Et depuis cet été 2000, je n’ai plus quitté l’équipe.

Comment expliques-tu cette fidélité à ton club formateur ?
Le foot, et le sport en général, sont un vrai besoin pour moi. J’ai besoin de jouer au foot pour mon équilibre. Et le FC Donzelle est mon vrai club de cœur. J’y ai fait toutes mes classes, ai joué mes premiers matchs actifs avec la deuxième équipe alors que j’avais à peine 14 ans, intégré l’équipe fanion deux ans plus tard. J’y ai vécu deux promotions, deux relégations et plein d’émotions. J’ai entraîné à presque tous les niveaux des juniors et, le jour où j’arrêterai, ou partirai, ce sera vraiment triste pour moi.

En parlant des juniors, comme tu l’as dit, tu as entraîné à tous les niveaux de l’Ecole de Foot aux juniors B et bon nombre de joueurs que tu as connu jouent aujourd’hui avec toi en Première. Cela doit être une fierté…
Il est vrai que j’ai eu certains joueurs à l’Ecole de Foot (Zumbach, Monnier), et d’autres en D ou en B (Marques, Rexhepi, Tesfamichael, entre autres) et c’est un plaisir de les voir arriver et de les accueillir comme coéquipiers. Mais la plus grande fierté est d’avoir eu la chance de jouer avec un père et son fils. A mon arrivée, Luco Grunder a été très présent à mes côtés pour m’aider et je me rappellerai toujours le jour où il nous a annoncé la naissance de son fils. Aujourd’hui, Dimitri a intégré l’équipe et cela me rend particulièrement fier.

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Avec Lamers, son entraîneur actuel

Tu as connu trois générations de joueurs lors de ces 14 dernières saisons en Première, comment définirais-tu les différences entre elles ?
Quand on est arrivés en Première équipe avec Fabrice Gisler, on a tout de suite été entourés et pris sous l’aile de gars expérimentés comme Christian Lamers, Ugo De Stefano, Luco Grunder et les frères Cautillo, Michel et Armand. Par la suite est arrivée une génération de joueurs d’un âge plus proche du mien, même si les résultats n’ont plus été aussi bons (relégation lors de la saison 2005/2006) et enfin la génération actuelle de joueurs bien plus jeunes où je fais désormais partie des « anciens ». Mais ce que je constate, c’est que ce statut « d’ancien » n’est plus aussi respecté qu’avant. Les jeunes arrivent avec leurs certitudes et pensent tout savoir ne donnant que très peu de crédit à l’expérience, chose qui était impensable quand je suis arrivé en 3ème ligue. C’est malheureux, mais on ne peut que faire avec. J’ai aussi le sentiment que l’état d’esprit donzellois, cette mentalité qui était la nôtre, a tendance à disparaître avec les jeunes qui ont pourtant des qualités techniques indéniables, mais sans cet état d’esprit, il sera dur pour nous de faire mieux que ce qu’on fait actuellement.

Si tu devais sortir ton meilleur et ton pire souvenir donzellois ?
Au niveau du meilleur, je dirais sans aucun doute les deux promotions en 2ème ligue, avec une préférence pour la première vécue alors que j’avais à peine 16 ans et que je venais d’intégrer l’équipe fanion de mon club formateur. Sinon, je garde aussi un excellent souvenir de cette finale de coupe genevoise gagnée avec Meyrin, mais plus pour le cadre, et cette rencontre gagnée aux Charmilles en ouverture du Servette. En termes de mauvais souvenirs, il y a évidemment les relégations, mais avec là aussi une mention à la première, vécue une année après la promotion et alors que j’avais décidé de quitter Donzelle pour Meyrin. Ce sentiment de trahir mon club a été dur à digérer. J’ai aussi eu la tristesse de vivre le décès de trois coéquipiers, Marc Todesco, Christophe « Popoph » Salvi et surtout Armand Cautillo, dont la perte a été terrible pour le club.

Tu as 33 ans, l’heure de la retraite va-t-elle bientôt sonner ?
Je n’ai pas encore envie d’aller en Vétérans, même si cela me ferait très plaisir de retrouver certains anciens coéquipiers, mais je pense pouvoir encore amener quelque chose en 3ème ligue. Et surtout, j’adorerais terminer sur une promotion. J’espérais cela possible la saison dernière ou cette saison, malheureusement, si ce n’est pas passé loin l’an dernier, cette année a été plus compliquée. Et à mon avis, sans certains changements, je suis pessimiste pour la suite.

Tu as eu l’occasion de fréquenter bon nombre de coéquipiers, y en a-t-il qui t’ont davantage marqué que d’autres ?
Sur le plan foot, je mentionnerais Laurent Goy, qui était venu de LNB pour jouer avec nous en 3ème ligue pendant deux saisons, un joueur très très fort. Sur le plan humain, toute l’équipe qui m’a accueillie quand j’avais 16 ans. Les personnes que j’ai mentionnées tout à l’heure avec mention particulière à Armand Cautillo, qui restera à jamais le capitaine emblématique du FC Donzelle. Enfin, dernièrement, je citerais Farid Lamri, joueur et homme incroyable.

Enfin, as-tu un mot à ajouter ?
Oui, j’aimerais vous remercier de l’attention que vous me portez, mais je n’ai pas fait grand-chose hormis rester fidèle à mon club de cœur. Par ailleurs, Donzelle fête ses 80 ans cette année et je convie tout le monde à assister aux diverses animations qui seront proposées pour ce bel anniversaire.

 

 

BIO EXPRESS

Naissance : 12 avril 1981 à Valladolid (Espagne)

Parcours
Juniors au FC Donzelle
1997-1999 : FC Donzelle
1999-2000 : FC Meyrin
Depuis 2000 : FC Donzelle

 

Photos : IV Sport

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