Bradley Bavueza : « Je vais affronter mes frères »

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L’ex numéro 10 du Meyrin FC s’exprime pour la première fois depuis son départ cet hiver. Il sera de retour aux Arbères jeudi pour un duel décisif avec Vevey.

La fin de l’histoire entre Bradley Bavueza et le Meyrin FC cet hiver avait assurément quelque chose de symbolique. Un divorce entre une équipe et son leader technique au terme d’un premier tour en-dessous des attentes, comme une confirmation que quelque chose n’allait pas chez les Jaune et Noir. L’explication officielle stipulant une exclusion de la première équipe pour des raisons disciplinaires laissait elle aussi une large place à l’interprétation. Avant de revenir à Meyrin jeudi pour un choc décisif dans la course aux finales sous ses nouvelles couleurs de Vevey, Bradley Bavueza a donc tenu à donner sa version des faits.

« Je suis monté au front pour toute l’équipe »

À l’origine de la rupture entre Bavueza et le Meyrin FC, il y aurait une discussion animée avec l’entraîneur Jean-Philippe Lebeau. Dans un premier temps devant toute l’équipe, puis dans les bureaux. “Nous n’avions pas les résultats attendus, et je sentais qu’on allait droit dans le mur, explique l’ancien numéro 10 meyrinois. J’ai brisé la glace et j’ai dit les choses telles que je les ressentais, car j’étais moi-même très affecté par la situation. Il n’y avait plus de dialogue entre le staff et les joueurs, je sentais le groupe lâcher, je voyais des joueurs qui voulaient s’en aller et la situation m’attristait. La vérité, c’est que j’étais soutenu par tout le groupe dans ma démarche. Je suis monté au front pour exprimer le sentiment de l’équipe à un moment où les choses n’allaient pas”.

Une prise de parole inattendue qui n’a pas été bien reçue, puisque Bradley Bavueza a été mis à l’écart à partir de ce moment. “J’ai peut-être trop parlé avec le cœur et j’aurais sans doute pu revoir un peu la forme, reconnaît Bavueza. Je pense que le coach ne s’y attendait pas et il a été touché. Mais j’ai beaucoup de respect pour l’entraîneur, tout ce que j’ai dit, c’était uniquement pour le bien de l’équipe. D’ailleurs, ça me fait plaisir que les choses aillent mieux aujourd’hui. Je me suis quelque part sacrifié pour cela, et je suis surtout content pour les jeunes qui voulaient partir et qui sur ce deuxième tour sont en train d’avoir un rôle importante dans l’équipe”. L’exemple d’Eduardo Costa a notamment été souligné par Bavueza.

Un match tellement spécial

Alors que tout ou presque était réglé avec le Lancy FC, Bradley Bavueza a finalement opté pour Vevey cet hiver, afin de rester en 1ère ligue. “Franchement, la date du match contre Meyrin, c’est la première chose que j’ai regardé, oui, s’amuse le principal intéressé. C’est un sentiment bizarre. En face, c’est ma famille. C’est comme si j’affrontais mes frères. C’est un match important en plus. Celui qui gagne prendra un ascendant psychologique dans la course aux finales. Honnêtement, j’aimerais que les deux montent, mais il n’y aura probablement pas la place. Il va falloir mettre les sentiments de côté pendant 90 minutes”.

Arrivé sur la fin du mercato du côté du stade de Copet, Bavueza n’a pas eu une préparation optimale, mais sera bel et bien de la partie jeudi. “Je dirais que je suis à 70%, le reste c’est dans la tête. L’adrénaline aidera aussi”. Et que se passerait-il en cas de but du nouveau fer de lance de l’attaque veveysanne ? “Alors ça… je ne sais pas si je célèbrerais, c’est dur à dire. Ça dépend du moment du match”, conclut un Bavueza amusé.

Si certains en doutaient encore, voilà d’autres arguments prouvant que le match Meyrin-Vevey de jeudi est un des rendez-vous de l’année en 1ère ligue.

Le champion monte directement, la deuxième place offre un ticket pour participer aux finales de promotion. Le meilleur troisième des 3 groupes de 1ère ligue y participe également.

 

Photo de couverture : Julian Aguilar

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