Eric Sévérac: «Même si c’était prévu, je ne me voyais pas faire une saison de plus»

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Eric Sévérac et le Servette FC Chênois Féminin se sont séparés après 6 saisons. L’entraîneur valaisan revient sur son départ, son aventure en grenat et son futur. 

Eric Sévérac ne sera pas l’entraîneur du Servette FC Chênois Féminin pour la saison 2023-2024. La nouvelle est tombée le lundi 19 juin : après six ans sur le banc de la première équipe féminine du canton, l’unique entraîneur du SFCCF depuis sa création en 2017 ne poursuivra pas l’aventure en grenat. Le communiqué officiel évoque “une séparation d’un commun accord, dans un respect mutuel et avec énormément d’émotions”. Pour Proxifoot, Eric Sévérac est revenu à froid sur la fin de cette aventure, qui constitue inévitablement un petit séisme pour le football féminin genevois.

« Les choses étaient déjà claires le soir de la finale »

Rappelons avant toute chose le contexte. Vainqueurs de la première Coupe Suisse de l’histoire du club fin avril, le Servette FCCF et Eric Sévérac ont ensuite conclu la saison sur une note amère, celle d’une nouvelle défaite en finale des playoffs, comme en 2022. Un dénouement extrêmement frustrant, qui a forcément eu un poids dans la séparation entre Servette Chênois et son entraîneur. “Les choses étaient déjà claires le soir de la finale, explique Eric Sévérac. J’ai pris les responsabilités de cette défaite. Même si une année supplémentaire était prévue, je ne sentais pas l’énergie de pousser le staff une saison de plus avec une loterie à la fin -en référence aux playoffs, ndlr-. Je pense aussi qu’avec un effectif qui devrait connaître pas mal de changements cet été, repartir avec quelqu’un de nouveau sur le banc peut être une bonne chose”. 

La Champions League en haut de la liste

En six saisons au Servette Chênois Féminin, Eric Sévérac aura dans un premier temps ramené le club en première division (2018), puis connu un titre de championnes suisses (2021) et une Coupe Suisse (2023). Tous les trophées possibles auront été soulevés au moins une fois, mais la plus grande fierté de l’entraîneur valaisan reste la participation à la phase de groupe de la Champions League en 2021 : “Ça a été une immense fierté que de réussir à se qualifier pour la première phase de poule de la Ligue des Champions féminine. C’est une campagne européenne qui n’aurait jamais dû avoir lieu en principe, mais, grâce à un travail de longue haleine, nous y étions parvenus après un barrage et un tournoi qualificatif en Finlande”. 

Une campagne lors de laquelle l’effectif servettien avait dans ses rangs Alyssa Lagonia, la joueuse qui a le plus marqué Eric Sévérac lors de ces six ans. “Elle était arrivée d’Amérique du Nord, là où le football féminin s’est développé le premier, et elle a vraiment apporté ce professionnalisme et cette mentalité qu’il fallait. C’est une personne très intelligente avec laquelle j’ai beaucoup échangé, et qui a toujours poussé l’équipe vers le haut”.

« J’aurais aimé lancer plus de joueuses genevoises »

L’exemple d’Alyssa Lagonia, qui a mis un terme à sa carrière en fin de saison passée, symbolise d’ailleurs assez bien l’évolution de Servette Chênois au cours des dernières saisons. Un club en développement constant, toujours plus ambitieux et toujours plus international. Eric Sévérac, qui a vécu cette transformation de l’intérieur, est évidemment conscient du poids qu’ont eu ces joueuses internationales et/ou étrangères dans les succès sportifs de son équipe, mais avoue avoir un petit regret quant aux jeunes joueuses de la région. “J’aurais aimé permettre à d’autres jeunes joueuses genevoises ou romandes comme Laura Felber et Laura Tufo de s’installer en première équipe. À Genève, la réalité des choses est qu’il n’y en avait pas assez durant ces dernières années. En tant que principal club romand, on aurait sans doute pu et dû aller chercher les meilleures jeunes romandes, dont certaines iront d’ailleurs à la Coupe du Monde d’ici quelques semaines. Dernièrement, on voit que des jeunes joueuses genevoises commencent à arriver gentiment, c’est encourageant”. Amina Muratovic (17), Chiara Wallin (16) et Alexia Morales (15) sont des exemples de ces jeunes joueuses ayant fait leurs premières apparitions en première équipe cette saison.

«Le futur? Je suis un homme de projets»

Maintenant que son histoire avec Servette Chênois est terminée, que fera Eric Sévérac ? “J’avais dit par le passé que Servette Chênois serait ma dernière expérience, mais les choses ont évolué, sourit le Valaisan de 43 ans. Je suis en train de me donner quelques semaines de réflexion pour voir comment les choses évoluent. Ce qui m’intéresse, c’est le projet. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai passé dix ans à Bernex, puis six à Servette. Je ne suis fermé à rien et je serais aussi intéressé à voir autre chose en Suisse, ou même à l’étranger”. 

Difficile de deviner la future destination d’Eric Sévérac, mais tout laisse à croire que ce dernier est loin de vouloir s’arrêter là. Quant au futur entraîneur du Servette FC Chênois Féminin, aucune communication officielle ni rumeur n’est jusqu’ici à signaler.

Photo de couverture : Servettiens.ch

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