Xavier Hochstrasser, un Onésien face à son passé

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Entraîneur de Genolier-Begnins, le Genevois Xavier Hochstrasser affrontera Onex vendredi en Coupe Suisse. Un club où il a joué et où son père Patrick y a passé 30 ans.

Dans la famille Hochstrasser, il y a d’abord le papa, Patrick, ancien footballeur professionnel puis entraîneur à Onex pendant 30 ans, dont presque une quinzaine en première équipe jusqu’en 2018. Puis il y a le fiston Xavier, né à Onex, également ancien footballeur professionnel (Servette, Young Boys, Lucerne, Padoue, Lausanne) et actuel entraîneur de Genolier-Begnins. Inutile de dire que le 1/32 de finale de Coupe Suisse de ce vendredi entre le FC Genolier-Begnins et le FC Onex aura une saveur particulière.

Xavier Hochstrasser, c’est l’histoire d’un joueur qui a dû raccrocher les crampons bien trop tôt. Il y a quelques années, il s’était imaginé à 35 ans en train de vivre le crépuscule de sa carrière et jouer ses derniers matchs professionnels. Mais ce moment est arrivé plus tôt que prévu. A 30 ans, une arthrose à la hanche l’a forcé à dire stop. « C’est vrai qu’une retraite arrive entre 32 et 35 ans, mais parfois il y a des circonstances physiques qu’on ne maîtrise pas. Pour moi, c’était un problème morphologique, je n’ai rien fait de faux », regrette celui qui désormais porte une prothèse à la hanche.

Des retrouvailles avec le FC Onex

Après une reconversion infructueuse dans le football amateur à… Onex, sous les ordres de son père en 2e ligue (puis à Gland), c’est en tant qu’entraîneur que «Zaza» connaît ses premières joies dans le football non professionnel. Initialement prévu pour être assistant et directeur technique à Genolier, il a été soudainement propulsé à la tête de l’équipe l’été dernier, suite au départ de l’entraîneur principal à deux semaines du championnat. « Le football amateur, je le connaissais un peu depuis toujours à travers mon père qui a coaché pendant plus de 30 ans. C’est un autre monde, il n’y a pas d’argent, en tout cas pas à Genolier. Les joueurs ne touchent pas un franc et payent leur cotisation. Mais il y a aussi d’autres aléas : on ne peut pas être aussi strict avec des joueurs qui ne touchent pas d’argent. C’est l’envie du joueur qui fait la différence ».

Pour sa première saison en tant qu’entraîneur, il s’est offert la coupe vaudoise en mai dernier. Ironie du sort, le premier tour de la Coupe Suisse lui a réservé le FC Onex, là où il est né, où tout a commencé, où il est venu dépanner en fin de carrière, où son papa Patrick y a passé la moitié d’une vie. « Pour être honnête, on aurait préféré tirer un gros, reconnaît le Genevois. Moi qui ai connu le monde pro, affronter une équipe de Super League est une expérience que tout footballeur amateur souhaite connaître un jour. Mais en affrontant une 2e ligue, le match sera du 50/50, on a plus de possibilités de passer le tour… mais Onex doit se dire la même chose ».

Alors, à quel match faudra-t-il s’attendre vendredi soir au Terrain du Pesant d’Or ? « Cela va se jouer sur des détails, de la fatigue. Nous avons eu quatre semaines de préparation, avec beaucoup de joueurs en vacances, ce qui est normal dans le football amateur. Je pense qu’Onex doit être au même niveau. Notre équipe se connaît bien, elle n’a pas beaucoup changé cet été. La préparation se fera surtout au niveau physique ».

Hochstrasser, c’est 191 matchs de Super League dont 123 avec YB (Photo: Luzerner Zeitung)

Priorité au plaisir en tant qu’entraîneur

Sur Onex, le papa Patrick Hochstrasser ne souhaite pas s’éterniser, tout comme son fils. Son départ en 2018  « sans un merci ni rien » après 30 ans au club est logiquement mal passé : « Je dirai juste que j’ai passé de très belles années à Onex, avec des super gars et des super jeunes. Lors des deux dernières saisons, ce n’était pas pareil. Il n’y avait plus de motivation ni d’attachement de la part des joueurs ». Inutile de dire que vendredi soir, il poussera pour l’équipe de son fiston : « Vu de l’extérieur, je retrouve à Genolier un peu l’esprit d’équipe qu’on avait à Onex à l’époque, avec des joueurs qui aiment leur club », avoue-t-il nostalgiquement.

Maintenant qu’il prend du plaisir à coacher, «Zaza» compte-t-il aspirer à une carrière d’entraîneur ? « Pour l’instant, je regarde saison après saison, temporise-t-il. Je suis en train de passer le diplôme B. Avec Genolier, l’ambiance de travail est bonne, l’ambition du club est d’avoir des joueurs du coin en première équipe et de jouer le plus haut possible avec nos moyens, sachant que nous sommes quasiment la seule équipe de 2e ligue qui ne paye pas ».

Son père, lui, le trouve forcément « super » en tant que coach, mais ce n’est pas uniquement de l’amour paternel : « Il est à 200% dans son rôle, il donne plus que ce qu’on lui demande. Il essaye d’être le plus juste possible, ce qu’il n’a pas forcément connu quand il était pro. L’année passée lui a redonné goût au football, ça lui a fait du bien. Pour l’instant, sa priorité est de prendre du plaisir. S’il décide de s’investir et de continuer à passer les diplômes, il n’aura aucun problème à gravir les échelons », conclut le paternel.

Patrick Hochstrasser, coach principal d’Onex jusqu’en 2018

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